La LNH à l'heure des bilans

Dernière journée pour la première division LNH cette saison, et au moins pour quatre heures, puisque l'élite du handball français devrait être appelée (qu'on aime ou pas) Lidl Starligue dès juillet prochain. L'heure de tirer les bilans du dernier exercice.

Les satisfaits :

Difficile de ne pas classer le PSG au rang des satisfaits, si on s'en tient au cadre du championnat seul. Les Parisiens ont dominé l'année de la tête et des épaules et seuls Montpellier et Créteil ont réussi à leur piquer quelques points. Bien insuffisants pour empêcher Nikola Karabatic de glaner son premier titre de champion avec ses nouvelles couleurs. Loin d'enthousiasmer tous les mercredis, le PSG a réussi à épuiser la concurrence sur le long terme, en étant régulier et en profitant du resserrement des valeurs dans le premier tiers du peloton. Saint-Raphaël, aussi, ne se plaindra pas de sa place de dauphin. En constante progression depuis trois ans, il ne manque qu'un titre à la bande de Joël Da Silva pour valider la nouvelle dimension prise par le club varois. Pourquoi pas dès la saison prochaine ? Qu'il finisse troisième ou quatrième, le HBC Nantes ne pourra pas trop pleurer sur son sort, surtout quand on sait comment le début de saison a été compliqué. Huitième à mi-parcours, dans le peloton de tête à la fin, la deuxième partie de saison a été quasi parfaite, puisque les hommes de Thierry Anti ont su appuyer sur le champignon en championnat tout en atteignant la finale de la coupe EHF. Créteil avait annoncé son intention de jouer l'Europe cette saison, et si ils n'y arrivent pas, il ne leur aura pas manqué grand-chose. Les mois de février à avril ont été en dents de scie, et c'est sans doute que là que tout s'est joué. En cas de victoire demain à Ivry et de défaite de Chambéry, l'USC pourrait même se classer cinquième, un rang pas atteint par le club depuis 2005.

Les mi-figues, mi-raisin

Compliqué de savoir où classer Montpellier. Le bilan de la saison, avec ses deux trophées et son huitième de finale de Champions League, est très bon. Mais on ne peut s'empêcher de penser que, malgré les blessures, malgré l'histoire de la feuille de match, le MHB avait moyen de viser plus haut en championnat. Ce n'est pas complètement fini, puisque les Héraultais pourraient encore coiffer Nantes sur le fil demain soir. De même, on attendait sans doute plus de Chambéry, et les Savoyards seront encore plus guettés au tournant la saison prochaine, avec leur recrutement XXL. Les défaites à l'extérieur pèsent lourd dans l'addition, que ce soit à Toulouse ou à Cesson. Dunkerque et Toulouse sont là où on les attendait, au milieu de tableau. Patrick Cazal avait averti en début de saison que celle-ci serait celle de la reconstruction et cette place finale ne le fait pas mentir. Pour les Toulousains, le reconstruction sera cet été, avec les départs de nombreux cadres. L'après Jérôme Fernandez ayant été bien géré, on peut espérer une bonne surprise pour la saison prochaine. Pour Ivry, dont l'ambition était le maintien, l'objectif est rempli et l'a même été rapidement. Parfois enthousiasmante (à Créteil ou face à Toulouse), parfois complétement à côté de la plaque (face à Nantes ou à Chartres), le promu a réussi à passer le premier cap, de se maintenir. Ni plus, ni moins. Son compère Chartres n'a pas eu cette réussite, mais la saison ne peut pas être qualifiée d'échec. Car le CMHB 28 n'a pas été ridicule, loin s'en faut. L'arrivée de Jérémy Roussel a bien sûr dynamisé le groupe mais celui-ci avait déjà montré des aptitudes certaines en début de saison. On ne leur souhaite qu'une chose, de revenir. Le miracle Cesson ne peut pas avoir lieu éternellement, et la volonté de Yérime Sylla de faire au moins aussi bien que la saison précédente ne sera sans doute pas honorée. Il y a du bon en Bretagne mais la fragilité à l'extérieur a ruiné une bonne partie des espoirs. Pour savoir ce qu'on pense de la saison de l'USAM, il faut s'arrêter au mois de décembre. Avant, c'était du presque parfait. Après, ça a été du plus que moyen. On ne saura jamais vraiment quel était le niveau réel de cette équipe, et c'est bien dommage car le projet de jeu proposé en début de saison était plus qu'emballant.

Les déceptions

La première et grosse déception vient de Tremblay, qui possédait un effectif laissant espérer autre chose que la lanterne rouge finale. Les blessures (Rezar, Ivezic, Ternel) n'ont pas forcément été compensées par les arrivées et la spirale négative a aspiré David Christmann et ses hommes vers le bas. Le club du 93 va retrouver une Pro D2 qu'il a quitté il y a onze ans, avec l'objectif de remontée immédiate. Un mal pour un bien sans doute, alors que le groupe sera remanié dans les grandes largeurs cet été. Aix avait compté sur l'arrivée d'internationaux confirmés (Jérôme Fernandez, Ole Erevik, Juan Andreu) pour monter de gamme, force est de constater que c'est raté. Les Provençaux seront, certes, encore dans l'élite cette saison, mais le départ de nombreux cadres l'été dernier n'a pas été bien digéré. Avec l'arrêt programmé de Jérôme Fernandez dans quelques mois, il va y avoir du pain sur la planche.

Le programme de demain soir (tous les matchs à 20h30) :

PSG - Aix (en direct sur beIN Sports 1) Nantes - Nîmes (en direct sur beIN Sports Max 4) Ivry - Créteil Chartres - Chambéry Saint-Raphaël - Cesson-Rennes Montpellier - Dunkerque Tremblay - Toulouse

Kevin Domas