Euro 2018
Espagne - Suède, la finale inattendue
La finale du championnat d'Europe mettra aux prises, ce soir, la Suède et l'Espagne. Dans une finale inédite et inattendue.
Bien malin celui qui aurait parié, avant le début du championnat d'Europe, que la Suède et l'Espagne se retrouveraient en finale, à soixante minutes d'un titre continental. Et pourtant...Les statistiques montrent à quel point, dans cette compétition, il aura fallu répondre présent au bon moment, et qu'à la manière de la tortue dans la fable de La Fontaine, rien ne sert de courir. L'équipe de France a peut-être remporté ses six premiers matchs, elle a trébuché dès qu'elle a entamé les matchs à élimination directe. L'Espagne et la Suède, elles, ont peut-être perdu respectivement deux et trois matchs dans les phases précédentes, mais c'est bien l'une des deux qui montera sur la plus haute marche du podium. "Ces défaites nous ont peut-être maintenu en alerte, on n'a pas pu s'endormir sur nos lauriers. On a joué avec une épée au dessus de la tête toute la compétition mais nous avons su faire avec cette pression. Je ne crois pas que nous ayions volé notre qualification" positive le coach Kristjan Andresson, le coach de la Suède. Malgré les blessures sur le poste d'arrière droit (Petersson et Lagergren), malgré l'absence en demi-finale de Simon Jepsson, grippé, son équipe a encore trouvé les ressources pour sortir le Danemark. Avec les prolongations, certes, mais de façon méritée. Et si on avait besoin d'un symbole de cette sélection scandinave, on prendrait certainement Mattias Zachrisson, l'ailier droit utilisé au poste d'arrière hier, et qui a inscrit huit buts, tous plus importants les uns que les autres. "On joue tout à fond, et tout le monde se dédie au collectif. Les garçons adhèrent tous au projet et cette finale est une belle récompense. Mais nous en voulons une plus belle encore" continue Andresson.
L'Espagne, pour se rattraper de 2016
Mais en face, l'Espagne espère bien enfin faire tourner le cours de l'histoire. Quatre finales de championnat, la dernière en 2016 pour aucune victoire, les chiffres ne sont pas particulièrement cléments avec les Ibériques. Sauf qu'eux aussi flottent actuellement sur un nuage de confiance. "Arriver à la demi-finale, pour nous, c'était un objectif magnifique. Et quand tu joues contre la meilleure équipe de l'histoire du handball et que tu as la chance de gagner, après, y'a plus de calculs à faire..." sourit Daniel Sarmiento, le demi-centre qui fait les beaux jours de Saint-Raphaël. Comme chez les Suédois, les blessures ont fait le quotidien de Jordi Ribera. Julen Aguinagalde (dos) en début de compétition, Gonzalo Perez de Vargas (genou) à la veille de la demi-finale, ces pépins n'ont pas empêché les Espagnols de se hisser en finale. Où ils espèrent bien piéger leurs adversaires, une fois de plus. "On ne va pas faire autre chose que ce qu'on sait déjà faire. On va essayer de bien défendre, de monter les ballons et de les empêcher de faire pareil. Et, surtout, de rester tous ensemble parce que c'est ce qui nous a permis d'arriver là" continue Sarmiento. Qui n'était pas là en 2016, à Cracovie. Mais qui aimerait bien, comme les trente et un autres acteurs, monter sur la plus haute du podium ce soir.
Espagne - Suède à 20h30 (en direct sur beIN Sports 2 et W9)A Zagreb, Kevin Domas