Starligue
A Saran, le signal d'alarme est tiré
Saran n’a pas existé, hier, face à Saint-Raphaël (27-44). Mais plus que la défaite, c’est le visage montré par le collectif saranais qui inquiète, alors que le maintien n’est pas encore assuré.
On dit toujours que perdre avec la manière est plus honorable que de baisser la tête. Hier, face à Saint-Raphaël, Saran a certes égalé la plus grosse déculottée de son histoire en Starligue (17 buts, comme contre Montpellier il y a un mois) mais il a surtout rendu les armes, face à une équipe qui n’a pas hésité à alourdir l’addition en fin de match. « Cela me fait penser aux matchs allemands, où quand tu dois en mettre dix ou quinze, tu les mets » résumait Joël Da Silva, le coach varois. Et, au final, ce n’est pas l’ampleur du score qui a le plus chiffonné Fabien Courtial, l’entraineur de Saran. « Ce n’est pas le problème qu'on perde contre Saint-Raphaël, ça c'est normal. Mais la combativité qu'on a envoyé à un moment, ce n'est pas acceptable, il y a des comportements qui ne sont pas acceptables dans notre club. On a construit nos valeurs sur des choses, et quand on s'inscrit dans notre projet collectif, on doit respecter ces valeurs. On est dans le dur, ok, mais on doit montrer un visage combatif même si c'est compliqué. J'accepte que jouer Saint-Raphaël, ce soit compliqué, ils jouent la coupe d'Europe, ils ont la densité, j'entends tout ça. Mais je n'accepte pas qu'on ne fasse pas les efforts parce que la tâche devient trop grande. Il ne faut pas les faire que quand ça va bien » a-t-il asséné en conférence de presse. Il faut dire qu’on serait bien à la peine de trouver un secteur de jeu où les Loirettains ont existé. Des gardiens à la rue, à l’image d’un Miroslav Kocic dont on commence à douter de la capacité à, un jour, élever le niveau, ou de certains éléments de la base arrière, complétement en travers à leur entrée sur le terrain, et qui ont forcé Courtial à jouer avec l’ailier gauche Alexis Jallamion au poste d’arrière droit.
Un collectif qui se délite
La défaite d’hier porte la mauvaise série saranaise à six défaites consécutives. Et il y aurait foultitude d’excuses à trouver au promu, entre le niveau des adversaires (Montpellier, Saint-Raphaël, Aix) et les blessures qui ne l’épargnent pas. Tomi Vozab, le demi-centre, ne reverra pas les terrains cette saison, Mathieu Drouhin est toujours en tribunes et Loïc Perrin s’est blessé au nez lors de la dernière séance de mardi soir. Si on y ajoute la blessure d’Ibrahima Diaw, qui n’a pas joué de la saison et est toujours en rééducation et le départ de Jernez Papez cet hiver, il ne reste plus grand-monde pour faire tourner la boutique. Et ceux qui sont sur le terrain commencent à franchement baisser la tête. Seuls Jean-Jacques Acquevillo, Alexis Jallamion et le jeune Andréa Guillaume ont surnagé hier. Loin d’être suffisant…« Je ne suis pas du genre à me dissocier des joueurs mais il faut qu'individuellement on prenne conscience que ça ne va pas et qu'on ne fait pas assez » réagit encore Courtial. « Ce n'est pas la défaite qui m'inquiète mais ce qu'on a renvoyé, la force collective qui s'effiloche. On a l'impression d'avoir une association d'individus, parfois un ou deux éclairs de certains qui essayent de se battre, mais on tombe très vite dans la morosité. »
Toujours sous la menace de Créteil
Un temps septième au classement, le promu va désormais devoir regarder derrière jusqu’à la fin de la saison. Créteil pointe à six longueurs, et un match en moins à disputer ce soir à Chambéry. Le calendrier des coéquipiers d’Igor Anic n’est pas des plus réjouissants puisqu’il leur faudra se déplacer à Nantes dès la semaine prochaine, avant de recevoir Créteil le 13 mai et de jouer à Paris quatre jours après. Et c’est bien la réception du premier relégable cristollien qui devrait marquer un tournant dans la saison. « Si on n'a pas une réaction, on va se faire plier sur la fin, c'est sûr. La chance qu'on a, c'est que ça ne se joue pas sur un match mais sur plusieurs, il faudra que les autres fassent mieux. Mais on ne peut pas finir la saison en regardant toujours ce que font les autres, il faudra que nous, on essaye de faire mieux, ne serait-ce que par orgueil » conclut Fabien Courtial. Saran semblait sûr de son maintien lors de sa victoire à Nîmes mi-février (28-25). Désormais, les choses ont bien changé.
Kevin Domas.