IHF
Vers une balle sans résine et une mondialisation accrue du handball
Actuellement en Allemagne pour le championnat du monde féminin, le président de l'IHF Hassan Moustafa a fait le point sur les différents projets lancés par la fédération internationale.
Pour le championnat du monde de handball féminin, le président de l'IHF Hassan Moustafa est de retour à Leipzig, là où il a fait ses études. "Les gens étaient plus sympas et très ouverts", dit-il de sa période étudiante au temps de l'Allemagne de l'Est communiste, dans une interview riche accordée à nos confrères d'Handball-World. Président de la fédération internationale depuis 2000 et fraichement réélu il y a quelques semaines, l’Égyptien a fait le tour des projets de l'IHF sur son mandat à venir.
Près d'un million de spectateurs pour le Mondial masculin en 2019 ?
L'organisation des compétitions mondiales est la vitrine de l'IHF. Les championnats du monde en Allemagne et au Danemark en 2019 sont donc les premiers chantiers de la fédération internationale, qui se fixe des objectifs chiffrés pour le remplissage des salles. "En France, l'objectif était de 500 000 - ils ne voulaient pas accepter de faire moins que l'Allemagne dix ans auparavant (rires). J'espère que nous pourrons arriver en 2019 pourquoi pas à près d'un million. La condition à cela sera une bonne performance de l'équipe hôte", a-t-il déclaré. Mais Moustafa reconnaît que dépasser les 750 000 spectateurs serait déjà très bien pour cette compétition.
La balle sans résine : mise en place en 2019
"La résine rend le sol sale. On ne peut plus voir la couleur de la balle, elle est noire au bout de dix minutes. Ce n'est pas bon pour notre image." Hassan Moustafa justifie par le besoin de plus de propreté et de visibilité le changement de ballon à venir par l'IHF. Des tests sont en cours chez Molten, l'équipementier en partenariat avec l'IHF pour ce ballon, qui "travaille jour et nuit" pour que l'innovation soit sur les terrains pour le championnat du monde masculin en 2019. Les juniors pourraient avoir à tester ce nouveau ballon au préalable. "Sans les tests, les joueurs et les joueuses n'accepteront pas cette balle", reconnaît Moustafa. La révolution culturelle du handball semble donc plus que jamais en marche.
L'IHF veut s'ouvrir à la Chine et aux États-Unis
A propos de révolution culturelle, l'IHF essaie aussi de conquérir de nouveaux marchés, en particulier celui de la Chine. "J'ai déjà effectué plusieurs réunions avec le Ministre des Sports, affirme Moustafa. Ils ont désormais un entraîneur qui vient du Danemark." Le Japon est également un chantier important pour l'IHF en vue des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, que l'IHF est en train de préparer avec le CIO. Chez les hommes, les partenaires d'Hiroki Shida (photo) ont un sélectionneur renommé en la personne de Dagur Sigurdsson, l'ancien coach de Berlin et sélectionneur de l'Allemagne. Les filles sont actuellement quatrièmes de leur poule au Mondial allemand. Moustafa cite également l'Inde en passant. Mais le regard de la fédération semble surtout se tourner vers les États-Unis. L'enquête d'Handnews il y a deux ans avait présenté l'ampleur de la tâche. Pour favoriser le développement du handball chez l'Oncle Sam, l'IHF prévoit de scinder en deux la fédération américaine. "Ce sont toujours les mêmes équipes qui dominent en Amérique : le Chili, le Brésil et l'Argentine. Jamais les États-Unis, le Mexique, le Canada et Cuba. Qu'ils puissent avoir eux aussi leur chance est un objectif", déclare le président de la fédération. Le projet - encore dans les cartons et pas encore totalement ficelé - prévoirait donc la création de fédérations sud-américaine et nord-américaine. A savoir quelles conséquences cela aura sur les places attribuées aux championnats du monde, on n'y est pas encore.
Le beach-handball, objectif Paris 2024
Hassan Moustafa a également évoqué le cas du beach-handball, "notre bébé", qui continue de grandir. L'objectif de rendre olympique la discipline pour Paris 2024 est affirmée du côté de l'IHF. "Nous avons de bonnes chances, j'espère pour 2024. Nous aurons déjà du beach-handball à Tokyo - pas en compétition officielle, mais nous devrons le présenter", a-t-il ajouté. Tout un tas de chantiers en cours pour l'IHF qui n'entend pas arrêter son développement.
Mickaël Georgeault