Mondial 2017
Felipe Borges, la traversée du désert
Sans club depuis son opération de l’épaule, Felipe Borges est le grand absent de la sélection brésilienne qui affronte les Bleus ce soir à Bercy (20h45) en ouverture du Mondial. L’ancien ailier montpelliérain a vécu une véritable traversée du désert, mais il espère désormais revenir dans un club en Europe. Il revient pour Handnews sur sa situation actuelle et égratigne au passage sa fédération.
Depuis sa blessure en finale du championnat panaméricain l’été dernier, Felipe Borges (31 ans) vit un véritable chemin de croix. Joueur cadre de la sélection brésilienne, il arrivait en fin de contrat avec Montpellier et avait signé au Sporting Portugal. Sa blessure à l’épaule droite, et l’opération inévitable qui en a résulté, l’a laissé sur le bord de la route. Les dirigeants portugais ont en effet décidé de rompre son contrat qui avait été signé avant sa blessure. Depuis, il tente de se refaire une santé avant, espère-t-il, de refouler à nouveau les parquets européens.
Felipe, où en est ta rééducation suite à ta blessure ?
Je vais bien. Je fais beaucoup d’exercices spécifiques pour mon épaule. J’ai aussi repris le travail avec le ballon et la partie physique également.
Quand pourras-tu rejouer ?
Je suis déjà prêt car je m’entraîne avec le ballon. Mais lorsqu’on revient de blessure, il y a toujours une certaine appréhension de ta part. Le travail est désormais davantage mental.
Tu dois en revanche rester en France pour bénéficier du chômage ?
Oui, bien sûr. Je suis à Montpellier. C’est ma situation actuellement.
Es-tu déçu que la fédération brésilienne ne t’ai pas aidé dans ces moments difficiles ?
Jusqu’à présent, je n’ai eu aucune réponse de la part de la fédération brésilienne. Je pense que la fédération devrait s’occuper des joueurs lorsqu’il leur arrive un souci alors qu’ils représentent leur pays.
Souhaites-tu poursuivre ta carrière en Europe ?
Bien sûr ! C’était mon rêve depuis de nombreuses années de venir en Europe et de jouer avec les meilleurs joueurs du monde. J’ai fait beaucoup d’efforts pour en arriver là et je sais que j’ai la capacité pour en faire encore plus. C’est mon souhait aujourd’hui.
« France – Brésil, comme une finale »
Que penses-tu de la sélection brésilienne qui va affronter les Bleus en match d’ouverture du Mondial ?
Le Brésil est la sélection nationale qui, lors des dernières années, s’est beaucoup améliorée au niveau international. Il y a beaucoup de qualité individuelle. On peut remercier notre ancien sélectionneur Jordi Ribera qui a été des piliers principaux pour changer et améliorer notre niveau. La sélection qui va disputer le Mondial est jeune mais voudra, comme toujours, embêter les grands favoris. Elle l’a démontré lors des derniers JO. Notre objectif est de toujours lutter, peu importe l’adversaire face à nous, et d’améliorer notre classement dans chaque compétition à laquelle nous prenons part.
Le Brésil peut-il créer la surprise ce soir (20h45) contre la France ?
Lors des derniers JO, le Brésil avait réussi à créer la surprise pendant 45 minutes. Nous avions ensuite perdu trop de ballons et fait trop d’erreurs, et c’est sur ce genre de détail que nous devons nous améliorer. Nous savons que nous pouvons poser des soucis aux grandes équipes malgré le fait que la moyenne d’âge de la sélection soit peu élevée et que nous n’ayons pas tant d’expérience que cela. Nous apprenons petit à petit.
Il y a donc l’espoir d’accrocher les français ?
Cela n’a évidemment rien à voir avec la France où chaque joueur a pu acquérir un bagage technique et tactique dès son plus jeune âge. La culture est totalement différente. En France, il y a une approche professionnelle alors qu’au Brésil, il arrive un moment où tu dois choisir entre étudier, et donc travailler, ou jouer au handball, ce qui est difficile dans notre pays. Ceux qui sont dans cette équipe et veulent jouer au hand le font parce qu’ils aiment ce sport. Ils ont dû faire l’impasse sur de nombreuses choses pour arriver là où ils sont.
Quelles sont les principales forces du Brésil qui affronte la France ce soir ?La défense fait la différence. Lors des dernières compétitions, c’est elle qui nous a permis de nous améliorer à chaque rencontre. Pour gagner contre la France, nous devrons défendre au maximum de nos capacités, comme si c’était une finale.
Propos recueillis par Olivier Poignard