EdF (M)
Accambray, que du plaisir !
Grâce à une première période tonitruante face à la Slovénie, William Accambray a certainement assuré son ticket pour le championnat du Monde avec l'équipe de France. Une belle récompense pour un joueur qui ne jure désormais que par un mot : plaisir.
On ne l'attendait presque plus et pourtant, William Accambray est revenu sur le devant de la scène avec un grand bang cet après-midi à Montpellier. Titulaire d'entrée pour le second match de préparation face à la Slovénie (33-26), dans une ville où il a passé dix ans et devant un public qui lui a réservé une ovation à son entrée sur le terrain, l'arrière gauche du PSG n'a pas laissé passer l'opportunité de se montrer sous son meilleur jour. « J'étais content de commencer, c'est une marque de confiance, ça veut dire « on compte sur toi ». Sur un gros match comme ça, 9000 personnes, ça veut dire « t'es titulaire, montre nous que tu as ta place en équipe de France » » racontait-il tout sourire en zone mixte. Et montrer qu'il a sa place, il l'a fait, et de fort belle manière. Trois buts sur autant de tentatives, un début de match en mode avion de chasse qui a enchanté ses entraineurs, à l'image de Didier Dinart : « On a vu un William Accambray qui a pris des initiatives avec réussite. Il a montré qu'il a le niveau international et qu'il n'était pas là par hasard. Ceci ne peut être que positif pour l'équipe de France ».
"Je prouve aux gens que je suis le même"
Pourtant, pour le natif de Valence, les derniers mois ont été compliqués. Plus que compliqués, même, alors que Noka Serdarusic, son entraineur à Paris, ne lui accorde pas sa confiance et le cantonne au banc plus souvent qu'à son tour. Mais loin l'idée pour Accambray de prendre une quelconque revanche : « Je prends ce qu'on me donne, je montre que j'ai toujours le niveau. Je prouve aux gens, à l'entraineur et à mes coéquipiers que William Accambray, c'est toujours le même, qu'il n'a pas levé le pied. » Et, après la déception de ne pas avoir été emmené aux Jeux Olympiques de Rio, un seul mot ne cesse de revenir dans sa bouche : plaisir. « J'essaye d'être le plus sérieux, le plus appliqué possible et de prendre du plaisir parce que c'est vrai que c'est un peu dur d'en prendre cette saison en club. En tout cas, depuis que j'ai remis un pied en équipe de France, je reprends du plaisir et ça se voit sur le terrain. »
Des arguments à faire valoir
A l'heure de faire leur fameuse liste, si tant est qu'elle ne soit pas encore arrêtée, Guillaume Gille et Didier Dinart auront certainement en tête cette première mi-temps face à la Slovénie, tout comme les nombreuses fois où, par le passé, William Accambray, sur un court temps de jeu, a débloqué des situations. Comme impact player, on ne fait guère mieux. Et il pourrait même prétendre à plus, suivant l'évolution de la cheville de Timothey N'Guessan. Si vous ajoutez à tout cela ses habitudes dans le groupe, l'ex Montpelliérain a certainement des arguments que ses concurrents ne peuvent pas faire valoir. « Quand on est joueur, on se préoccupe beaucoup de son cas, on pense à sa place, à la fonction qu'on peut avoir dans l'équipe, au temps de jeu qu'on peut recevoir » analysait ce soir Guillaume Gille. « Quand on est passé de l'autre côté de la barrière et qu'on est entraineur, on a une vision qui fait que la force ou les qualités individuelles ne sont pas ce qui fait la différence dans le choix. C'est forcément beaucoup plus complexe mais ça fait partie du job ». En tout cas, pris ou pas pris, William Accambray considère que sa mission est déjà accomplie. « Je ne fais pas de fixation sur le Mondial, j'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai pris ce que j'avais à prendre et je me suis régalé » concluait-il. « Je vis l'attente sereinement, je fais pas de fixation dessus, je laisse ça aux journalistes. C'est souvent quand on attend les choses qu'on peut être déçu, aujourd'hui je n'attend rien, je prends juste du plaisir. »
A Montpellier, Kevin Domas