Proligue - J5
Pontault plonge Créteil dans le doute
Battu pour la troisième fois en cinq journées, cette fois-ci à Pontault (30-27) lors du derby, Créteil compte déjà cinq longueurs de retard sur son adversaire du jour, qui caracole en tête de Proligue avec Chartres.
Pontault s’offre le derby
Un duel entre Pontault et Créteil n’est jamais un match anodin. Le derby de l’est parisien a toujours donné lieu à des rencontres engagées entre deux clubs qui se connaissent parfaitement. Samedi soir, comme un résumé de leur début de saison, les deux équipes sont ressorties de l’espace Boisramé avec des sentiments totalement opposés. D’un côté, les pontellois ont une nouvelle fois su faire le dos rond en pleine tempête, lorsque leur adversaire a compté jusqu’à quatre longueurs d’avance en première période (9-13, 23’) puis en seconde mi-temps (17-21, 39’). De l’autre, Créteil s’est montré trop approximatif et en manque de confiance pour tenir durablement son avance. La faute, aussi, à un excellent Robin Cantegrel dans les cages pontelloises. L’ancien portier nantais a réalisé 16 arrêts à 40% de moyenne et a grandement contribué au retour des siens au tableau d’affichage (21-21, 42').
Co-leader de Proligue avec Chartres, Pontault a une nouvelle fois dû mener la chasse alors qu’il semblait au bord de la rupture. Mais les guerriers Tchitombi, Dupoux ou encore Lagier-Pitre ont fait le travail pour entretenir l’espoir à l’approche des dix dernières minutes (24-24, 49’). Poussé par son public, Pontault a fait jeu égal avec l’ancien pensionnaire de Starligue avant de sceller son succès grâce à des buts de Moreno, Marie-Joseph et Tchitombi (30-27).
« On a manqué de patience, regrettait Christophe Mazel à l’issue de la rencontre. On s’est précipités au moment où on était dominateurs. Il n’y a eu aucune surprise dans le jeu de Pontault par rapport à ce que l’on attendait. On savait que les pontellois prendraient tous les risques s’ils étaient menés. On aurait dû faire preuve de davantage de lucidité. Sur le jeu placé, je pense qu’on a été dominateurs. Sur les montées de balle, en revanche, on a été largement dominés. On n’est pas suffisamment sereins pour faire des matches aboutis. » Avec trois défaites en cinq rencontres, l’heure est déjà grave dans le Val-de-Marne. La réception de Sélestat mercredi vaudra très cher.
Chartres cartonne
Pour la première fois en Proligue, Chartres a dépassé la barre des 40 buts inscrits lors d’une rencontre. C’est Nancy qui en a fait les frais en subissant un large revers (41-30) qui confirme à la fois la prise de pouvoir chartraine et les difficultés nancéennes depuis le début de la saison. Les joueurs de Jeremy Roussel ont particulièrement soigné leur réussite aux tirs (73%), réalisant ainsi leur meilleure performance de la saison en la matière. Emmené par le buteur portugais Magalhaes (9 buts), Chartres a mis un quart d’heure à prendre le meilleur sur Nancy. Un doublé de Cham donne pourtant trois longueurs d’avance aux locaux (5-2, 5’), mais Borrogan et un triplé de Soltane remettent les deux formations au coude à coude (6-6, 8’).
Il faut attendre un 5-1 chartrain pour que le leader sonne la révolte et prenne ses distances face à un prétendant déclaré aux play-offs en fin de saison (13-9, 14’). Nancy est dans le dur et enchaîne les pertes de balle et approximations offensives. Face à la machine chartraine, ce genre d'erreurs se paye cash. A la pause, Nancy compte cinq buts de retard (20-15). Moins bonne défense de Proligue depuis le début du championnat (32,6 buts encaissés en moyenne), Nancy ne parvient pas à inverser la tendance ni à faire douter son adversaire (27-19, 40’). Detrez, Baart ou encore Magalhaes font tourner le compteur, laissant Nancy à bonne distance (34-23, 48’). La messe est dite depuis longtemps, avec une lourde défaite au final pour les visiteurs (41-30). Chartres défendra son fauteuil de leader vendredi prochain à Cherbourg.
Caen sur le podium
Les Vikings ont poursuivi leur belle série en enchaînant avec un deuxième succès consécutif contre Vernon (31-28). Caen, seul troisième au classement de Proligue à un point du duo Chartres – Pontault, a profité du 7/7 de son ailier gauche international lituanien Pleta pour faire tourner la tête au promu qui n’a plus gagné depuis la 2ème journée. Très vite, Caen a pris les commandes du match pour ne jamais les lâcher par la suite. Garcia, Mancelle ou encore Rosales Pousada font mal à la défense du SMV (5-2, 8’). Les joueurs de Benjamin Pavoni se battent pour garder le contact, mais les Vikings passent un 5-0 qui fait mal au score et au moral du promu (11-4, 19’). L’écart ne cesse de s’accroître et le rapport de force semble bien déséquilibré à la pause (19-10).
