Starligue
Paris à la sauce espagnole
Après trois ans à la mode germano-croate, c'est désormais à la sauce espagnole que le Paris Saint-Germain va être assaisonné la saison prochaine. Sur ce qu'on a pu voir en préparation, on reste surtout fidèle à ce qui fonctionne dans la capitale.
Il n'aura jamais fait l'unanimité chez les supporters, qui lui reprochaient son manque de rotations, sa mise à l'écart de ses chouchous (Accambray, Gunnarsson) ou sa volonté de ne jamais s'exprimer en français. Zvonimir Serdarusic s'en est donc allé en juin dernier, avec un constat simple. S'il a emmené trois fois Paris à Cologne pour le Final Four de la Champions League, jamais il n'est monté sur la plus haute marche du podium. Un bilan mi-figue, mi-raisin. Son successeur, l'Espagnol Raul Gonzalez, fera-t-il mieux ? En tout cas, les dirigeants parisiens en sont convaincus. Après avoir tenté, de manière infructueuse, de l'attirer en 2017, ils ont convaincu le technicien du Vardar Skopje de rejoindre l'aventure cet été. Une décision d'autant plus facile pour lui que Skopje réduisait sérieusement ses ambitions et son effectif. A sa nomination, lui parlait "d'honneur" de rejoindre le club de la capitale. "Il y a d'excellents joueurs, un Championnat très relevé, tout ce qu'il faut. J'ai passé cinq années incroyables au Vardar, mais quand Paris m'a contacté, je me suis dit que je devais saisir cette opportunité" confirmait-il, quelques jours plus tard, dans l'Equipe.
Des petits détails à régler
Après les mots, vient désormais le temps de l'action. Et le moins qu'on puisse dire c'est que cette préparation aura été perturbée par les blessures. Le weekend dernier encore, Kim Ekdahl du Rietz, Henrik Toft Hansen et Mikkel Hansen ont regardé leurs copains jouer l'Eurotournoi depuis le banc de touche, même si le pivot danois en est sorti pour la finale, remis de sa fracture du nez. Et si Paris l'a emporté, on a eu, par moments, l'impression qu'il restait encore du pain sur la planche. "On a eu de bonnes sensations et je pense que la préparation a été bonne. Mais il reste encore des choses à améliorer, des affinités à trouver. Il nous reste une semaine d'entrainement pour le faire" disait le pivot danois, très en verve face à Montpellier dimanche dernier. Mais, de Noka à Raul, la différence est-elle si importante ? "Ca se joue sur des détails, des petits positionnements. A ce niveau là, un coach ne va pas tout changer. En défense, la philosophie est un peu différente de ce qu'on faisait avant et on doit encore se régler" continue Luka Karabatic. Suivant le souhait de l'ancien adjoint de Talant Dujshebaev, deux des trois recrues sont capables d'évoluer des deux côtés du terrain avec la même efficacité, afin de limiter au maximum les changements attaque-défense.
Viran Morros, nouveau leader de défense
Le tout au service d'une équipe qui aura pour but, encore une fois, de tout gagner. Tout gagner, c'est ce que Viran Morros a fait, pendant des années, du côté de Barcelone. Et s'il ne semble plus aussi impérial qu'il y a quelques années, il apportera toute son expérience en défense. Véritable meneur d'hommes, l'ancien capitaine Blaugrana n'hésitait pas à, déjà, aboyer sur ses partenaires ce weekend à Strasbourg. "Dans les placements et la lecture, il possède une véritable culture. Il va apporter un vrai plus à notre secteur défensif une fois qu'on sera parfaitement réglé" disait encore Luka Karabatic de son nouveau coéquipier. Ce que Paris a réussi à montrer, même avec une équipe décimée, pendant sa préparation, ne nous fera pas changer d'avis. On tient là, comme tous les étés, le favori du championnat de France. Mais on a vu la saison passée que la favori pouvait aussi, au gré des événements de la saison, se prendre les pieds dans le tapis. Raul Gonzalez semble prévenu. Ce n'est pas parce qu'on est le PSG que la tâche est plus simple qu'autre part.
Kevin Domas