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Trois Nantais dans la course au Mondial
Ce n'est que la deuxième fois dans l'histoire de l'équipe de France que trois joueurs du HBC Nantes préparent une grande compétition internationale. Et après Théo Derot à l'Euro l'an passé, ils pourraient bien être un, voire deux de plus, à faire partir du groupe des seize mondialistes.
Vous ne les avez pas vus jouer si vous étiez à Toulouse hier soir, et pourtant, ils sont bien trois joueurs du HBC Nantes encore en lice pour participer au championnat du monde qui commence mercredi. Depuis les tribunes, Cyril Dumoulin a sans doute apprécié la performance de Thierry Omeyer tandis que Nicolas Claire et Olivier Nyokas n'ont pas décollé du banc de touche pendant soixante minutes. Sans que cela ne leur ferme forcément les portes du Mondial. Le premier, en particulier, part avec plus de certitudes depuis sa sélection pour les Jeux Olympiques l'été passée. "Cela a été difficile, mais pas frustrant. J'ai appris la chance d'y être, de rentrer sur la finale alors que mon arrivée en équipe de France était toute récente. Rio ne peut pas me laisser un sentiment amer, cela a été difficile mais j'ai beaucoup appris" analyse Nyokas, revenu en France après deux ans d'exil en Allemagne. Son profil, hyper physique et avec un jeu risqué, pourrait bien se révéler être une arme pour une équipe de France parfois vue en difficulté sur le jeu placé vendredi. "C'est un détonateur, avec un physique hors norme et qui est capable de débloquer n'importe quelle situation. C'est quelqu'un qui a une énorme confiance en lui et qui s'en sert" analyse Dumoulin, qui partage avec lui ses expériences en club. Compliqué néanmoins pour le jumeau de Kevynn d'adapter son jeu osé au cadre plutôt strict en place chez les Bleus. "Je ne suis pas le même joueur ici et avec mon club, il faut s'adapter, changer des choses" concède-t-il. "La prise de risque est plus évaluée, le ballon coute beaucoup plus cher. J'ai une tendance à perdre quelques ballons et ici, je dois limiter cela au maximum."
Nicolas Claire, le petit dernier ?
Si Olivier semble, mais peut-être n'est-ce qu'une illusion, avoir une petite longueur d'avance sur la concurrence pour seconder Timothey N'Guessan au poste d'arrière gauche, Nicolas Claire, lui, n'est pas sûr de grand-chose. Après avoir été écarté de l'Euro polonais l'an passé, le demi-centre du H a passé un cap cette saison et pourrait bien entrer dans la grande porte, aux dépens, entre autres, de William Accambray. "J'ai été déçu l'an dernier, dire le contraire serait mentir mais c'est un événement qui m'a beaucoup aidé pour la suite" souligne le Réunionnais. "Chaque expérience est là pour faire mûrir. Je me suis remis en question, j'ai essayé de gommer certains défauts. J'ai franchi un petit palier dans l'attitude et dans la gestion de ce qu'on propose à Nantes." Il est, même, carrément, devenu le patron de cette équipe du H, enchainant les grosses performances dans les matchs importants. Dans un style différent des autres joueurs de la base arrière (Karabatic, Narcisse, N'Guessan ou même Mahé), il pourrait être une alternative intéressante, sans postuler à un poste de titulaire. "J'ai un peu plus de recul par rapport à l'année dernière, j'essaye de ne pas trop visualiser ce qui va se passer. Je me concentre sur ce que je peux apporter au quotidien sans trop me projeter" explique celui qui a fêté ses 29 printemps en juillet dernier. "Jouer ce Mondial en France, c'est un rêve pour tous les joueurs, quels que soient leur statut ou leur expérience. Mais ce n'est pas trop le moment de rêver !"
Cyril Dumoulin, pas dans la meilleure des postures
Pour Cyril Dumoulin, la situation est un peu plus compliquée. Cantonné à une place en tribune vendredi à Toulouse, il part avec une longueur de retard sur Vincent Gérard pour la place de numéro deux, derrière l'inamovible Thierry Omeyer. La situation sera-t-elle la même demain à Montpellier ? Didier Dinart et Guillaume Gille ont entretenu le suspens ce matin. "Personne n'est au courant de rien, je pense que les coachs veulent garder tout le monde sous pression, ce qui peut se comprendre" disait ce matin le gardien du H, transformé depuis son arrivée en Loire-Atlantique cet été. "J'y ai retrouvé tout ce que j'aime dans le handball. Une équipe qui n'hésite pas à se mettre la gueule par terre et qui se lâche". Cyril Dumoulin apparait lui comme transformé par le maillot nantais, bien loin de celui qu'on a pu voir évoluer à Toulouse les deux saisons précédentes. Mais cela suffira-t-il pour coiffer Vincent Gérard sur le poteau ? Pas si sûr, tant le Montpelliérain est installé et a donné satisfaction à chacune de ses sorties récentes en bleue. La réponse ne viendra que mardi matin, de toute façon, à l'annonce de la liste définitive. Et peut-être pourrait-on, pour la première fois, avoir deux ou trois joueurs du H en bleu dans un championnat du monde.
A Montpellier, Kevin Domas