Philippe Gardent : "Encore trop tôt"

Le Masters de handball était la première grande sortie du Fenix de Toulouse en préparation. Face à Chambéry, plus avancé, la défaite était presque inévitable. L'effort fourni le lendemain face à l'Espérance de Tunis a rassuré les joueurs de Philippe Gardent.

Sortant d'un long débriefing, l'entraîneur de Toulouse était très déçu de cette première sortie face à son ancien club : "Ça manque de fluidité, de feeling, de timing. Je pensais que ça serait mieux par rapport aux entraînements, là c'est quand même assez mauvais. En plus beaucoup de shoots ratés. On est encore loin du rendement qu'on devrait avoir." Le temps des bilans est encore loin, Philippe Gardent reste encore réservé sur ses sensations, notamment en raison d'une équipe particulièrement bouleversée à la mi-saison : "En terme de sensation, je ne ressens pas grand chose. On vient d'avoir un match qui n'était pas de grande qualité pour nous. On voit qu'on a encore des problèmes de relationnel et de fluidité. On a cinq nouveaux joueurs dont trois sur les postes d'arrières qui sont stratégiques." Même son de cloche pour le grand pivot Jordan Bonilauri, qui attaque sa huitième saison avec son club de toujours : "On arrivait avec un seul match dans les pattes, et plusieurs nouveaux joueurs à des postes clés. Au niveau défensif ça allait plus ou moins, mais en attaque on n'est pas rodé" .

Une base arrière en chantier

L'été a en effet été très chargé sur les postes d'arrières avec des départs à avaler, comme ceux de Andreas Cederholm ou de Vasko Sevaljevic. Sans compter l'absence longue durée de Maxime Gilbert qui "ne reviendra pas avant février" et de Cyril Morency "de retour sûrement fin septembre quand le championnat aura commencé" d'où le besoin "d'apprendre à faire sans." Pour cela, il faudra s'appuyer sur les nouvelles recrues de cette base arrière, Rafal Przybylski, Arnau Garcia et Kasper Kisum : "J'ai des mecs qui sont travailleurs, pas de problème avec ça, commente Philippe Gardent, mais j'ai des mecs qui sont très soucieux de s'appliquer en s'oubliant un peu individuellement. Donc forcément, les deux ne marchent pas quand on s'oublie individuellement... On arrive aux premiers matchs avec de l'opposition, c'est "normal" d'en être là même si je pensais qu'on serait un peu moins bas." Il pourra toujours se féliciter des premières sorties de son arrière droit polonais, Rafal Przybylski, qui aura réussi deux bonnes prestations, quand Kasper Kisum ou Arnaud Garcia étaient plus en retrait. Notons aussi les deux prestations très intéressantes de Vladimir Perisic dans les buts, en absence de Yassine Idrissi. La victoire le deuxième soir, avec la manière, rassure forcément. Jordan Bonilauri en sortait confiant pour l'avenir : "Contre Chambéry on n'avait pas travaillé la 1-5, et Chambéry l'a fait directement. Du coup on a fait une bonne séance vidéo et, déjà, on était mieux sur les enclenchements. Il faut être positif sur ça, après on a encore beaucoup à travailler. Ça fait du bien au moral de gagner. [...] Les nouveaux sont tous des super gars, parfois avec des grains dans leurs têtes (rire). Tout le monde est à l'écoute, on est tous là pour les aider donc ça se passe très bien." En résumé pour Philippe Gardent : "Je pense qu'ils sont en train d'ingurgiter le projet de jeu, qu'ils n'arrivent pas encore à l'expulser ! La gestation est un peu plus longue que prévu, on va essayer d'y remédier rapidement. [...] Pour les objectifs, on est encore trop tôt" .

Maxime Thomas, propos recueillis au Masters de Grenoble.