EdF (M)
Et Nyokas est sorti de sa boîte !
Non utilisé face à la Macédoine, Olivier Nyokas est sorti de sa boîte face à la Serbie, en rendant une copie immaculée, avec 8/8 aux tirs. Reste désormais à reproduire ce genre de performance, pour devenir une arme à part entière durant cet Euro.
Un joli tour de force. Pour son premier match dans une compétition internationale, Olivier Nyokas n’aurait pas pu rêver meilleurs débuts. Avec huit buts sur huit tentatives, dont six en première période, l’ancien Cristolien a plané sur la rencontre, permettant aux Bleus de rapidement tenir en respect la jeune équipe serbe. Une performance surprise, puisque Claude Onesta et Didier Dinart avaient décidé de le maintenir sur le banc, face à la Macédoine. On ne sait pas si l’arrière gauche faisait partie des « jeunes » visés par le sélectionneur, qui avait, la veille, tancé leur comportement. Reste que le bondissant droitier n’a pas fait un seul écart une fois sur le terrain.
« Olivier fait une très bonne entrée. Sa prestation montre que le réservoir du handball français est de qualité », confirme Onesta, tout heureux d’avoir vu son joueur éviter les sautes de concentrations dont Olivier Nyokas a habitué ses entraîneurs depuis le début de sa carrière. « Olivier, quand il est bien dirigé, quand il est bien guidé, il peut vraiment faire de belles choses », note Luc Abalo. Parfois un peu trop habitué à gâcher les ballons après avoir signé une merveille, l’arrière gauche a cette fois marché dans les clous, profitant du travail de ses coéquipiers, Nikola Karabatic en tête. « Les cadres qui sont autour de lui l’aide bien. On arrive assez bien à exploiter ses qualités », confirme Michaël Guigou.
Jamais loin du frangin...
Des qualités physiques indéniables, qui rappellent indubitablement celles de son frère jumeau, Kevynn, gaucher, et appelé dès 2011 en équipe de France. Deux frangins très proches depuis leur formation commune à Pontault-Combault, puis au Paris Handball. « Quand j’ai été appelé en 2011, c’est lui qui m’a téléphoné car il a vu la nouvelle sur internet. Il est allé m’acheter un cadeau, et m’a dit qu’on fêterait ça ensemble après ma sélection, nous expliquait le frangin, il y a un an, au Qatar. Au final, il vit ma sélection comme s’il en faisait lui aussi partie. Il est super content que je sois là. il me dit toujours la vérité sur mes matches, il n’est pas là pour me brosser dans le sens du poil. Il me connaît parfaitement, c’est vraiment la bonne personne pour en parler. »
Un comportement réciproque depuis octobre dernier, lorsqu’Olivier a connu sa première sélection. « Il m’a de lui-même expliqué comment ce groupe fonctionnait. J’ai cette chance-là. Il m’a donné pas mal de conseils. Je vais essayer d’en faire bon usage », nous expliquait alors ce dernier, qui a semble-t-il su écouter les tuyaux du frangin. « Claude Onesta, le staff et les joueurs ont su mettre les nouveaux dans des conditions extraordinaires, et ça nous permet de réaliser des performances extraordinaires, note le jeune international, conscient qu’il devra désormais conserver ce même niveau d’excellence. La compétition est encore très longue, il faut que je garde cette lucidité. Je suis déjà passé à autre chose, et au match face à la Pologne. » Le rendez-vous est pris.
Benoît Conta, à Cracovie