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Onesta : "le Danemark nous est aujourd'hui supérieur"
De retour sur Paris après la victoire contre la Norvège au Kindarena de Rouen (27-26), Claude Onesta s'est prêté au jeu des questions / réponses avec les journalistes, avant les deux derniers tests matchs de ce weekend à l'AccordHotels Arena contre le Qatar et le Danemark.
Face à la Norvège, la défense a donné entière satisfaction, mais devant, les pertes de balle et approximations ont été nombreuses, et les automatismes ne sont pas encore naturels entre anciens et nouveaux arrivés. Les nombreux blessés ont obligé le staff tricolore à anticiper des changements, et pousser la jeune génération dans le grand bain, un peu plus vite que prévu. Rien d'alarmant pour Claude Onesta, qui concède cependant que l'équipe de France fait actuellement face à "des chantiers conséquents. On a été habitué à une forme de tranquillité, et aujourd'hui, tout n'est pas encore clair. On a été très scolaire depuis le début de la préparation pour facilité l'intégration des nouveaux, maintenant on entre dans une phase d'évaluation, où on doit avoir de la rentabilité.".
La manière est importante pour Claude Onesta
L'échéance approche à grands pas, et les jours sont comptés pour les Bleus qui débutent la compétition le 15 janvier contre la Macédoine. Quid des objectifs de l'équipe de France dans cet Euro ? Déjà qualifiée pour les JO de Rio, la France se présente dans une optique différente de ses concurrents tels que le Danemark, l'Espagne ou bien encore la Croatie, qui vont tout donner pour décrocher le titre, synonyme de qualification pour les Jeux Olympiques. Pour autant, les Experts ne partiront pas à Krakow en mode touriste, bien au contraire. Pour le sélectionneur, même si cet Euro n'est pas "vital" en terme de résultat, "il devient un moment de travail, d'évaluation.". Ce qui importe le plus pour le technicien toulousain, "c'est la manière qui va nous conduire vers le titre, ou la manière où l'on pourrait éventuellement se faire sortir en court de route".
Titillé sur sa liste finale, Claude Onesta n'a pas cédé, mais a tout de même lâché quelques indices. Le groupe partira à 16 joueurs pour la Pologne dont deux gardiens. Qui formera la paire avec Thierry Omeyer ? Le doute plane encore, tout comme sur l'identité des deux joueurs qui ne seront pas du voyage pour l'Euro. Alors que Xavier Barachet ne sera pas de la partie à moins d'un gros revirement de situation, Nedim Remili a semble t-il marqué des points hier face à la Norvège. En concurrence avec Adrien Dipanda sur le poste, qui revient de son côté tout juste de blessure, l'arrière droit cristolien jouera sa place ce weekend lors de la Golden League. Benoit Kounkoud devrait former la paire sur l'aile droite avec Luc Abalo, alors que Valentin Porte devrait, comme lors de l'Euro 2014, avoir plus un rôle d'arrière. Reste à savoir maintenant qui sera sorti sur le côté gauche entre Olivier Nyokas, Théo Derot et Samuel Honrubia. La polyvalence de Nyokas pourrait lui être bénéfique, alors que Derot serait une alternative intéressante sur la base arrière. Autant d'interrogations qui devraient trouver leurs réponses au fil du weekend.
"Il faut qu'ils montent en puissance"
Alors que les jeunes vont tenter de gagner leur place, les cadres vont devoir monter en régime, comme l'a concédé le sélectionneur tricolore : "Il faut que nos cadres soient à la hauteur, hier on les a un peu cherché. Il faut qu'ils montent en puissance et qu'ils gagnent en efficacité.". Dans un Euro qui s'annonce compliqué, les tauliers vont avoir un rôle déterminant, notamment dans l'encadrement des nouveaux arrivés. Un contexte compliqué, qui taraude le staff français comme le soulignait Onesta : "On est bousculé dans nos habitudes. Les jeunes sont amenés à tout donner plus vite. La phase de transition et d'intégration sont accélérées, et il faut que la spirale de réussite incarnée par les anciens provoque un effet d'aspiration vers le haut". Pour terminer, le sectionneur est revenu sur ses favoris pour la compétition. Pour lui, "le Danemark nous est aujourd'hui supérieur. Ils se présentent avec un effectif au quasi-complet, et ont les moyens de palier à l'absence de Toft Hansen. Les Espagnols sont toujours compliqués à jouer, et les Polonais vont être dangereux chez eux... C'est un Euro compliqué qui s'annonce, mais on aura beaucoup moins de poids sur nos épaules que nos adversaires, et il va falloir que l'on parvienne à jouer libéré. Dans le cas contraire, on pourrait vivre le même scénario que lors de l'Euro 2012 en Serbie...".
Place ce weekend aux deux derniers tests matchs des Bleus, avec des demain un remake de la finale du Mondial 2015 contre le Qatar de Valero Rivera.
Bertrand Delhomme.