Mondial 2017 (F) - J2
La France lance son mondial !
Après sa désillusion hier face à la Slovénie (23-24), l’équipe de France s’est bien relancée ce soir contre l’Angola (26-19). Si beaucoup de choses sont encore à corriger, la solidité défensive retrouvée en seconde période lui a permis de se rassurer. Ça y est, le Mondial est lancé !
A l’issue de sa première mi-temps laborieuse (11-10), les Bleues pouvaient légitimement se demander si le mauvais film dans lequel elles avaient joué la veille n’allait pas se rejouer 24h plus tard dans la même salle de Trèves. Trop peu agressives en défense, trop souvent en échec dans des positions de tirs faciles en attaque, la première période fut en effet compliquée pour les joueuses d’Olivier Krumbholz. En trente minutes, Albertina Kassoma, l’immense pivot angolaise (1.90m), a posé bien des soucis à l’arrière garde tricolore et Magda Cazanga avait la fâcheuse tendance à profiter des espaces français pour arroser le but tricolore. Amandine Leynaud (41% en première période), cependant, a bien veillé dans son but pour maintenir les siennes au-dessus de la ligne de flottaison.
Un changement de défense, un carton rouge, match plié
Mais c’est finalement de son principe fondamental, la défense – montée de balle, qu’est venu le salut de l'équipe de France. Passées en 1-5 dès le début de seconde période avec Estelle Nze Minko en défenseur avancée, les Bleues ont alors récupéré suffisamment de ballons pour claquer quatre buts en contre-attaque en seulement 5 minutes. "Même si on a raté des ballons faciles en première période, on avait trop subi sur notre 6-0, analyse Camille Ayglon-Saurina. Et cette 1-5 a été un élément déclencheur pour faire basculer le match. A ce moment, les Angolaises étaient complètement perdues et on a su concrétiser nos actions sur tout-terrain." Marquer quatre buts et provoquer une exclusion, celle de Cristina Branco, la gardienne angolaise, coupable d’avoir touchée Manon Houette sur une énième montée de balle rapide (18-12, 37’). "Cette exclusion nous a fait beaucoup de mal, souffle Morten Soubak, l'entraîneur angolais. On était en plus déjà en difficulté face au changement de défense français…" En remplacement, l’inexpérimentée Marta Alberto (5 sélections) n’a pas vraiment fait le poids… La suite fut une équipe de France capable de gérer tranquillement sa fin de match, pouvant aussi s'appuyer sur le travail remarquable de Laurisa Landre au pivot depuis deux jours, pour s'imposer de 7 buts (26-19, FT)
Coucou, revoilà Lacrabère
Après son non match d’hier (1/7), Alexandra Lacrabère a été un vrai détonateur pour la victoire française ce soir. Rentrée au quart d’heure de jeu, son bras à neuf mètres et son sang-froid sur pénalty ont permis aux Bleues de retrouver le chemin des filets en attaque en première période. "La prestation d’hier a été mauvaise mais ça faisait longtemps que je n'avais pas, personnellement, été aussi mauvaise, explique Alexandra Lacrabère. Si j’avais été plus présente, le match aurait pu être différent. Je m’en suis beaucoup voulu, j’étais vraiment très déçue. J’ai même eu honte de moi. Mais c'est grâce au soutien des filles que j'ai pu mieux repartir aujourd'hui."
Tout aussi efficace en seconde mi-temps, elle a terminé meilleure marqueuse française avec 7 réalisations. "On a tous fait notre auto-critique hier, y compris Olivier qui nous a dit avoir fait des erreurs, ajoute l’arrière droite française. On l’a vu ce soir, lorsque les cadres sont là, les jeunes sont rassurées et l’équipe tourne mieux."
Une fin de semaine décisive
Comme annoncé, la fin de semaine sera très importante pour l'équipe de France. Elle affrontera l'Espagne jeudi puis la Roumanie vendredi. Ces deux nations ont aujourd'hui deux victoires au compteur au contraire de la France. "Après notre défaite d'hier, j'ai reçu un message d'un entraîneur, une amie qui se reconnaîtra, qui m'a dit qu'on se la jouait "à la Norvégienne" : perdre notre premier match pour que tout se passe bien par la suite, sourit Camille Ayglon-Saurina. Si ça se passe comme ça, je signe tout de suite ! Plus sérieusement, on est soulagé d'avoir gagné mais on a bien conscience qu'il nous reste encore beaucoup de progrès à faire pour espérer faire quelque chose dans 5 jours."
Le mot de la fin revenant à Alexandra Lacrabère : "j'étais triste hier, je suis contente ce soir, mais je serai heureuse lorsqu'on gagnera la finale (sourires)".
France - Angola 26-19 (11-10) France. Gardiennes : Leynaud (12 arrêts/30 - 60'), Darleux. Joueuses de champ : Dancette (2 buts/3), Ayglon-Saurina (2/3), Pineau (1/2), Landre (5/7), Zaadi (0/1), Houette (4/5), Niakate (0/1), Dembele, Flippes (2/2), Kanor (1/1), Edwige, Nze Minko (1/1), Niombla (1/1), Lacrabere (7/9). Angola. Gardiennes : Branco (4 arrêts/21 - 36'), Alberto (2/11 - 24'). Joueuses de champ : Nenganga (1/2), da Silva (2/2), Paulino (0/3), Machado (1/3), Silva (0/1), Paulo, Kassoma (3/4), Kamalandua, Oliveira, Carlos (3/6), Peres (1/3), Cazanga (4/11), dos Santos (1/1), Guialo (3/7).
A Trèves, Clément Domas