Starligue
Cesson et Toulouse renvoyés dos à dos
L'opposition entre Cesson-Rennes et Toulouse, deux équipes de milieu de tableau, n'a pas donné de vainqueur, bien que le Fénix ait longtemps fait la course en tête (26-26).
Le président du Fénix Toulouse Philippe Dallard n'était pas content au soir de la quatrième journée, quand son équipe a été tenue en échec à domicile contre Saran (30-30). « À l'issue de ce match j'ai annulé l'avion qui devait amener les joueurs à Rennes pour le match de ce [samedi] soir. Les voyages forment l'état d'esprit, paraît-il ? Hé bien ils ont gagné un bon voyage en bus. Ils sont partis jeudi et rentreront [dimanche], » a-t-il déclaré dans les colonnes de La Dépêche du Midi. Les nombreuses heures de bus ne seront néanmoins pas trop longues pour le groupe toulousain. « Le voyage aurait été plus désagréable si on avait perdu, » sourit Cyril Morency.
Ferran Solé inarrêtable en première mi-temps
Face à une équipe de Cesson qui restait sur trois succès de rang, les Toulousains sont bien entrés dans la partie. Cesson est pourtant la première équipe à ouvrir le score par Hugo Kamtchop-Baril, qui fêtait ses 20 ans ce samedi. Mais une bonne agressivité mise en défense par l'axe Pettersson-Morency force les shooteurs cessonnais – pas non plus très inspirés dans l'entame de la rencontre – à des tirs faciles pour Wesley Pardin. Vasko Sevaljevic donne trois buts d'avance au Fenix (3-6, 9'), et Yérime Sylla, l'entraîneur du CRMHB, pose son temps-mort. Coaching gagnant, puisque les Bretons se remobilisent avec une défense plus sérieuse et des solutions trouvées en attaque. Jérémy Suty égalise pour les Irréductibles (6-6, 13').
Mais Cesson est un ton en-dessous en première période. Les Toulousains ont beaucoup de réussite en attaque, grâce à trois acteurs principaux : le puissant arrière Vasko Sevaljevic, la tour de contrôle Jordan Bonilauri et l'excellent Ferran Solé. L'ailier droit catalan marque cinq buts en première mi-temps et redonne deux buts d'avance au Fenix (9-11, 20'). Solé ne facilite pas le premier match complet de Jef Lettens, le gardien belge de Cesson-Rennes, en Starligue. Kevin Bonnefoi opéré à l'épaule et absent jusqu'en février, le joueur arrivé de Saran cet été a livré une bonne partie (13 arrêts). Il réalise une splendide double-parade alors que Cesson continue de courir après le score (13-14, 27'). Toulouse arrive logiquement en tête à la pause, mais ne compte qu'un but d'avance (14-15, 30').
Lanfranchi demi-centre, Cesson de retour aux commandes
Maxime Gilbert redonne deux buts d'avance aux visiteurs peu après la pause (15-17, 35'), mais Cesson est beaucoup mieux en deuxième période. Touché par les blessures (outre Bonnefoi, Léo Le Boulaire et Wilson Davyes étaient forfaits, et Gudmundur Helgason, entré en jeu, était très diminué), le CRMHB passe devant au score pour la première fois depuis la troisième minute de jeu grâce à un but sur l'aile droite de Maxime Derbier (20-19, 42'). Pour palier les absences sur la base arrière, l'habituel pivot Mathieu Lanfranchi passe demi-centre. « J'aime ce poste, confie-t-il. Ce n'est pas une innovation pour moi ni pour le club parce que j'y ai déjà joué. Ça peut être embêtant pour les adversaires, et ça s'est révélé pas trop mal ce soir. » Pour lutter contre les costauds Daniel Pettersson et Cyril Morency, Sylla aligne Hugo Kamtchop-Baril comme pivot en attaque. L'international U20 marque un but difficile à mettre (21-20, 44').
Un nul qui ne mécontente personne
En difficulté en attaque, Toulouse retrouve la bonne recette : Alvaro Ruiz remet le Fénix devant au score, avant que l'inévitable Jordan Bonilauri ne conclut un 3-0 pour les Occitans (22-24, 49'). Jusqu'ici muet dans le second acte, Solé retrouve le chemin du but (23-25, 51'). Dans une fin de match étrange, assez chaotique, avec des pertes de balle et possessions que les arbitres laissent s'éterniser, Toulouse croit sans doute tenir le bon bout quand Nemenja Ilic marque à trois minutes de la fin (24-26, 57'). Mais un tir puissant de Geir Gudmundsson, puis une réalisation d'Allan Villeminot ramènent les locaux à égalité dans un Palais des sports très chaud (26-26, 59'). Tout peut arriver dans les 100 dernières secondes de la partie. Mais Toulouse laisse traîner son action plus que de raison, et Cyril Morency, choisi pour tirer en bout de possession, bute sur Lettens. Heureusement pour le Fénix, Idrissi repousse un tir de Suty à la dernière seconde pour garder le score intact. Chaque équipe est passée près de la victoire, mais aussi près de la défaite. Finalement, si personne ne saute au plafond à la fin de la rencontre, personne n'est totalement déçu non plus.
