EdF (M)
Le costume de numéro un va parfaitement à Gérard
Pour sa première compétition en tant que numéro un, Vincent Gérard livre pour l'instant des prestations probantes. A l'image de celle face à la Suède il y a deux jours.
La première fois qu'on a évoqué avec Vincent Gérard sa première compétition en équipe de France sans Thierry Omeyer à ses côtés, c'était à Rouen, à quelques jours du début du championnat d'Europe. "Avec Thierry, c'était beaucoup plus simple, il connait tous les tireurs. Désormais, il n'y a plus personne derrière qui se cacher" nous disait-il alors. Au vu de sa performance "stratosphérique" (selon les dires de Didier Dinart) samedi face à la Suède, il faut croire que le Lorrain, qui a fini avec 19 arrêts au compteur, n'avait finalement pas grand besoin de se cacher. Depuis le début de l'Euro, il a répondu présent à chaque fois que l'échéance le demandait. Quelques précieux arrêts face à la Norvège et surtout cette partie, face à la Suède, où il a dégouté un à un tous les tireurs adverses. Avec, notamment, dix arrêts à la suite en début de match. "Je crois que j'avais fait mieux face à Dijon en coupe de France, mais là, c'était quand même un autre niveau" sourit-il.
Il a gagné en maturité
Preuve, en tout cas, qu'il n'a pas besoin de personne pour porter ce costume de numéro un. En 2014, au championnat du monde au Danemark, celui-ci avait sans doute été un peu trop grand à porter. "Je m'étais mis trop de pression pour être performant. Cette fois, je sais qu'on va avoir besoin de moi, mais j'essaye de le vivre différemment" continue le portier montpelliérain. Pour essayer de comprendre cette évolution, on lui parle déclic, lui parle maturité, Champions League et statut de portier n°1 en club. Dans l'Hérault, il est inarrêtable depuis le début de la saison et ne laisse que les miettes à son partenaire Nikola Portner. Un quotidien qui le sert au moment d'appréhender son nouvel habit sous le maillot bleu. "J'ai gagné en maturité, en expérience. Jouer la Champions League en club m'a permis de progresser" résume-t-il. Et le fait d'être désormais installé comme numéro un ne fait sûrement pas de mal non plus, à un poste où la confiance en primordiale. "C'est sûr que d'avoir la confiance du coach et de ne pas jouer sa tête sur trois tirs, cela ne peut qu'aider" concède-t-il.
"La force mentale pour assumer son rôle de numéro un"
Mais on ne peut pas s'empêcher de penser que depuis le Mondial en janvier dernier, c'est comme si Vincent Gérard avait passé un nouveau palier. Son entrée décisive face à la Suède en quart de finale, puis sa finale et son titre de meilleur gardien du tournoi ont entériné le passage de témoin avec Thierry Omeyer. "Mais il ne veut pas être le nouveau Thierry, juste lui même, avec ses qualités et ses défauts. Mais il a la force mentale pour assumer son rôle de numéro un" estime Valentin Porte, son coéquipier en club. Qui décrit quelqu'un qui tient la défaite en horreur, même lors des petits jeux à l'entrainement. Qui n'hésite pas à chambrer, non plus, même si l'intéressé confie le faire "moins qu'avant". Et après avoir attendu de passer le trentaine pour finalement enfiler le costume de numéro un en bleu, Gérard ne veut surtout pas se croire arrivé. Alors demain, après avoir fini sa séance vidéo, il fera son rituel, que décrit avec un grand sourire Valentin Porte. "Quand il a fini sa vidéo, il ferme son ordi et nous dit, bon les gars, ce soir on va gagner. Il le dit souvent et quand il le dit, il est sûr de lui, il sait ce qu'il va se passer. Hier, il l'a montré." En espérant qu'il le montre encore ce soir.
A Zagreb, Kevin Domas