EdF (M)
Couronner l'inachevé de bronze
Malgré leur sortie de route face à l'Espagne vendredi en demi-finale du championnat d'Europe, les Français semblent déterminés à aller chercher la médaille de bronze, ce soir face au Danemark.
Compliqué de se réveiller après avoir été écarté de la route du championnat d'Europe de cette manière. Si certains étaient apparus en colère vendredi soir, à l'image de Valentin Porte, l'ambiance n'était plus à l'énervement hier matin à la Zagreb Arena, où se tenait le dernier point presse avant les deux finales. Pour la Suède et l'Espagne l'humeur était joviale, pour la France et le Danemark c'était bien plus morose. Pour s'en convaincre, il suffisait de voir Mikkel Hansen arriver, capuche sur la tête et claquettes aux pieds, répondre sans même cacher son manque d'envie aux questions des journalistes. Pas de tel accoutrement pour Didier Dinart, qui revenait déjà sur le match perdu face à l'Espagne, même sans l'avoir revu. "L'Espagne n'était pas plus forte mais elle était plus déterminée. Personne n'a compris ce qu'il se passait. Normalement, tout le monde peut trouver des solutions, moi comme les joueurs. Mais là, non. On était tous dans le même gros sac et on se partage tous les torts, joueurs comme entraineur." Si les quinze premiers jours ont été, de façon peut-être inattendus, presque parfaits, hier a vu le château des certitudes françaises s'effondrer face à une équipe espagnole bien plus réaliste.
A chacun sa motivation
Et forcément, "ça fait mal" comme le souligne Adrien Dipanda. Mais pour atténuer cette douleur, le mieux serait encore d'aller chercher la médaille de bronze, ce soir face au Danemark. Un match qu'on aurait volontiers, il y a trois semaines, vu comme étant l'affiche de la grande finale. Mais l'histoire est ainsi faite. La dernière fois que les Bleus avaient du disputer la finale pour la troisième place, c'était il y a dix ans exactement, lors du championnat du monde en Norvège. Et si Michaël Guigou n'y était pas cette fois, il se dit que, finalement, pour la motivation, jouer le Danemark, cela ne peut pas faire de mal. "Une première médaille pour certains, l'adversaire pour d'autres, il faut tout trouver pour se remettre dans le bon sens quand cela fait plus d'un mois que tu te prépares et que, pendant la compétition, on a montré des signes pour aller au bout avant de se prendre une claque" explique l'ailier gauche français.
"Le gout d'inachevé restera toujours"
La motivation, cela peut-être aussi celle de valoriser les sacrifices faits depuis le début de la préparation. Vendredi, cela faisait un mois tout rond que les Bleus évoluaient en vase clos et cette médaille de bronze, aussi peu satisfaisante qu'elle puisse être, pourrait au moins permettre d'adoucir certains maux. "Le goût d'inachevé restera toujours, mais on peut commencer à colmater certaines brèches en repartant avec une médaille" explique Didier Dinart, qui n'a pas donné d'indication hier matin pour savoir s'il ferait tourner son effectif ce soir. L'équipe la plus à même de rebondir psychologiquement sera sans doute celle qui montera sur la boite au final. Et qui partira de Zagreb avec un meilleur goût en bouche, comme le concluait Kentin Mahé : "On a envie de couronner ce championnat et d'être capable d'en avoir des souvenirs positifs. Cette petite finale va décider si on pourra se retourner sur ce championnat et se dire qu'on a quand même été chercher une médaille ou si on ne voudra plus jamais en entendre parler."
France - Danemark, à 18h00 (en direct sur beIN Sports 2 et W9)
A Zagreb, Kevin Domas