EdF (M)
Des ajustements à faire...partout
Dernier point presse des Bleus avant le départ pour Wroclaw et un match de classement face au Danemark demain. L'occasion pour Claude Onesta de tirer un début de bilan de cet Euro.
Hier soir, la déception était palpable dans le camp de l'équipe de France. L'élimination, évidemment, puisque peu de gens, à l'intérieur comme à l'extérieur, pensaient les tenants du titre capables de se faire ainsi éliminer par la Norvège. Même si, un mois en arrière, les pronostics n'auraient pas forcément placé les Bleus beaucoup plus haut dans la hiérarchie européenne, la faute à une cascade de blessures sans précédents. "Il y a évidemment de la déception, car même si nous n'arrivions pas avec beaucoup d'ambitions, l'appétit vient en mangeant" concède le sélectionneur. "On est arrivé sur cet Euro avec beaucoup de problèmes à résoudre et sûrement moins mobilisés que ceux qui jouaient leur vie ici. La soirée d'hier était un peu comme une comédie burlesque, on se dit que c'est ridicule d'espérer. Passer en demies dans ces conditions presque honteuses n'aurait pas été mérité". Les Norvégiens, grâce à leur parcours, rentrent ainsi dans le dernier carré d'une compétition internationale, une grande première dans leur histoire. Pourtant donnés perdants par tous les observateurs, ils ont déjoué tous les pronostics. Trop confiante cette équipe de France ? Déjà hier, Luc Abalo admettait que les Bleus "n'avaient pas eu peur", moteur essentiel de leurs grosses prestations. Ce matin, Claude Onesta en a rajouté une couche : "Il aurait sans doute été plus facile d'aborder le match en devant remonter un handicap de cinq buts".
Des errements récurrents sur le banc
Le Toulousain est aussi revenu sur les errements parfois constatés sur le banc français. Entre Didier Dinart et lui, la répartition est encore parfois hésitante et si dans la victoire, cela passe souvent inaperçu, dès que la défaite est au bout, en revanche, ce flottement devient beaucoup plus apparent. "Nous sommes dans une phase d'acclimatation, il y a un entrainement à la gestion des matchs. Il y a des choses que je voyais, mais je ne disais rien car Didier était déjà engagé dans une option" a-t-il expliqué, faisant sans doute référence au match d'hier. "Si on veut que les gens prennent un jour les rênes, il faut aussi les leur laisser. Je l'ai fait, maintenant on va regarder ce qui a pu être délicat, et qui aurait mérité plus de réflexion. Cette compétition n'était pas vitale, elle avait l'intérêt de faire ressortir ce genre de choses". Pourrait-on alors penser à un retour en arrière, avec un Claude Onesta plus investi dans le secteur technique ? Le sélectionneur botte en touche quand on lui pose la question, arguant que Didier Dinart n'a été investi que par "les médias" et que lui n'a jamais dit de telles choses. Une chose est cependant claire : "Si on avait du se qualifier pour les JO ici, on n'aurait peut être pas fonctionné de la même façon. Il faut s'imposer des formes d'expérimentation et être capable d'en faire l'analyse. Rien n'est grave".
Certains jeunes ont pris rendez-vous
Reste que l'échec de cette année, hormis le fait qu'il se situe dans une année olympique, et celui, bien plus cuisant, de 2012, n'ont strictement rien en commun. Les quatre semaines passées en vase clos par les Français ont apporté de nombreuses indications sur les capacités de certains à évoluer au plus haut niveau international dans les prochaines années. Malgré la défaite d'hier, Olivier Nyokas ou Ludovic Fabregas ont montré de belles choses pendant la quinzaine polonaise et il ne serait pas étonnant de les voir revenir dans le giron tricolore un de ces quatre matins. "Ces matchs nous ont donné des indications intéressantes, et grâce au travail réalisé, certains jeunes ont évolué dans leur projet avec l'équipe de France" dit Claude Onesta, comme un premier bilan. "Cet Euro nous a permis de prendre conscience de nos limites. Est-ce que gagner cet Euro aurait-été une bonne chose ? Pas sûr. On produit le même match face à la Pologne et la Norvège, il y a des éléments récurrents et ce n'est pas un hasard." Il reste six mois avant Rio, et les Bleus ont du pain sur la planche.
A Cracovie, Kevin Domas