EDF (F)
Portes : "Il faut être dans une perspective de progrès"
Dans le cadre de la coupe de la ligue qui a vu le Fleury-Loiret s'imposer après quatre jours de compétition, l'entraîneur de l'équipe de France Alain Portes a accepté de prendre quelques minutes avec la presse pour faire le point sur l'équipe de France féminine. L'ancien entraîneur de Nîmes et de la Tunisie est satisfait d'avoir obtenu deux semaines de stage en juillet avec les filles, en plus du programme intense (Golden league, qualification au mondial...) qui les attend.
Plusieurs thèmes ont été évoqués au cours de cette rencontre. En premier lieu, Alain Portes a révélé que le prochain rendez-vous avec la golden league à domicile (19 Mars à Dijon et 21-22 Mars à Besançon) se fera avec 18 joueuses, dont probablement de nouvelles têtes. Cette discussion fut également l'occasion de faire une premier débriefing à froid de l'Euro de décembre, mais aussi d'évoquer les espoirs et de défendre la coupe de la ligue.
Retour sur l'Euro
"Il manquait un but. Contre l'Allemagne ou bien que celui de la Suède soit accordé. Mais pas que, il a manqué du physique, de l'endurance. On a eu un creux après le premier tour, comme au championnat du monde où on tombe en quart après un début réussi, aussi. Nous avons des lacunes sur la capacité de garder un haut-niveau de performance, également des lacunes au tir. On est une des équipes les plus maladroites au tir de la compétition, sur les tirs de près on est assez catastrophique. On ne pourra pas gagner une compétition sans changer ça."
"Les filles doivent être dans une perspective de progrès, pas de gestion. C'est pas supportable d'entendre « j'ai mal au dos, je me gère », car si tu te gères, tu ne progresses pas, tu régresses. Il ne faut pas accepter ça : il faut prendre des dispositions pour régler le mal, pour retravailler et progresser. Si on ne progresse pas, on n'atteindra pas nos objectifs. Et si les objectifs sont collectifs, il passeront d'abord par des progrès individuels."
"Le mondial au Danemark il faut y aller, ce ne sera pas facile avec le match retour en Slovénie. Et puis après il faudra aller au jeux. C'est comme ça qu'on peut construire du solide, en étant toujours là dans les compétitions qui nous ferons progresser."
La coupe de la ligue, une étape de second choix ?
"Dans l'esprit des clubs c'est pas la compétition majeure. Quand j’entraînais Nîmes, je ne faisais pas d'impasse et j'ai l'impression que peut-être certains dédramatisent trop ce genre de compétition. Il faut mettre la pression : il y a un trophée, une place européenne, et construire un palmarès c'est important ! Je voudrais que les filles sois plus déçues. Bon, c'est en apparence cela dit. Metz a pris un coup quand même, elles perdent leur trophée et font peut-être bonne figure. Il faut se méfier de ceux qui disent ne pas mettre tout les moyens, il n'y a qu'à voir les Nîmoises très contrariées, elles auraient aimé être dans le dernier carré. Au final, je ne pense pas que les gens négligent cette compétition. Je peux en revanche comprendre que l'UMB-B soit inquiet (Ndla : dernière de LFH), car le championnat c'est le pain quotidien. Mais ça reste une belle compétition qui mérite de mettre les moyens."
"Je n'ai pas eu de grandes surprises, mais on apprend toujours sur ce genre de rendez-vous, d'autant plus que c'est la seule compétition qui ressemble à une grande compétition avec trois matches en quatre jours. C'est notre quotidien en équipe de France. L'enjeu avec des matches couperets est aussi très intéressant, c'est pour cela que je suis arrivé dès jeudi."
Que penser de la jeunesse aux avant-postes en Auvergne ?
"Entre briller ponctuellement, et le niveau international il y a un monde. Il y a du potentiel on le voit, mais entre celui-ci et l'exprimer vraiment au haut niveau, il faut du temps, du travail, être sûr de ce potentiel... Oui il y a des jeunes, et j'aime bien lancer des jeunes je m'en cache pas, mais pas comme ça : elles sortent tout juste d'un mondial juniors. Alors il y a Marie Prouvensier, c'est la seule que j'ai appelé, mais elle a quelque chose d'assez exceptionnel avec son adresse au tir, son culot. Kpodar j'étais très content qu'elle face ça (Ndla : 4/5 en demi-finale), elle a joué sur ses qualités... Ce qui a aussi masqué ses défauts et il y en a beaucoup. Une fille comme Niakaté qui est blessée depuis trop longtemps est un cas problématique, elle aurait déjà pu jouer avec nous ! Il faut améliorer le suivi médical des joueuses... Niakaté on va pas la perdre ! C'est un espoir important... Pas que pour 2018 (Ndla : championnat d'Europe en France) d'ailleurs."