La feuille de match
Cesson-Rennes – Fénix Toulouse : 26-26 (14-15)
Arbitres : MM. Bounouara et Sami. 1 500 spectateurs.
Cesson. Gardiens de but : Lettens 13 arrêts sur 37 tirs (dont 0/3 pen), Luy. Marqueurs : Derbier 5/7, Suty 5/11, Helgason, Dupont-Marion, Sall 1/4, Hochet (cap), Kamtchop-Baril 3/3, Lanfranchi 4/5, Maguy, Villeminot 4/7 (dont 1/1 pen), Gudmundsson 3/5, Doré, Guillo 1/2. Entraîneur : Yérime Sylla. Exclusions : Kamtchop-Baril (23’), Guillo (33’), Gudmundsson (42’).
Toulouse. Gardiens de but : Pardin 8 arrêts sur 26 tirs (dont 0/1 pen), Idrissi 4 arrêts sur 11 tirs (dont 0/0 pen). Marqueurs : Sevaljevic 5/9, Chelle (cap), Perez, Gilbert 1/2, Ruiz Sanchez 2/6, Solé 6/8, Pettersson, Ilic 4/5 (dont 3/3 pen), Morency 0/1, Cederholm 0/3, Bonilauri 5/6, Linhart 3/5. Entraîneur : Philippe Gardent. Exclusions : Linhart (13’), Sevaljevic (15’), Morency (27’), Ruiz Sanchez (33’).
Lettens : "Pas une équipe qui mérite la victoire plus que l'autre"
Hugo Kamtchop-Baril (pivot, Cesson-Rennes) : « On voulait une victoire chez nous, donc on est un peu déçus quand même. On a mis beaucoup de temps à entrer dans le match, d'habitude on ne prend pas autant de buts. Ce n'est pas dans les valeurs du club, d'habitude on s'assoit vraiment sur une grosse défense, beaucoup d'agressivité, et là on a un peu attendu. On n'a pas assez marqué notre territoire ce soir. Au final, on est allé chercher le match nul à la fin, donc on va être presque satisfaits parce qu'on va le chercher avec les tripes à la fin, mais on aurait dû faire ça sur tout le match. (Sur son temps de jeu samedi soir) C'est le travail qui est récompensé, j'ai eu pas mal de temps de jeu, je commence de plus en plus à m'affirmer dans l'équipe et le coach me fait de plus en plus confiance, donc je suis content d'être là. »
Jef Lettens (gardien, Cesson-Rennes) : « C'est bien qu'on finisse avec ce match nul, parce que je ne crois pas qu'il y ait une équipe qui méritait la victoire plus que l'autre. Toulouse est costaud avec beaucoup de grands, donc c'était difficile de tirer au-dessus en attaque. C'est dommage qu'on n'était pas au niveau en défense en première mi-temps, mais on était mieux en deuxième où on ne prend que onze buts. C'est dommage de perdre un point à domicile, mais on n'est pas passé loin de perdre le match, donc un point, ça reste bien. »
Philippe Gardent : "On ne rentre pas bredouilles"
Philippe Gardent (entraîneur, Toulouse) : « On va dire que c'est plutôt un bon point, parce qu'on est à l'extérieur. Si on prend un point à chaque fois qu'on joue à l'extérieur, je signe tout de suite ! C'est toujours pareil dans les matchs nuls, on aurait pu aussi l'emporter, mais on n'est pas assez bien dans les dix dernières minutes. On était bien dans les 50 premières minutes, mais on est plus justes à la fin, plus fébriles. On est déçus parce qu'on aurait pu gagner, mais on est contents parce qu'on ne repart pas bredouilles, et prendre un point à Cesson c'est toujours compliqué. (Sur le dernier tir) J'aurais bien aimé que mon "grand dadet" (Cyril Morency) le marque, mais on avait que trois passes, donc on a pris cette option là... Mais on ne rentre pas bredouilles, donc le voyage va être un petit peu moins long ! »
Cyril Morency (pivot, Toulouse) : « C'est plutôt un bon point, parce qu'aller chercher un point ou deux à Cesson c'est toujours compliqué, peu d'équipes le font. Mais on peut s'en vouloir un peu, parce qu'on n'est pas loin des deux points. On a une mauvaise gestion en fin de deuxième mi-temps, mais il ne faut pas baisser la tête, on a fait un bon match dans l'ensemble. »
Mickaël Georgeault