Omeyer et Gérard feront la paire

Alors que tout le monde l'attendait de pied ferme, Claude Onesta n'a pas livré ce matin la liste des joueurs qui partiront au championnat d'Europe en Pologne, qui débute vendredi prochain. On devrait néanmoins la connaitre en fin de journée.

A deux jours de l'envol pour Cracovie, Claude Onesta n'a toujours pas arrêté sa liste, même si elle est quand même bien esquissée. Et à défaut de nous la livrer ce matin ("j'ai un côté diva" a-t-il rigolé), le Toulousain a distillé les informations. Vincent Gérard, le gardien montpelliérain, partira avec le groupe comme numéro deux derrière l'indéboulonnable Thierry Omeyer, Cyril Dumoulin restera cette fois à quai. "Vincent et Cyril sont toujours au même niveau. L'an dernier, à niveau équivalent, on avait privilégié la continuité, donc Cyril était parti avec nous" a expliqué le sélectionneur. "Cette année, nous ne sommes pas dans une compétition déterminante et si on ne prenait pas Vincent, on prenait le risque de le débrancher, à ce qu'il ne croie plus à l'histoire". Après l'Euro 2014, où il n'avait pris part qu'au premier tour, Gérard "participera pleinement" cette fois à une grande compétition internationale. S'il ne faisait pas de doute quant au sort réservé à Wesley Pardin, celui-ci n'ayant pas été vu en préparation la semaine passée, le sélectionneur a quand même tenu à souligner ses progrès : "Wesley est celui qui a fait le plus de progrès. Jusqu'à présent, il était intégré sur du moyen terme, il a désormais rattrapé les autres et devient donc un concurrent direct pour eux. Il n'est pas loin de pouvoir intégrer définitivement le groupe".

Rémili, Kounkoud, Derot, Fabregas, Nyokas, cinq néophytes sans doute au rendez-vous

Il ne reste donc plus que quelques doutes quant à l'identité des seize partants. "Je ne lis pas toujours l'Equipe, mais je l'ai lu ce matin et je crois que l'analyse qui y est faite n'est pas loin de la vérité" a plaisanté Claude Onesta, jamais avare en bonnes phrases. Concernant le poste d'arrière droit, Nédim Rémili sera du voyage aux dépens d'Adrien DiPanda. "Vous avez vu comme moi ce que Nédim a produit. Adrien peut rejouer au handball, mais il y a une différence entre aptitude et performance au niveau international. Il lui manque des éléments clés comme la confiance, il lui faut reconstruire pour se libérer et retrouver l'enthousiasme", a commenté Onesta. Benoit Kounkoud, Théo Derot, Olivier Nyokas et Ludovic Fabregas devraient en profiter pour eux aussi connaitre leur première compétition sous le maillot bleu. Le dernier choix concerne Nicolas Claire ou Samuel Honrubia. Les deux joueurs ont été très peu utilisés en préparation, mais ont donné satisfaction. Le Nantais présente l'avantage de pouvoir "être utilisé partout, mais on n'arrive toujours pas à savoir à quel endroit il est le plus performant. C'est un joueur avec une vraie qualité de jeu mais il lui manque peut être un peu de carrosserie. L'Euro, ce n'est pas la LNH, c'est un combat physique supérieur". L'ailier gauche parisien a, quant à lui, montré "un état d'esprit exemplaire et mérite tout à fait de partir en Pologne". Le sélectionneur ne s'interdit pas de partir avec 17 éléments dans la liste, même si cela ne semble pas être la tendance du moment.

Une liste la plus complémentaire possible

Sur quoi se basera le sélectionneur ? Sur des relations de complémentarité entre les différents éléments de la liste et sur les résultats des tests médicaux prévus cet après-midi. "Plusieurs ont des petits bobos, Valentin a mal au genou, mais au vu des deux derniers matchs, cela ne doit pas trop le gêner. On veut avoir une vision raisonnée plutôt que de se précipiter à donner une liste", a indiqué le sélectionneur, avant de rappeler que celle-ci se décomposait en "dix joueurs majeurs, deux ou trois pour venir au relais et deux ou trois pas forcément identifiés comme absolument nécessaires mais utiles." Avant de conclure, Claude Onesta est revenu sur la gestion du cas Xavier Barachet. Touché au genou face à Chartres courant décembre, l'arrière droit du PSG ne prendra pas part à l'Euro, même s'il aurait pu en être capable. "Il est blessé, pas au point d'être inopérant, il se sent capable de jouer, mais à partir du moment où la lésion est validée, je prends la décision de ne pas prendre de risque. Je pars du principe qu'on peut se passer de lui, mais pour la suite je lui renvoie la responsabilité de ce qui se passera. Il ne m'appartient pas de dire à son club, dont je conçois parfaitement les enjeux, ce qu'est une utilisation raisonnée", a-t-il commenté, espérant certainement que Barachet n'ait pas à passer soixante minutes par match sur le terrain jusqu'à début juin. Ce principe de précaution prévaudra d'ailleurs tout au long de cet Euro, afin de ne pas mettre en péril la conquête olympique de l'été prochain.

Kevin Domas