Euro 2018
Pour la Belgique, l'expérience est concluante
Malgré ses six défaites en autant de matchs, l'équipe de Belgique n'a pas démérité pour sa première participation aux phases de qualification à un championnat d'Europe. Et espère bien continuer à grandir.
Il n'y avait pas beaucoup de tristesse dans les yeux belges hier soir, malgré la défaite face à l'équipe de France (28-32). Certes, ce revers était le sixième en autant de rencontres, mais pour une équipe néophyte à ce niveau, le bilan est plutôt positif. Si on excepte les deux confrontations contre la Norvège où les hommes de Yérime Sylla n'ont pas existé, ils ont montré bonne figure. On se souvient du match aller face aux Bleus où ils avaient été à deux doigts de gratter le point du match nul, et même à Montbéliard, les Red Wolves ont tenu les coéquipiers de Cédric Sorhaindo en haleine pendant une vingtaine de minutes. "On a joué beaucoup plus libéré que mercredi, on savait qu'on avait rien à perdre. Une équipe de France comme celle-là, même rajeunie, cela reste une belle expérience pour le groupe, beaucoup n'ont pas l'habitude de ce public. On a réussi à être très décomplexés, on a fait preuve d'une belle maturité et un match comme ça cela nous donne des choses sur lesquelles travailler" note l'ailier droit de l'équipe belge Thomas Cauwenberghs. Et effectivement, avec seulement trois joueurs pro pour l'instant, il y a de quoi se féliciter. Le jeu à sept a bien fonctionné sur les premières rencontres, moins après, et les Belges ont lutté pour trouver les solutions face aux défenses plus étagées, comme celle des Bleus samedi.
"En six matchs, on a plus appris qu'en trois ans"
Si les résultats n'ont pas été au rendez-vous, les Belges estiment sortir grandis de cette campagne, collectivement comme individuellement. La preuve, ils sont au nombre de trois à rejoindre le monde professionnel la saison prochaine, un changement qui va profiter à la sélection. "Ils vont ne se consacrer qu'au handball, quand on a un boulot à côté c'est plus compliqué" note le sélectionneur Yérime Sylla, qui sait que le processus va néanmoins être long avant que la Belgique ne s'installe définitivement dans le paysage du handball européen. "C'est difficile d'enchainer les matchs à ce niveau, pour nous c'est un apprentissage. On a passé l'étape des préqualifications mais pour cela il nous a fallu cinq ans. On a montré que sur certains matchs, on était capable de rivaliser avec les grandes nations" continue-t-il, conscient aussi que la presque-performance face aux Bleus en novembre a attiré des yeux curieux sur son collectif. D'ailleurs, mercredi, les Norvégiens étaient loin d'être venus en touristes et ils ont rossé les Rouges. Champions du monde ou vice-champions du monde, ils ont tous notés la difficulté de jouer la Belgique ces derniers temps. Et ils devraient encore croiser sur leurs routes respectives cette Belgique. Qui compte bien revenir à ce niveau. "On aimerait refaire ce type de qualifications, sur six matchs tu apprends plus que sur trois ou quatre ans en préqualif. Je n'ai pas de crainte pour l'avenir, ce soir on peut se regarder droit dans les yeux" conclut Cauwenberghs.
Kevin Domas