D. Christmann : "Une équipe capable de tout"

Un dernier match amical, remporté à Chartres malgré de nombreux absents (37-34), et Tremblay reprendra le chemin de la compétition dès la semaine prochaine avec la Coupe de France. L'occasion pour nous d'aller rencontrer David Christmann, pour que celui nous donne son avis sur la première moitié de saison et sur le futur de son club, à plus ou moins long terme.

- David, êtes-vous satisfait du mois de travail que vous terminez ?

- On avait quatre joueurs concernés par le Mondial, si on y ajoute Audrey Tuzolana et Micke Brasseuleur qui se sont fait opérer en ce mois de janvier et les gens avec des petits pépins physiques, le groupe a été pas mal diminué. Néanmoins, on a bien travaillé et j'ai l'impression que l'on monte légèrement en puissance sur la fin de la préparation. On a essayé de nouvelles choses, comme de repositionner Barna Putics sur le poste de demi-centre. Il n'y avait pas de gros chambardement à attendre, on a plus travaillé sur des détails, je pense que ce soit en attaque ou en défense, nous avons fait une première partie plutôt correct.

- En parlant de la première partie de saison, on a l'impression qu'il y a eu un déclic après la défaite à domicile face à Sélestat. Est-ce aussi votre impression ?

- Je ne sais pas si on peut parler de déclic, ce qui est sûr c'est que les deux premiers mois ont été compliqués. J'ai l'habitude de jouer avec beaucoup de combinaisons, beaucoup d'enclenchements, de jouer différemment en fonction de l'adversaire, et il a fallu que les joueurs trouvent leurs repères. Cela peut sans doute expliquer les résultats en dents de scie de début de saison. Plus on a avancé, et plus les joueurs sont rentrés dans les systèmes, et cela s'est vu sur le terrain. Il y a eu une vraie progression, même si Tremblay est une équipe qui reste capable de tout, de passer au travers complétement mais aussi de briller face à Chambéry, Dunkerque ou Saint Raphaël comme on l'a fait en décembre. On essaye donc de stabiliser le tout, d'avoir moins de matchs où on passe au travers.

"La formation au cœur du système"

- Que ce soit vous ou vos joueurs, beaucoup de gens à Tremblay parlent du "traumatisme" de la saison passée. Pensez-vous que vous avez désormais réussi à le chasser ?

- Cela fait trois ans que c'est compliqué pour Tremblay. Mais je crois que ce groupe, avant tout, a besoin de règles et qui ne demande qu'à être structuré. On s'était dit avec Mehdi qu'on allait faire une année avant de toucher à l'organisation. Celle du club ne nous appartient bien sûr pas, mais nous avons déjà changé beaucoup de choses dans l'organisation de l'équipe, même si nous sommes encore dans une période où nous observons...A partir de l'an prochain, on essaiera de mettre en place vraiment notre projet. L'avantage, c'est qu'avec Cesson, nous sommes partis de zéro, nous avons crée tout cela, donc nous avons l'expérience. Aujourd'hui, on sait ce qu'on veut faire du club de Tremblay, on sait quelle image on veut lui donner dans les cinq années à venir, et on veut que le centre de formation soit au cœur du système, ce qui n'était pas forcément le cas dans le passé.

- On peut comprendre par là que sur les saisons à venir, vous allez plus compter sur des jeunes plutôt que sur le recrutement ?

- Oui, bien sûr, même si il y en a déjà au club, des bons jeunes hein ! Maintenant, on a envie de les amener vers le haut niveau, même si cela va prendre du temps. Il faut désormais que sur le recrutement du centre de formation, on ait l'objectif d'intégrer les jeunes très vite au groupe pro, voir quasiment à 100%. On va miser beaucoup dans les années à venir sur les jeunes pour avoir une vraie cohérence et un vrai projet en Seine Saint Denis de club formateur. Cela n'empêchera néanmoins pas d'aller chercher des joueurs à l'extérieur ou à l'étranger.

"C'est le meilleur pour l'équipe qui joue"

- Est-ce que la gestion de votre effectif, avec des joueurs renommés qui ne sont pas forcément titulaires (Barna Putics, Sébastien Bosquet, Uros Bundalo) est-un problème dans la vie de tous les jours ?

- Qu'un joueur soit jeune ou vieux, c'est le meilleur pour l'équipe qui joue. J'avais discuté avec Sébastien, il sait quel rôle il doit tenir dans l'équipe, et il le fait très bien en apportant de l'expérience et en étant efficace sur des petites durées. Pour Barna, c'est un peu différent, on attendait beaucoup de lui. Son statut a évolué, il est arrivé en tant que "star" qu'il était un peu à Gummersbach, où il scorait sept, huit buts par match. Forcément, en France, c'est pas la même chose, pas les mêmes défenses, et il s'est vite retrouvé en échec. Il est en train de retrouver petit à petit de la confiance, et en le repositionnant demi-centre, il se met peut être moins de pression. Mais ce n'est pas compliqué, il suffit de communiquer et de tout expliquer. On a seize joueurs pro à Tremblay cette saison, je ne l'ai pas choisi mais j'en sors deux à chaque match. La concurrence est plutôt saine dans le groupe et la vie de groupe est plutôt saine par rapport à ce qu'on a pu entendre sur le passé.

- Pour les objectifs de la deuxième partie de saison, je suppose que c'est le maintien avant tout ?

- Oui, je crois qu'on va rester pragmatique. On sait qu'on a rempli nos objectifs sur la phase aller, il faut qu'on confirme sur la phase retour. On reçoit Nîmes, on va à Cesson et on va à Aix, ce sont trois matchs importants d'entrée. Si on arrive à grappiller des points assez vite, on va essayer de rester à cette place, voire en gagner une ou deux. On se contente de bien figurer dans ce championnat et de construire l'avenir.

- Même si devant, les places européennes ne sont pas si loin que cela...

- Chambéry est à trois points et Nantes à deux devant nous...Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, confirmer notre première partie de saison et continuer à prendre du plaisir dans ce que l'on fait, tout en confortant les gens dans l'idée que Tremblay peut battre tout le monde.

Photos et propos recueillis par Kevin Domas