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Saran n'y est pas encore
Deux matchs nuls et deux défaites face à des formations de Proligue, tel est le bilan comptable du début de préparation pour le Saran Handball. Inquiétant, d'autant plus que Fabien Courtial a déjà perdu un de ses cadres sur blessure.
Le manager général de Saran, Fabien Courtial, l'avait mauvaise dimanche soir, après une deuxième défaite en deux jours. Après Tremblay la veille (34-35), c'est Besançon, autre pensionnaire de Proligue, qui venait de venir à bout des nouveaux venus en Starligue (29-28). Après deux matchs nuls face à Limoges la semaine précédente, Courtial tirait un bilan sans précédent : "Pour l'instant, on n'est pas au niveau, tout simplement. C'est la première forme d'inquiétude. Ce n'est pas trop sur les performances individuelles que je m'inquiète, plus sur l'état d'esprit qu'on qualifiait de grosse force collective, sans individus. On a un groupe qui ressemble un peu à ce qu'on avait l'année dernière mais sur un niveau de jeu supérieur où, à mon avis, il va falloir qu'on soit super forts ensemble et qu'on adhère à un projet collectif pour exister. Et aujourd'hui, j'ai un petit peu de scepticisme là dessus." Difficile de tirer des conclusions à trois semaines de la reprise des matchs officiels, fixée au 14 septembre à Chartres en coupe de la ligue. Mais force est de constater qu'il y a encore un gros morceau de pain sur la planche pour les Loirettains.
Ibrahima Diaw déjà sur le flanc
Et si les résultats n'étaient déjà pas assez ennuyeux en eux-mêmes, Ibrahima Diaw a vu son tendon d'Achille céder net samedi à Serris. De six à huit mois d'arrêt devraient rapidement être confirmés pour celui que Saran voyait déjà comme une des pierres angulaires de son effectif. "Ibou est une personne qui prend beaucoup de place dans une équipe, et le perdre c'est dur" déplorait Courtial, désormais à la recherche d'un arrière gauche pour remplacer l'ancien Parisien. Mais plus que l'absence de Diaw, c'est surtout un manque d'enthousiasme et de spontanéité qui a frappé quand on a vu jouer Saran ce weekend. Aux antipodes ce qu'on avait l'habitude de voir la saison passée du côté de la Halle du Bois Joly, où les adversaires décrivaient un rouleau-compresseur collectif la saison passée. Alors, il va falloir bosser pour intégrer les recrues et trouver du liant car, cette saison, "les résultats ne passeront que par des performances collectives".
Capacités de réaction
Alors cette montée en Starligue ne serait-elle pas les limites de cet état d'esprit Saranais ? L'arrivée de joueurs, tels Igor Anic ou Miroslav Kocic, habitués aux joutes de la Champions League, incompatibles ? "Je ne pense pas, on l'a fait les années précédentes, pourquoi pas là?" interroge de façon rhétorique celui qui a fait monter son club deux fois en deux ans. "C'est bien d'avoir des piqûres d'alerte comme celles là, je pointe sur des petites inquiétudes qui doivent faire réagir et on va voir notre capacité à le faire". Cette situation de difficulté, Mathieu Drouhin et ses coéquipiers la retrouveront certainement cette saison, petit Poucet qu'ils vont être en Starligue. Et de leurs capacités de réaction aujourd'hui dépendra, peut-être, la possibilité de réaliser quelques coups en championnat. Même si les pensées de leur entraineur sont, pour l'instant, très éloignées de tout ça : "Il ne faut pas que, dans la difficulté, on commence à se retourner sur sa propre personnalité et ne plus penser aux autres. Ca se retranscrit sur le terrain, où on veut faire les choses un peu individuellement et je ne crois pas tellement à ça" poursuit-il, avant de conclure : "Après, tout n'est pas à jeter, on ne va pas commencer à se mettre six pieds sous terre un mois avant la reprise. Mais j'attends une réaction de mes gars".
Kevin Domas