Starligue
Ce PSG, bâti pour régner ?
Le PSG a remporté son premier trophée de la saison hier, en dominant aisément Montpellier puis Nantes en deux matchs presque parfaits. Ce Paris est-il supérieur à celui de la saison passée ? Peut-il, enfin, devenir le bulldozer qu'on nous promet depuis quelques saisons ? Éléments de réponse.
Noka Serdarusic l'avait implicitement annoncé. La saison passée devait servir de rampe de lancement pour un exercice 2016-17 infernal, avec pour but majeur de remporter la Champions League. L'ancien coach du THW Kiel a eu les coudées franches pour recruter cet été, et même pour la saison suivante puisque Sander Sagosen s'est déjà engagé pour le prochain exercice. Et le moindre qu'on puisse dire, c'est que malgré une pré-saison plus que raccourcie, tout le monde est déjà au rendez-vous. "On a pris de la confiance sur ces deux matchs, ce qu'on avait fait au Super Globe était pas mal et là on fait un super weekend. Maintenant, ce n'est que le début de la saison, il y a encore des choses à travailler mais on avance à chaque match" positive Thierry Omeyer, encore infernal hier soir en finale face à Nantes. "Au bout de quinze jours de travail en commun, ce qu'on est capable de fournir est déjà intéressant. Mais on peut encore progresser et il va le falloir en vue des grosses échéances qui nous attendent."
Les recrues déjà intégrées
Le staff parisien avait bien ciblé ses besoins et les recrues donnent pour l'instant toute satisfaction. La recrue phare Uwe Gensheimer est fidèle à elle-même, efficace tout en se fondant dans un collectif où il n'est pas la seule star. Ne pas tirer la couverture à soi est toujours le meilleur moyen de s'intégrer, et l'ancien des Rhein-Neckar Löwen semble l'avoir bien compris. Jesper Nielsen, le pivot suédois, est apparu fringuant ce weekend, profitant de systèmes de jeu le mettant en valeur, lui et Luka Karabatic, au poste de pivot. En défense, il présente de plus des garanties bien plus importantes qu'Igor Vori. Gorazd Skof n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent dans sa cage, mais sa première période face à Montpellier a été correcte tandis que les deux gauchers Nédim Rémili et Luka Stepancic ont mis leurs égos de côté en se relayant sur une aile droite pour l'instant dépeuplée. La situation devrait d'ailleurs se reproduire, les retours de Luc Abalo et Benoit Kounkoud n'étant pas prévus dans l'immédiat. Cette impression de force laisse-t-elle augurer d'une saison sans concurrence ? "Je pense qu'on joue mieux que la saison passée, même si on n'a eu que dix jours de préparation. Même si on joue sans ailier droit, on a montré qu'on joue bien tactiquement, collectivement, en défense...C'est important, mais pas forcément pour les autres, plus pour nous, de voir qu'on peut très bien jouer" se réjouissait Nikola Karabatic hier soir.
Karabatic : "On jugera cette équipe au vu des résultats"
Les joueurs du PSG, en tout cas, ne se risquaient pas au jeu des comparaisons après la victoire hier soir. Thierry Omeyer se réjouissait de la bonne intégration des recrues, Noka Serdarusic ne voulait pas s'enflammer, rappelant que la victoire au trophée des champions la saison passée n'avait mené "qu'à" un titre de champion et une demi-finale de Champions League. Posez la question à Nikola Karabatic, il botte lui aussi en touche : "Plus forte, c'est difficile de juger, on le verra en fin de saison au vu des résultats. L'année dernière, même si on ne gagne pas les deux coupes, on finit champion avec une très grosse avance et on échoue à un, deux buts en demi-finale de Champions League et il y avait moyen d'arriver en finale. Sur le papier, cette équipe a de la gueule et j'espère qu'on aura un peu plus de réussite avec les blessures que la saison passée, même si ça ne commence pas forcément bien. Ca va être la clé pour toutes les équipes en Europe dans une saison post-JO."
La Champions League, ce révélateur
Les adversaires, eux, pensent clairement que Paris tient son meilleur millésime, à l'image du gardien nantais Arnaud Siffert : "Je pense que le PSG se bonifie, ils se sont construits une sacré défense en quelques années, c'est ce qui leur manquait un petit peu et ça fait un, deux ans que ça commence à se construire. Ils ont mis un mur maintenant ! Ils ont ce qu'il faut en défense, en attaque leur potentiel est impressionnant avec des tirs à mi-distance et des joueurs puissants. Ils sont armés pour aller très loin, notamment en Champions League." La plus grande des compétitions européennes sera, une nouvelle fois, le baromètre pour l'équipe parisienne, avec un premier rendez-vous dès dimanche prochain à Kiel. "Tout va arriver très vite et on ne va pas avoir de répit. Il va falloir être concentrés, ne pas paniquer parce que je pense qu'aucune équipe au monde ne finira la saison sans défaite, il n'y a qu'à voir le groupe qu'on a en Champions League" concluait l'ainé des frères Karabatic. En attendant les résultats du terrain, le PSG a encore progressé en popularité grâce à la star Uwe Gensheimer. Là où certains de ses coéquipiers, notamment un célèbre chevelu danois, se dépêchaient de sortir du terrain hier, l'Allemand est resté satisfaire ses fans une bonne vingtaine de minutes de plus, enchainant autographes et selfies et conquérant les cœurs avec un français impeccable. Ca ne vaut pas une Champions League, mais c'est toujours ça de pris.
Kevin Domas