Starligue
Une année charnière dans l'histoire d'Aix
Après avoir fini huitième la saison passée, le Pays d'Aix aborde une année charnière dans son histoire. Une entrée dans l'Arena, un effectif plus riche que jamais, tout est réuni pour que le club décroche enfin l'Europe.
On pourrait penser qu'avec quatre joueurs majeurs blessés, dont ses deux arrières gauche, le coach aixois Jérôme Fernandez serait désabusé. Un peu anxieux, même, à l'heure d'aborder son deuxième tournoi de préparation, ce weekend à domicile. "Par rapport à l'année passée on pourrait presque dire que mon effectif est au complet !" sourit-il pourtant. "J'ai commencé la saison dernière avec sept blessés alors que là, la majorité devraient être rétablis pour la reprise. Et pour le poste de gardien, nous avons réussi à retomber sur nos pieds en engageant Joze Baznik". Wesley Pardin devrait être opérationnel début novembre après s'être fait opérer de sa pubalgie, tandis que Théo Derot (bras), Aymeric Minne (cheville) et Ali Zein (jambe) devraient être rétablis d'ici une dizaine de jours. Pile-poil pour le premier tour de coupe de la ligue, où le recordman de buts en équipe de France aimerait bien figurer. Aussi bien que ses hommes ont joué à Doboj, en Bosnie, le weekend passé. "Il ne nous a manqué qu'une mi-temps face à Kolding, qui nous est supérieur sur le papier. Mais nous avons remporté nos rencontres face à des équipes plus abordables, en battant même Presov, un habitué de la Champions League. Il y a de quoi être satisfait" continue Fernandez, qui enchaine donc les rencontres afin que son équipe trouve au plus vite ses marques.
Des grosses recrues pour accrocher le top six
Car, cet été encore, le paysage aixois a été modifié. Six nouveaux joueurs de champ, dont deux gardiens, cela force à travailler et à acquérir des automatismes. Ces recrues, que ce soient Derot, Pardin, Djukanovic, mais aussi le pivot espagnol Inaki Pecina ou l'ailier slovène Darko Cingesar, deux habitués de la Champions League, sont censées aider les club à, enfin, faire partie du top six national. "Le recrutement a été fait pour avoir un effectif plus équilibré qui nous permette d'aller chercher des équipes comme Dunkerque ou Chambéry. Le club veut aussi surfer sur l'engouement amené par l'ouverture de l'Arena, prévue pour le 11 octobre prochain, avec une belle équipe" poursuit Fernandez, qui ne devrait plus mettre les pieds sur le terrain cette saison. "Je préfère être à ma place cette saison que la précédente, où il a fallu beaucoup s'adapter. C'est beaucoup plus simple d'avoir une équipe dense en terme de quantité et de qualité". L'an dernier, le banc de touche avait couté cher au PAUC, qui avait laissé passer des points à domicile et échoué à quatre points du premier européen. Et décrocher l'Europe, c'est bien ce qui anime les Provencaux avant le début de la saison. Que ce soit par le biais des coupes, où Aix viserait bien un Final Four de coupe de la ligue, ou du championnat.
Aix est regardé différemment
Ce qui est sûr, c'est que cette saison sera charnière dans l'histoire d'un club désormais regardé différemment, notamment à l'étranger. De petit Poucet ambitieux, il est passé à un statut autre, un véritable outsider. Celui qui peut remplir une salle de 4000 places pour remplacer son vétuste Val de l'Arc. Celui dont le recrutement monte graduellement en grade et les étrangers prometteurs, qui ne peuvent sans doute pas prétendre à jouer à Montpellier ou à Paris, n'hésitent pas quand Aix s'intéresse à eux. "On est épié par le milieu, cela commence à se savoir que le projet qu'on met en place devient sérieux. L'entrée dans l'Arena ne vient que donner un coup de boost à une dynamique déjà bien enclenchée, mais elle renforce notre attractivité" se réjouit le coach aixois, qui n'a pas hésité à aller chercher à l'étranger ce qu'il ne trouvait pas sur le marché national. Avec un effectif renforcé et une salle agrandie, Aix a désormais toutes les notes pour réaliser son projet d'aller chercher la coupe d'Europe. Ne reste plus qu'à mettre la partition en musique.
Kevin Domas