Pourtant, Vernon n’a pas dit son dernier mot. Le SMV courbe l’échine (22-11, 32’) puis se relance en inscrivant un 4-0 (24-18, 42’). Caen garde solidement le contrôle du match mais la pression se fait de plus en plus forte sur les épaules des locaux. Ces derniers restent cependant maîtres à bord et, malgré un beau rapproché de Vernon, s’imposent au final de trois buts (31-28).
Istres et Sélestat se donnent de l’air
Pas toujours à la fête depuis le début du championnat, Istres et Sélestat se sont donnés de l’air ce week-end en s’imposant respectivement face à Billère (26-33) et Dijon (29-26). Istres a poursuivi sa belle série en cours avec un troisième match sans défaite. La formation de Gilles Derot a longtemps joué au jeu du chat et de la souris avec un adversaire invaincu dans sa salle jusqu’à présent (9-8, 18’). Emmené par Nicolas Boschi (9 buts) et Robin Cappelle dans les cages (10 arrêts), le club provençal fait jeu égal avec son adversaire. Aucune des deux formations ne parvient à prendre l’ascendant sur l’autre à la pause (12-12). Le début de seconde période est du même acabit. Perronneau et Boschi réalisent cependant un premier break (14-16, 34’) mais le BHB revient aussitôt dans la partie (18-18, 38’). Un 5-0 istréen au cœur de la seconde période fait la différence (18-24, 44’). La baisse de régime des billérois en attaque se paye cash. La victoire leur échappe et Istres peut savourer ce succès (26-33) qui confirme sa bonne période actuelle.
Sélestat, de son côté, a poussé un grand ouf de soulagement en prenant enfin des points ce week-end à domicile. Battu par Chartres en ouverture (22-29) et accroché par Besançon ensuite (25-25), l’équipe de Christophe Viennet a dû faire preuve de patience pour prendre le meilleur sur le collectif de Jackson Richardson. Avec un excellent Ravensbergen dans les cages (8 arrêts à 44% de moyenne), le SAHB a dû forcer la décision en seconde mi-temps (13-12 à la pause). Alors qu’Ighirri avait replacé les siens dans la roue des alsaciens (21-20, 47’), Pereira, Nyembo puis Seri redonnent trois buts d’avance à Sélestat (24-21, 51’). Naudin et Reig-Guillen donnent tout, mais ce sont bien les locaux qui ont la victoire au bout des mains après un but d’Arthur Anquetil (28-25, 57’). Ce succès du SAHB (29-26) sera à confirmer mercredi sur le parquet de Créteil.
Premier succès pour Nice et Besançon
Nice et Besançon auront dû attendre la 5ème journée de Proligue pour remporter leur premier succès de la saison en championnat. Les niçois, qui tournaient autour de la victoire depuis l’élimination d’Ivry en Coupe de la Ligue, ont montré qu’ils défendraient chèrement leur peau dans leur antre. Limoges en a fait les frais (24-22) dans une rencontre presque à sens unique. Après un début de match équilibré (8-6, 12’), l’équipe d’Eduard Fernandez Roura accélère le rythme (13-8, 20’). Limoges est dans le dur mais s’en remet à Dude à deux reprises et Gaillard pour limiter les dégâts à la pause (14-11). La formation de Nenad Stanic subit le rythme imposé par le promu. Oriol Rey (5/5) et surtout Sastre dans les cages (13 arrêts à 38% de moyenne) font beaucoup de mal à Limoges, qui bat en retraite et ne peut rien faire pour éviter sa quatrième défaite de rang (24-22).
Besançon a, lui aussi, regonflé son moral en s’imposant contre Cherbourg (27-24). Le groupe d’Alain Portes a pu compter sur son gardien Cédric Simonin, véritable muraille qui a repoussé un tir sur deux adverse (12 arrêts à 50% de moyenne). Il fallait bien cela au GBDH pour sortir la tête hors de l’eau et lancer pleinement sa saison. Besançon a d’abord subi le jeu des cherbourgeois en première mi-temps (7-11, 20’) avant d’entamer sa remontée dans les dernières minutes de la première mi-temps (14-14 à la pause). Dès lors, la confiance change de camp. Cherbourg bute sur la défense bisontine tandis que les locaux enchaînent les buts (22-17, 44’). Muette pendant neuf minutes en attaque, la JS ne parvient pas ensuite à reprendre le contrôle du match (25-20, 53). Le GBDH tient sa victoire (27-24) et remonte à la 11ème place au classement.
Olivier Poignard