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M. Wiltberger : "Claude Onesta décrédibilise le PAUC"
La sortie de Claude Onesta sur le futur de Jérôme Fernandez en équipe de France, mercredi sur beIN Sports, ne fait pas que des heureux dans le milieu du handball français, et en premier lieu le coach du recordman de buts sous le maillot bleu au Pays d'Aix, Marc Wiltberger.
- Marc, comment avez-vous vécu cette sortie de Claude Onesta sur Jérôme Fernandez ?
- Depuis le début de la saison, le PAUC a connu deux épisodes pas forcément agréables. Le premier a été celui d'Aymeric Minne, qui s'est rapidement dégonflé malgré le fait que nous n'ayons pas trop réagi. Eric Quintin, qui fait partie de notre staff, a été éclaboussé, mais Claude Onesta a été correct et a rapidement reconnu qu'Eric n'avait pas été partie prenante dans l'affaire. En revanche, concernant sa sortie sur Jérôme, je suis franchement déçu autant sur le fond que sur la forme. Premièrement, Claude dit que Jérôme fait tout à Aix, ce qui ne met pas vraiment en valeur ni mon travail ni celui de mon staff. Pour moi, Fernand a juste le même rôle que celui qu'il avait à Toulouse ces dernières années, celui d'un leader sur et en dehors du terrain. Mais au lieu que Claude le valorise dans le "beau projet de Toulouse" comme il le faisait auparavant, il le critique et critique donc également le projet aixois. Les dirigeants du PAUC font beaucoup pour améliorer leur image, et en deux coups de cuillère à pot, on passe pour un club qui pille et où un seul joueur tient les rênes de tout le club...
"J'aurais aimé que Claude Onesta nous rende visite"
- Vous avez l'impression qu'Aix est encore une fois victime dans l'histoire ?
- Pour le coup, oui complétement. On n'a pas forcément été blanc comme neige par le passé, mais là on prend deux coups de serpette pour rien. Aymeric, c'est l'histoire d'un garçon qui voulait rejoindre un autre club, pour jouer avec son idole, pour avoir un projet professionnel qui lui correspondait. Et là, Fernand prend une rafale sortie du nulle part. Heureusement que les deux ont la tête bien faite, parce qu'il en faudrait moins pour déstabiliser certains. J'ai été au cœur d'une affaire semblable à celle de Jérôme avant les JO de Sydney avec Daniel Constantini, je l'ai vécu très difficilement.
- Comment Jérôme vit-il cet épisode ?
- Je l'ai eu hier soir au téléphone, il était très étonné car il n'avait rien demandé, il ne voit pas pourquoi Claude a dit cela à ce moment là. Pareil pour sa prétendue omnipotence à Aix... On a eu ce débat au début de l'année sur le rôle de Fernand, mais pour tout le monde celui-ci est clair ! C'est un joueur, pas un entraineur, tout simplement parce qu'il ne peut pas tout faire en même temps ! Nous l'avons pris parce qu'il est entrainant, qu'il est capable d'amener les autres à se surpasser, mais pour rien d'autre ! J'aurais bien aimé que Claude Onesta nous rende visite, qu'il vienne voir ce qu'on est en train de mettre en place ici avec un fonctionnement un peu semblable à celui de l'équipe de France. S'il avait vu comment ça se passe à Aix, peut-être que Claude n'aurait pas sorti ce genre de bêtises...
"Normal que le sélectionneur ait un club de cœur"
- Toulouse a perdu son joueur leader depuis plusieurs années, pensez-vous que Claude Onesta prenne la défense de son club de cœur dans cette affaire ?
- Vous savez, c'est tout à fait normal que le sélectionneur ait un club de cœur. Qu'il aide Toulouse à attirer des joueurs, à trouver un président ou je ne sais quoi, c'est tout à fait correct dans mon esprit. J'ai été le premier, quand j'ai vu arriver Valentin Porte en équipe de France, à crier au fou. Mais Claude m'a bien fait ravaler ma langue. Alors, qu'il valorise son club pas de soucis, mais pas au détriment des autres, il ne faut pas que ça déborde dans l'autre sens. En tenant les propos qu'il a tenus mercredi, il ne touche pas seulement Jérôme, il touche toute l'organisation du PAUC, il décrédibilise notre club, notre capitaine, il rabaisse les autres joueurs de l'effectif. Et ça, je n'apprécie pas du tout.
- Si Claude Onesta vous appelle demain, vous lui direz quoi ?
- Je lui dirai surtout de venir chez nous voir comment les choses se passent ! On travaille bien, le club avance avec un projet certes différent de celui de Toulouse ou des autres clubs, mais tout aussi intéressant pour nous et pour le handball français. J'ai déjà assez de pain sur la planche en ce moment avec notre début de saison, j'aimerais bien qu'on nous laisse travailler tranquille.
Propos recueillis par Kevin Domas