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Une Coupe qui lance la fin de saison parisienne
Paris a parfaitement maîtrisé son sujet pendant le week-end du Final4 de la Coupe de la Ligue organisé à Metz. Les Parisiens remportent leur premier titre de la saison. Peut-être pas le dernier.
« On s'est battu avec des valeurs, mais bon, quand on tombe sur une équipe comme ça... » Maxime Gilbert, l'arrière gauche de Toulouse, en rirait presque : l'écart entre Paris et le Fenix, ce week-end, était beaucoup trop important. « 10 buts, c'est beaucoup, mais en même temps c'est ce qu'il s'est passé ! Ils n'ont pas volé leur match, ils n'ont pas volé l'écart... L'écart qui sépare Toulouse et Paris actuellement, c'est dix buts. » Un constat presque implacable, qui ressemble un peu à celui que tirait Patrick Cazal, l'entraîneur de Dunkerque, la veille, quand son équipe a été battue de sept buts après avoir été menée de douze longueurs. Dunkerque avait résisté encore moins longtemps que Toulouse pour une nouvelle défaite en Final Four.
Beaucoup d'assurance dans le jeu
Dunkerque et Toulouse ont dû logiquement reconnaître que ce Paris-là, lorsqu'il atteint ce niveau, est injouable pour la plupart des équipes de Starligue. Toulouse a bien tenté le jeu à sept contre six en début de rencontre, mais les effets positifs de cette tactique se sont estompés au quart d'heure de jeu. « On essaie de surprendre, d'éviter qu'ils jouent dans leur confort, et le jeu à 7 en fait partie, explique Gilbert. On a essayé des stricts à la fin. On a fait ce qu'on pouvait, et le jeu à 7 a bien marché jusqu'à un certain point où ils s'adaptent et arrivent à renverser la tendance. » En récupérant des ballons, Paris a alors pris le large et contraint Philippe Gardent à envoyer cette tactique au placard.
Paris a finalement pris son temps, et n'a jamais vraiment donné l'impression de douter. « Toulouse nous a posé des problèmes avec le jeu à 7 contre 6, mais on savait que plus le match allait avancer, on pourrait trouver des solutions et récupérer des ballons. Il ne fallait surtout pas s'impatienter, et c'est ce qu'on a bien fait », résume Thierry Omeyer, Alsacien d'origine devenu chouchou du public mosellan. Le sérieux des Parisiens sur les deux parties méritait bien, une fois le titre acquis, un bon relâchement... « Ce sont de grands champions, mais un titre, ils le fêtent comme il se doit, sourit Adama Keita, auteur d'un gros week-end sur son aile gauche et vainqueur du premier trophée de sa carrière professionnelle. C'est une joie enfantine car c'est un très bon groupe, on rigole bien ensemble, c'est pour ça que vous avez vu même les plus vieux faire un peu n'importe quoi ! »
Un titre qui en appelle d'autres ?
On a répété les mêmes questions aux joueurs du PSG ce week-end, pour savoir l'importance qu'ils apportaient à une victoire en Coupe de la Ligue, la place que cette compétition avait dans la saison parisienne. Luka Karabatic donne la synthèse des réponses : « On avait juste à cœur de remporter ce premier trophée pour le club, et on est vraiment très heureux parce que ça vient donner une récompense à tout le travail qu'on fait depuis le début de la saison. » Mais Paris espère revivre les scènes de joie narrées plus haut d'ici la fin de saison. « L'objectif de Paris est de tout rafler sur son passage », rappelle Adama Keita. Demi-finaliste de la Coupe de France, dispensé de huitièmes et donc déjà quart de finaliste de la Ligue des champions, Paris ne veut pas non plus lâcher le championnat, où Montpellier compte quatre points d'avance sur le PSG. « J'entends souvent dire que le championnat est mort pour nous, mais on va se battre jusqu'au bout et on va tout donner pour pouvoir inquiéter Montpellier jusqu'à la dernière journée », ajoute encore le jeune ailier.
Le niveau de jeu montré ce week-end, la sérénité affichée dans le déroulé des deux matchs est assurément un très bon signe pour la conquête de ces futurs objectifs. Paris est dans la continuité de ses bonnes performances sorties depuis février, et continue de faire le plein de confiance. « La confiance est là. On sait qu'on a de grands joueurs à tous les postes, et on sait les exploiter avec notre jeu d'attaque, et aussi par notre défense pour monter les balles, et ça donne des matchs comme on a pu faire ce week-end », conclut Thierry Omeyer. Sans nul doute, l'application rigoureuse de cette recette peut donner à Paris de nouvelles occasions de monter sur un podium d'ici la fin de saison...
La feuille de match
Paris-SG Handball – Fenix Toulouse Handball : 40-30 (20-15).
Arbitres : MM. Pichon et Reveret.
Paris : Corrales 3/16 arrêts dont 1/2 pen., Omeyer 4/21 dont 1/5 pen. – Møllgaard, Stepancic 5/5, Keita 5/6, Sagosen 2/3, Kounkoud 1/2, Damjanovic, Remili 2/5, Abalo 4/5, L. Karabatic 5/6, Hansen 6/7 dont 4/4 pen., Narcisse (cap), Nielsen 1/1, N. Karabatic 8/9, Nahi 1/1. Entraîneur : Zvonimir Serdarusic. Exclusions : Sagosen (8'), Nielsen (26', 34'), N. Karabatic (38'), Nahi (47'), Stepancic (57').
Toulouse : Idrissi 2/14 arrêts dont 0/1 pen., Perisic 3/26 dont 0/3 pen. – Chelle, Halimi, Delanghe 1/1 pen., Przybylski 6/7, Gardent 1/1, Garcia 0/3, Gilbert, Sole 9/11 dont 4/5 pen., Ternel 4/7, Pettersson 3/3, Ilic 2/4 dont 0/1 pen., Kisum, Tribillon 0/1, Bonilauri 4/6. Entraîneur : Philippe Gardent. Exclusions : Pettersson (31').
Mickaël Georgeault