EDF - Amical
Un nul pas alarmant pour les Bleues
Dans un Palais des sports de Pau bien garni, les Françaises n'ont pas réussi à prendre le dessus sur le Brésil (24-24, FM). Un match nul duquel il faudra se servir pour continuer la route vers l'Euro en France, qui aura lieu au mois de décembre 2018.
Il est évident que tout le monde aurait préféré que cette tournée s'achève par une victoire, que le pénalty d'Allison Pineau prenne le dessous de la barre pour franchir la ligne de but à trente secondes du terme. Mais les Brésiliennes ont fait en sorte de brouiller les plans tricolores. Pourtant tout était réuni pour que la fête soit belle. Une salle pleine avec près de 6 000 personnes dans le palais des sports de Pau, prêtes à mettre le feu, une banda qui n'a cessé durant toute la rencontre d'orchestrer tout ça et des championnes du monde sur le parquet. "Tout le monde était là pour Alexandra (Lacrabère), tout le monde était là pour nous, rien que pendant La Marseillaise j'avais des frissons, c'était excellent. C'est pour ça qu'il y a cette petite déception de ne pas avoir gagner, on aurait pu plus communier avec le public" regrette Cléopatre Darleux. Peut-être que le scénario idéal aurait eu lieu, si la fatigue ne s'était pas invitée à la fête. Une fin de semaine de travail éprouvante pour tous les organismes, qui n'ont pas eu beaucoup de repos depuis le mondial en décembre. "Cette semaine était un peu dure pour les organismes même si on était contente de toutes se retrouver [...] Tout le monde est un peu fatigué, il y a eu plein de petits bobos cette semaine" explique la gardienne des Bleues. Même si côté joueuses on s'entend pour ne pas faire de cette fatigue une excuse majeure, elle était quand même bien présente.
C'est sûrement cela qui a provoqué une petite perte de lucidité en fin de match, au moment où les responsabilités devaient être prises mais qu'elles ne l'étaient pas. Ces tirs à portée de Moreschi qui, mine de rien faisait oublier la prestation timide de Babara Arenhart en première période (seulement 2 arrêts contre 8 pour Moreschi). Des tirs précieux qui ne terminaient pas au fond dans un money-time indécis. Tout comme ce dernier pénalty, d'Allison Pineau, venu s'écraser sur la barre qui bien entendu ne fait pas oublier le reste de sa prestation. Une concomitance de petites erreurs qui ont permis à Eduarda Amorim de prendre ce dernier tir à quatre secondes du terme. Un ballon venu se loger dans le bas du but de Cléopatre Darleux qui, sauf un miracle, ne pouvait rien faire.
Pour autant, s'il y a certes un peu de frustration de quitter le beau public palois sans la victoire, il ne faut pas tout jeter de cette prestation, en-dessous des attentes du coach. "Il n'y a pas beaucoup de positif dans ce match là mais ce n'est pas non plus la peine de tout remettre en cause. On a raté beaucoup de choses, il faut surtout s'en servir de ce match-là" constate Olivier Krumbholz. Il y a eu certes du déchet, notamment sur les pénaltys où les Françaises ont manqué de réussite (4 échecs au total). Il y a aussi eu des bonnes séquences défensives, notamment en première période, où le passage en 0-6 a permis au Bleues de reprendre la main sur la rencontre (15-11, MT) mais aussi l'entrée de Cléopatre Darleux en deuxième période avec des arrêts importants qui n'ont en revanche, pas souvent permis d'exploiter le jeu sur grand espace.
"Un gros relâchement en deuxième"
On peut en revanche regretter le manque de tirs de loin (8 sur l'ensemble de la rencontre contre 10 à 6 mètres et 12 sur les ailes), une problématique bien identifiée par le sélectionneur en zone mixte. "En attaque où joue moins bien sans Grâce qu'avec Grâce. Il va falloir la remettre plus souvent sur le terrain. C'est elle qui ordonne le jeu. Elle fait beaucoup de croisés pour les arrières, on n'a pas vu beaucoup d'initiatives au tir. Quand on fait des croisés pour les arrières il faut qu'elles prennent leurs responsabilités au tir parce que je n'ai pas trouvé que les Brésiliennes montaient très haut sur nous" analyse-t-il. Même constat du côté d'Alexandra Lacrabère qui, malgré le match nul, gardait le sourire après avoir pu enfin jouer chez elle. "On a un gros relâchement en deuxième mi-temps, on n'a pas le droit de se relâcher comme ça. On fait trop d'erreurs en défense et en attaque on ne prend pas les tirs de loin qu'on prendrait sur d'autres matchs" peste l'arrière-droite béarnaise.
Malgré tout, cela n'a pas empêché les joueuses de rester de longues minutes après le coup de sifflet final, à signer des autographes auprès des quelques 1000 personnes restées à les acclamer, pour une photo où un autographe que les championnes du monde s'empressaient de faire avec la sympathie qu'on leur connait. Maintenant, il faudra tout de même débrieffer, analyser collectivement ce dernier match pour voir plus loin et continuer la préparation de l'Euro. "C'est très important. On pu le faire après le premier match. Chacun d'entre eux nous fait avancer, c'est bien d'avoir des adversaires comme ça. Le Brésil est une bonne équipe, qui a raté son mondial, qui est jeune et qui a les crocs. Chaque match sert de travail, on a aussi travaillé sur nos points de communication. On a eu un planning très chargé, différent d'une préparation estivale, chaque moment était utilisé pour préparer la suite" termine Cléopatre Darleux. Le prochain rendez-vous international pour les tricolores sera le 18 juin, encore une fois dans le Sud Ouest, à Capbreton pour un stage de préparation jusqu'au 3 juillet. Il faut désormais reprendre la route des clubs où d'autres échéances importantes arrivent à tous les niveaux.
De Pau, Maxime Cohen.
Les stats:
France - Brésil (15-11) 24-24
Palais des Sports de Pau (6 500 spectateurs)
Arbitres: Mrs Gasmi.
France : Gabriel (5/16), Darleux (11/24). Ayglon-Saurina (3/4), Pineau (4/7), Landre (2/3), N’Gouan, Zaadi, Houette (3/4), Niakaté, Dembélé (2/4), Flippes (1/4), Horacek, Edwige (1/1), Kolczynski (2/3), Nze Minko (2/3), Niombla (1/1), Lacrabère (3/5).
Brésil: Moreschi (30', 8 arrêts) et Arenhart (cap) (30', 2 arrêts sur 17). De Paula (5/8) - T. Araujo (2/2) - Belo (5/9) - Quintino (3/4) Arnehart (0/1) - Amorin (7/13) - Gomes (1/1) - L. Araujo (0/2) - D. Da Rocha (0/1) - A. Da Silva - Matieli - Facchinello - Costa (1/3) - Souza - P. Silva (0/1)