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Qui succédera à Flensburg-Handewitt ?
Pour la deuxième saison consécutive, le tenant du titre de la Champions League ne sera pas présent à Cologne. De l'avis de tous les participants, le Final Four, qui commencera demain, est le plus serré depuis que ce format existe. Alors qui de Kielce, Barcelone, Kiel ou Veszprem succédera à la bande à Ljubo Vranjes ? Revue d'effectif.
FC Barcelone - Vive Tauron Kielce, demain à 15h15
Que vous demandiez à Nikola Karabatic ou Siarhei Rutenka, ils sont tous unanimes, la déception de l'élimination la saison dernière en demi-finale aux tirs aux buts par Flensburg est passée. Et forcément, les Barcelonnais arrivent en Allemagne avec l'envie de remporter un trophée qui leur a filé entre les doigts les deux dernières années. "C'est le but que l'on poursuit toute l'année, le moment le plus important de la saison" explique Gudjon Valur Sigurdsson, transféré l'été dernier de Kiel. "Je suis venu de nombreuses fois ici avec mes anciens clubs, mais je n'ai jamais eu la chance de l'emporter. Nous avons tous très faim". En face des Blaugrana se dresse la muraille polonaise de Kielce, tombeuse de Montpellier en huitièmes de finale. Pas une partie de plaisir, selon Karabatic : "Kielce est une bonne équipe, avec de la qualité à tous les postes. La sélection polonaise a fait de belles choses au dernier Mondial, donc on sait de quoi ces joueurs sont capables". Et le demi-centre français, meilleur joueur du monde en 2014, ne veut pas qu'on mette Barcelone dans le fauteuil du favori. "Nous ne sommes pas plus favoris que qui que ce soit d'autre. Kiel l'est aussi, Veszprem l'est aussi et Kielce a fait un très gros parcours". Avec dix victoires en dix matchs de poules, auxquels on peut ajouter une qualification face au Vardar Skopje en quarts, les Polonais croient en leur chance, même si ils avaient pris l'eau il y a deux ans dans la même demi-finale (23-28). "Nous avons une meilleure équipe qu'il y a deux ans, plus de solutions, plus de variété tactique" explique Michal Jurecki, en imputant cette mutation à l'arrivée de Talant Dujshebaev (photo ci-dessus) la saison dernière. "Il nous demande de défendre agressivement et nous a apporté de la rigueur en attaque". Slawomir Szmal, le gardien polonais, enchaîne : "Ils sont peut être favoris, mais je crois que quand on regarde notre parcours, on ne peut pas dire que nous ayons volé notre place." Le gardien de but ajoute même que "nous arrivons frais physiquement, car nous avons peu joué ces derniers temps. Notre dernier match était il y a presque dix jours, donc nous avons eu le temps de nous préparer". De se préparer et de récupérer ses blessés également, puisque Julen Aguinagalde sera bien présent demain sur le parquet de la Lanxess Arena. Pour finir, un petit pronostic de Talant Dujshebaev : "Veszprem-Kielce, vous m'écrivez ça sur un papier et je signe de suite !".
THW Kiel - MKB Veszprem, demain à 18h00
Ce sont, là aussi, des retrouvailles, puisque les Allemands avaient éliminé les Hongrois la saison dernière au même stade de la compétition (29-26). Et si Momir Ilic (photo à droite) avait expliqué la défaite de la saison dernière par le manque de rotations de Veszprem, cette année il ne se plaint pas. "Je pense que l'écart entre les deux formations s'est réduit" disait cet après-midi celui qui pourrait bien finir meilleur buteur de la compétition dimanche soir. "Nous avons désormais Christian Zeitz, Andreas Nilsson, des joueurs qui peuvent sortir du banc pour apporter plus qu'auparavant". Et l'arrière gauche serbe sait à quel genre de matchs s'attendre. "Un gros combat, entre joueurs qui aime bien secouer l'adversaire" ajoute-t-il. C'est vrai que la défense de Veszprem est certainement, avec celle de Barcelone, la plus impressionnante d'Europe. "C'est vraiment leur point fort" souligne Steffen Weinhold, lauréat de la dernière Champions League avec Flensburg et qui évolue désormais avec les Kielers. "Il ne faut surtout pas essayer de jouer individuellement, ne pas s'enferrer dans leur charnière centrale qui est très dure à bouger. Il va falloir être capables de répondre à leur agressivité en faisant tourner le ballon et ne se faisant pas prendre balle en main". Même Alfred Gislason, pourtant d'ordinaire plutôt bravache, ne faisait pas le fanfaron devant les médias : "Veszprem fait une saison fantastique, leur parcours en Champions League et en Ligue SEHA le prouve. Ils étaient venus la saison dernière à Cologne pour prendre leurs marques, et je les trouve plus forts cette saison que la saison dernière". Mais le technicien islandais, battu en finale la saison dernière et encore à la lutte pour le titre en Bundesliga retrouve vite de sa verve : "Nous avons les moyens de gagner le titre, mais toutes les équipes les ont ce weekend. Nous avons eu dix jours pour nous reposer, ce qui n'est pas un luxe vu notre planning. Tout le monde est en forme, tout va bien, on est prêts pour le combat !". Un combat où si on compare poste par poste, le duel sera très serré. Roland Mikler est certainement le meilleur gardien de la compétition, mais il devra faire face à une base arrière allemande où les talents s'accumulent (Vujin, Jicha, Palmarsson, Duvnjak, Canellas). Une des clés du match sera sans doute dans la capacité de Carlos Ortega à faire tourner son effectif.
De notre envoyé spécial à Cologne, Kevin Domas