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Bucarest connaît la chanson
Qualifié pour son troisième Final Four d'affilé, le CSM Bucarest espère retrouver l'ivresse de ses débuts, en 2016, lorsqu'il avait décroché le titre. En demi-finale, les Roumaines rencontreront Györ qu'elles avaient battu au cours de ce même cru après une finale dantesque (29-26, après pénaltys). Camille Ayglon-Saurina et Gnonsiane Niombla ont toutes deux l'opportunité de décrocher leur première Ligue des Champions.
Bucarest le sait mieux que quiconque : on ne peut pas se permettre de passer au travers d'un match au Final Four de la Ligue de Champions. Ce constat, forcément logique, les Roumaines ne cessent pourtant de se le rabâcher. "Il faut être au rendez-vous le Jour J et l'année passée en demie face au Vardar (33-38), nous étions passées au travers défensivement, rappelle Camille Ayglon-Saurina. Perdre contre plus fort que soit, c'est normal, mais sur ce match, on avait vraiment eu le sentiment d'être loin de ce qu'on savait faire. On était sorti du terrain très très frustrées..." Cette saison aussi, le CSM est passé une fois au travers : en quart de finale retour contre Metz (20-27). Le match aller, quasi-parfait (34-21), avait tout de même suffi pour valider son ticket au Final Four. "Contrairement aux apparences, préparer un match comme ça n'était pas si facile, tempère cependant l'arrière droite française. Qu'on le veuille ou non, la peur au ventre se fait moins ressentir alors qu'au contraire, il faut constamment qu'elle soit là !"
Alors ce week-end, pas question de mal négocier sa demie face à Györ, qui jouera quasiment à domicile à Budapest. "Cette atmosphère peut nous galvaniser, annonce Ayglon-Saurina. Par exemple, en finale du mondial, on ne jouait pas à domicile non plus (nldr : 6000 supporters norvégiens étaient venus soutenir leur équipe contre la France) ! On n'a pas eu de match depuis une semaine et, sans faire offense au championnat hongrois, on vient aussi ici pour jouer ce Final Four. On a vraiment hâte d'y être." Pour Iulia Curea, ailière gauche du CSM, le constat est limpide : "si nous jouons de la même manière que lors de notre match aller face à Metz, aucune équipe du monde ne pourra nous arrêter."
Cette saison, les deux clubs se sont déjà rencontrés lors du tour principal : à l'aller, les Roumaines l'avaient emporté (28-22) chez elles avant de s'incliner au retour (24-28). "On ne peut pas se considérer comme favori d'entrée de jeu car Györ jouera à domicile, explique Per Johansson, le technicien du CSM. Cependant, nous arrivons avec une très bonne équipe et je pense que ce sera du 50-50. Lorsque nous regardons vis-à-vis des autres équipes présentes sur ce Final Four, le Vardar ne représente pas de bons souvenirs pour nous et Rostov réalise une saison très solide avec une très bonne équipe. Au final, ce Bucarest - Györ est un peu un classique du handball féminin. Je pense que mon équipe peut relever ce challenge."
Comme l'année passée, le CSM Bucarest s'est séparé de son entraîneur en cours de saison, Helle Thomsen. Et, une nouvelle fois, c'est Per Johansson qui est venu au chevet du club roumain. "Je pense que dans pareil cas, la meilleure solution était en effet qu'il revienne, explique Ayglon-Saurina. Si les dirigeants avaient repris un nouveau coach à trois mois du Final Four, ça aurait été très compliqué. Et puis, d'un point de vue plus personnel, j'apprécie de travailler avec Per car c'est un technicien bien axé sur la défense, ça me convient plutôt bien (rires)."
Chez les Saurina, ce mois de mai 2018 restera gravé dans toutes les mémoires. Si Camille disputera le Final Four à Budapest ce week-end, Guillaume jouera à Cologne avec Nantes les 26 et 27 mai. "Je ne sais pas si c'est la première fois que ça arrive mais c'est vraiment sympa, sourit l'arrière droite tricolore. Pour nous deux, ce sera peut-être la dernière fois qu'on aura l'occasion de jouer un Final Four. En tout cas, je suis très heureuse pour lui car c'est vraiment le cadeau d'adieu parfait." Une occasion unique de garnir leur cheminée de deux nouvelles médailles européennes, la même année.
Clément Domas
Györ - CSM Bucarest, le 12 mai à 15h15