Mondial 2015 - 1/4
Le Qatar s'offre sa demie !
Dans un Lusail Hall plein comme un œuf, avec 15.000 spectateurs présents, le Qatar a réalisé une performance de haut niveau en éliminant l'Allemagne (26-24). Les qataris continuent d'écrire l'Histoire dans "leur" Mondial.
C’est l’histoire d’un match qui n’aurait jamais dû avoir lieu. D’un côté, l’Allemagne qui n’avait pas décroché son billet pour ce Mondial et qui ne doit sa présence à Doha qu’à l’imagination de l’IHF en matière de règlement. De l’autre, le Qatar qui a profité des largesses offertes par le règlement de l’IHF pour naturaliser à tour de bras des joueurs n’ayant pas eu de sélection avec leur pays d’origine depuis au moins trois ans. Tout était donc réuni ce mercredi au Lusail Hall pour assister à un match faisant honneur aux fameuses valeurs sportives, bien malmenées depuis quelques temps sur la planète handball.
Une salle pleine derrière le Qatar
Le public avait répondu en nombre, avec des qataris en habit traditionnel blanc et des affiches « We love handball » à portée de main. Il ne fallait pas être en retard malgré les bouchons monstres entre le centre de Doha et Lusail, situé à 40 minutes, car le Qatar a imprimé un rythme soutenu dès le départ. Sur-motivés pour leur premier quart de finale de leur histoire, les joueurs de Valero Rivera font jeu égal avec les allemands (3-3, 8’). On ne le sait pas encore, mais le diesel qatari se met en route progressivement. Saric ferme la boutique dans ses cages, sur la lancée de ses précédentes sorties dans ce Mondial. Benali et surtout Memisevic se chargent de transformer les opportunités en buts. L’Allemagne semble paralysée par l’enjeu, elle qui n’a plus atteint les demi-finales d’un Mondial depuis 2007. Capote se déchaîne sur la base arrière, transperçant la défense allemande avec une facilité déconcertante (7-4, 13’).
Gensheimer déjoue
Les qataris créent un premier break, mais ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Le rythme est soutenu des deux côtés, avec peu de temps de repos de part et d’autre. Tout réussit au Qatar, ce qui contraint Sigurdsson, le sélectionneur de l’Allemagne, à poser son temps mort (10-6, 16’). Gensheimer rate plusieurs jets de sept mètres face à Stojanovic, entré spécialement pour l’occasion. Borja Fernandez se joue des défenseurs allemands avec une facilité impréssionnante, et l’écart grandit au fil des minutes (13-7, 20’). Saric dans les buts et Memisevic en attaque continuent d’assurer, même si le Qatar donne l’impression de gérer sa fin de première période. Cela n’empêche pas Valero Rivera de serrer le poing et d’exulter sur le banc après un nouveau but de Memisevic (17-11, 28’). L’Allemagne réduit néanmoins l’écart à la pause (18-14).
L’Allemagne réagit...
Le Qatar, qui n’avait jamais fait mieux qu’une seizième place dans un championnat du monde jusqu’à présent, va subir la foudre des allemands au retour des vestiaires. Nul doute que le discours de Sigurdsson a dû être musclé dans les vestiaires. Les débats s’équilibrent davantage, puis Strobel et surtout Groetzki font mouche en attaque (20-18, 37’). Le Qatar va-t-il craquer ? L’ambiance monte d’un cran, au même rythme que les défenses se resserrent (22-20, 44’). Saric est moins en réussite qu’en première période, Drux et Gensheimer en profitent pour laisser leur équipe à une distance raisonnable des qataris (24-22, 47’).
... mais le Qatar résiste !
Seule nation non européenne présente en quart de finale, le Qatar voit ses nerfs mis à rude épreuve. Les allemands n'ont pas dit leur dernier mot et jettent leurs dernières forces dans la bataille (25-23, 53'). L'expérience s'avère alors cruciale, le moindre faux pas pouvant coûter très cher. Saric est un maître en la matière. Le portier du Barça prend un malin plaisir à détourner les tirs adverses. L'attaque allemande se montre soudainement fébrile, perdant de précieux ballons. La salle pousse alors le Qatar comme jamais, donnant des ailes à Saric (26-24, 58'). Le gardien pourra désormais avoir sa statue à Doha. Le Qatar est en demi-finale de son Mondial (26-24) et affrontera la Pologne en demi-finale. Où s'arrêtera cette équipe ?