EdF (M)
Une faillite physique... et des cadres
L’équipe de France est passée au travers de sa rencontre face à la Pologne, mardi dans le cadre de la 3e journée de l’Euro (31-25). Une faillite physique dès l’entame, pour une équipe lâchée par ses cadres.
« On s’est pris une bonne gifle. » Valentin Porte n’évite pas le sujet, à l’heure de revenir sur la défaite des Bleus face à la Pologne, mardi (31-25). « On n’est pas rentrés dans le match comme il le fallait, on s’est fait marcher dessus, estime l’arrière droit toulousain. Quand tu prends un gros éclat comme ça d’entrée, avec un public comme ça contre toi, ça devient trop compliqué. » Un sacré éclat puisque à la 12e minutes, les Bleus étaient déjà à 6 buts (9-3), incapables d’élever le curseur physique pour répondre aux assauts polonais. « On a face à nous un rapport de force et d’agressivité qui est extrême, et quand tu n’es pas capable de rentrer dans ton match de manière assez dynamique…, regrette Claude Onesta. Et quand tu es dans les cordes, tout devient plus difficile. »
Rapidement la tête sous l’eau, les Bleus ont toutefois su relever la tête en fin de première période (14-12, 30e), avant de reprendre un éclat au retour des vestiaires (20-14, 39e). La faute notamment à la faillite de la base arrière, puisque à eux trois, Valentin Porte, Nikola Karabatic et Daniel Narcisse ont rendu une copie pour le moins décevante avec un médiocre 4/18 aux tirs. Ajoutez à cela une défense pour le moins permissive, avec un Luka Karabatic en grande difficultés face à Kamil Syprzac, et un Thierry Omeyer peu en verve, et vous obtenez une défaite pour le moins logique. « C’est un vraie faillite collective, confirme le sélectionneur. Quand vous subissez aux quatre coins du terrains, que vous perdez tous les duels, vous avez beau essayé de pousser… »
Symbole de la déroute des Bleus, Nikola Karabatic a reconnu avoir vécu un cauchemar. « Même quand ça ne veut pas, tu dois continuer à prendre les tirs, à jouer vers l’avant. Aujourd’hui, ça n’a pas marché… Dès le début du match, je rate un tir, je fais deux pertes de balle, je prends deux minutes, et là, la confiance en prend un coup. Tu essaies de continuer, mais ça devient compliqué avec ce petit manque de confiance. Mais je ne suis pas du genre baisser les bras, explique le demi-centre tricolore. On s’est battus mais ça reste très décevant. Il ne faut néanmoins pas que notre performance d’aujourd’hui nous fasse baisser les bras, et nous fasse perdre confiance. On est là où l’on voulait être, et on a encore toutes les cartes en main. » Les cartes s’appellent désormais la Biélorrusie, la Croatie et la Norvège, qu’il faudra battre jeudi, samedi et mercredi prochain pour voir le dernier carré…
Benoît Conta, à Cracovie