Starligue - J9
Chambéry se joue de Tremblay
Chambéry s'impose pour la première fois de la saison à domicile face à Tremblay, 33 à 29. Entre deux équipes proches à tout point de vue avant la rencontre, les Savoyards ont su s'assurer une soirée tranquille malgré une fin de match à oublier pour eux, et à ériger en symbole pour Tremblay.
L'écart final ne reflète en effet pas le rapport de force du soir. Notamment, en raison de l'incapacité de Tremblay à remonter le score, hormis dans un final dont on reparlera. L'écart va augmenter progressivement en faveur de Chambéry (1-0 ; 5-3 ; 13-10 ; 16-12 ; 21-14), sans qu'aucune lueur d'espoir n'apparaisse dans le camp des visiteurs. Pourtant les "-ic" si chers aux savoyards l'année dernière leurs donnent cette fois du fil à retordre, que ce soit Batinovic ou Sevaljevic. Mais le combat est inégal, tant le liant est pauvre chez les tremblaysiens et l'image de deux ailiers sevrés de ballons (1 tir en 1ère période) est parlante. "Chaque joueur pense qu'il peut sauver l'équipe, commente le capitaine Patrice Annonay, alors que c'est tous ensemble qu'on va y arriver. Pour l'instant, dans la difficulté, certains veulent se dire "j'ai fait mon match" , mais l'équipe, elle, a perdu alors ça ne sert à rien. Je me dis souvent ça, tu peux faire tous les arrêts mais si tu perds, ta performance elle reste dans le pot collectif." Et effectivement le sursaut sera avant tout collectif, par une défense en 2-4 mobile et solidaire qui permettra le retour final. Mais la messe était dite : "Bravo à Chambéry, eux étaient dans la même position que nous et ont su rebondir. Même si tout n'est pas parfait, ils respectent un cadre, ils respectent des consignes. Ils ont de l'allant, de l'envie et mettent le cœur. Nous, on n'en a plus" .
Copie presque parfaite
Chambéry a offert ce soir des sourires à un public debout pour l'ovationner. Ce qui n'était pas encore arrivé depuis le lancement de la saison ! Niko Mindegia sur la lancée de ses dernières prestations et Quentin Minel toujours présent ont su guider le jeu offensif. Fahrudin Melic aura lui fait sauter le Phare sur ses gestes d'exceptions, quand Yann Genty retrouvait les bois avec plaisir, les applaudissements étaient mérités pour une copie parfaite. Enfin "parfaite"... Jusqu'à ces dix minutes, où Luc Steins et Jordan Pitre ont fait ce qu'ils voulaient quand l'attaque se retrouvait sans voix face à une 2-4 en forme de double stricte. "C'est 45-50 minutes de bon voire très bon Chambéry, et la première victoire à domicile qui fait du bien, pour Pierre Paturel. Alors oui, il y a ces dix minutes qui sont à gommer et à effacer sur les matches à l'avenir, se mettre en danger comme ça, c'est pas à refaire." La salle a vibré et a paniqué, tandis que sur le terrain Amine Bannour transformait de précieux sept mètres qui furent la branche de salut pour offrir le final espéré (33-29, SF).
Chambéry retrouve de la confiance
Dans les réactions, il y a eu un peu de colère à chaud, à l'image de celle de Quentin Minel : "Je suis toujours perfectionniste, donc je retiens les dix dernières minutes. On est sans solution, on prend pas de temps mort. On devrait finir à plus dix ou plus quinze et on leur redonne des billes pour revenir dans le match. C'est dommage car on fait les choses bien, face à Tremblay qui a de très bons joueurs." Mais rapidement, le discours se tempère, Istres est un souvenir pas si lointain : "Il nous fallait la victoire et on ne peut pas faire la fine bouche. Il nous faut des points et c'est chose faîte donc tant mieux. On a eu du mal à trouver notre équilibre, sur la gestion du groupe, et c'est bien de retrouver une dynamique en intégrant tout le monde" .
Au bilan, Laurent Busselier est celui qui se montre le plus satisfait, tout en mesurant l'état du chantier en court : "On va arrêter de faire la fine bouche, on va retenir les 50 premières minutes où on est à plus dix, où on fait de belles choses, même si tout n'est pas parfait. Il y a de l'envie, on retrouve des gestes qu'on ne voyait plus. Les dix dernières minutes, c'est un manque de temps pour les travailler. On ne s'était pas préparé à ça, c'est un manque de travail de ces situations qu'on ne pouvait pas connaître car jusque là on courrait après les scores !" Le co-entraîneur, à la voix éraillée et le visage marqué tel ses joueurs, mesure aussi tout le positif retrouvé pour son équipe, et son environnement assez terne jusqu'alors. Il y aura vraisemblablement un avant et un après Tremblay : "On retrouve des intentions, on retrouve des mecs avec la banane et le principal c'est de prendre le maximum de points et de faire le compte à le trêve. Félicitation aux joueurs car, mine de crayon, on tourne avec un groupe qui n'est pas très étoffé et en plus ce soir Alexandre Tritta n'était pas disponible et il a fallu trouver des stratagèmes. C'est une victoire importante pour le public et pour nous, pour respirer" .
La feuille de match
Arbitres : Said Bounouara et Khalid Sami
Chambéry - 33
Yann Genty (GB - 7/25) ; Julien Meyer (GB - 3/12) - Queido Traoré (6/9) ; Alexandre Tritta ; Ezra Ackah ; Antoine Léger ; Edgar Dentz ; Sandro Obranovic (1/1) ; Romain Briffe (2/3) ; Johannes Marescot (3/4) ; Pierre Paturel (6/8) ; Quentin Minel (Cap - 3/6) ; Baptiste Malfondet ; Fahrudin Melic (4/6) ; Niko Mindegia (3/3) ; Amine Bannour (5/11 dt 2/2 à 7m).
Tremblay - 29
Patrice Annonay (GB/Cap - 7/27) ; Nils Dresrusse (GB - 3/15) – Vasko Sevaljevic (6/11 dt 1/1 à 7m) ; Jeremie Courtois (2/3) ; Pierre Marche (4/5) ; Marius Sadoveac (5/7) ; Luc Steins (3/4) ; Yanis Azizi (1/1) ; Erwan Siakam (1/4) ; Reida Rezzouki ; Damir Batinovic (3/6 dt 1/2 à 7m) ; Samuel Honrubia (0/1) ; Sassi Boultif ; Jordan Pitre (4/5).
À Chambéry, Maxime Thomas