Le Handball Club Celles-sur-Belle est l'un des trois nouveaux venus en LFH cette saison. Avec le rôle du petit poucet de la division, la formation des Deux-Sèvres intrigue forcément, après avoir été propulsé dans l’Élite grâce à un important travail de structuration et son statut VAP. Vincent Philippart, l'entraîneur cellois, nous en dit plus.
Handnews : Vincent, quel bilan tirez-vous de votre préparation?
Vincent Philippart : On avait fait le choix d'alterner des confrontations entre équipes de LFH et équipes espagnoles. En effet, je voulais donner à mes joueuses l'occasion de travailler davantage sur le plan physique contre les clubs français tout en travaillant l'aspect plus technique face aux formations ibériques qui, la plupart du temps, jouent plus rapidement que nous, par exemple. J'ai un effectif court en terme de volume donc c'était aussi un choix pour que ces deux spécificités nous soient utiles tout au long de la saison.
Au final, je suis plutôt satisfait de la préparation de mes joueuses. On a gagné, fait nul ou perdu, ce qui nous a permis d'évoluer dans plusieurs situations différentes. Cependant, je relativise tout de même les victoires que nous avons eu car, peut-être qu'inconsciemment, mon équipe a mis plus d'envie et de détermination que nos adversaires pour gagner. Les filles ont peut-être voulu se prouver à elles-mêmes qu'elles avaient le niveau et l'engagement mental a fait la différence.
HN : Pourtant, lorsqu'on regarde vos résultats, on se dit justement que, finalement, Celles-sur-Belle pourrait poser des soucis à certaines équipes en championnat...
V.P. : C'est pour ça que je relativise beaucoup ! Je pense que nous avons joué tous nos matchs à 100% et nos adversaires à 80%. La vérité du championnat pourrait être toute autre et ça ne sert pas à grand chose d'être le champion des matchs amicaux... Alors, je dis que c'est encourageant pour la suite, c'est vrai, mais attention car le niveau de jeu en LFH sera différent. Ça sera autre chose.
HN : Parlez-nous de vos recrues estivales.
V.P : Nous avons recruté cinq joueuses dont trois d'expérience. Je suis vraiment satisfait de leur préparation et de leur implication depuis leur arrivée. Dijana Stevin est la première fille que j'ai fait venir à Celles sur Belle. En plus de son expérience, elle a eu l'habitude, avec Dijon, de devoir se battre jusqu'à la fin de la saison pour obtenir un maintien. C'est quelque chose qui a été important dans mon choix. Maja Uzmah (Son) et Karin Weigelt vont également apporter leur expérience et de la densité à notre équipe. En D2, nous n'avions pas les plus grands gabarits. Alors, en LFH... Du coup, on a aussi pensé à ça en recrutant des filles d'1'80m, 1'82m, comme Inès Abba, également.
On a donc souhaité densifier notre jeu d'un point de vue morphologique tout en trouvant des complémentarités avec l'équipe déjà en place. Sur le poste d'arrière, par exemple, nous avions Divina Inglis qui est très forte sur le duel au près. Sur le même poste désormais, Maja Uzmah (Son) nous apportera un jeu avec davantage de grandes courses.
HN : Celles aura quatre matchs au mois de septembre dont trois déplacements. Comment abordez-vous cela?
V.P : Je sais que la saison va être longue. Nous allons avoir une phase d'apprentissage du haut niveau et il va falloir être patient. Si on prend des points, tant mieux, mais nous n'avons pas d'obligation de résultat. Donc, au final, ça ne me dérange pas de me déplacer trois fois, chez des clubs où, de toute façon, il n'est jamais facile de jouer. Si nous jouons les play-downs, c'est à ce moment là qu'il faudra vraiment être prêt. Et puis, recevoir davantage en deuxième partie de saison est finalement mieux pour nous car nous aurons eu le temps de nous aguerrir.
HN : Celles-sur-Belle va disputer sa première saison en LFH. Il y a deux ans, vous jouiez en N1. Comment est-ce que le club vit cette folie?
V.P : Si nous regardons ça d'un point de vue raisonnable, Celles-sur-Belle, une ville de 4000 habitants en D2F, c'était déjà presque une anomalie. Alors, en LFH (sourires)... Cependant, je crois que cette accession est une récompense, certes un peu élevée, mais logique vis-à-vis du travail que le club a effectué ces dernières années. Nous sommes quand même un bon élève du handball. En plus, nous nous appuyons sur un système de partenariat privé qui est différent de celui de beaucoup d'autres clubs de la division puisque moins de 30% du budget est ici des collectivités territoriales. Certes, sur le plan sportif, nous n'avons pas réussi à monter, et c'est donc c'est à nous de montrer que nous avons notre place en LFH. Mais les critiques sont surtout issues des gens qui suivent le handball de loin. L’accueil des présidents, des entraîneurs et du monde de la LFH en général a été bon. Et puis, on critique les clubs qui bâtissent une équipe première sans rien derrière mais on critique aussi les clubs qui, comme nous, avons pris le problème à l'envers en se structurant solidement avant de bâtir une équipe pour la première division. Alors, au final, je crois qu'il y a beaucoup d'éternels insatisfaits ! Car il ne faut pas oublier, non plus, qu'on a une salle de 1300 places, qu'on est soutenu par un public fidèle et que le club porte de belles valeurs. Mais maintenant, c'est à nous de créer l'événement autour de ça et de savoir en profiter.
Handball Club Celles-sur-Belle
Les trois premières journées : Déplacement à Besançon, réception de Brest, déplacement à Fleury
Les arrivées : Inès Abba (Nantes), Maja Uzmeh Son (Nîmes), Dijana Stevin (Dijon), Karin Weigelt (Kristiansand)
Les départs : Noémie Lachaud (Nice), Anabelle Courcelles (Angoulême), Justine Mougin (Montcoutant), Mathilde Chauvet (retraite), Margot Salamy, Gabriella Szabo.
Propos recueillis par Clément Domas
Photos Celles sur Belle