LdC (M)
Leon - Montpellier, ou une réunion de famille chez les Simonet
Montpellier se déplace demain soir sur le terrain des Espagnols d'Ademar Leon en play-off aller d'accession aux huitièmes de finale de Champions League. L'occasion pour les frères Simonet de se faire face à face.
Cela n'était pas arrivé depuis deux ans. Les frères Simonet, Sebastian et Diego, un temps partenaires sous le maillot de l'US Ivry, vont se retrouver face à face pour jouer une place en huitième de finale de Champions League. Comme ils avaient pu s'affronter quand "Seba", l'ainé de 31 ans, jouait encore en banlieue parisienne avec le cadet de la fratrie Pablo, tandis que Diego avait migré vers Montpellier à l'été 2013. "Une des dernières fois, on a gagné à Ivry et on les avait envoyé en deuxième division" se souvient, sans fanfaronner, Diego. Les oppositions sont devenues courantes, désormais. Et même si cela faisait dix-huit mois qu'ils ne s'étaient pas joués, demain soir ne dérogera pas à la règle. "On est des professionnels, on essaie d'oublier tout ça. On va se faire quelques blagues avant, on va discuter après le match, mais pendant, on oublie qu'on a son frère en face. Je souhaite le meilleur à Seba, mais pas qu'il gagne ce match" rigole le lutin montpelliérain. En parlant de chambrage, ça a déjà commencé. Les Simonet ont passé les fêtes ensemble en Argentine, et ce match entre les deux frères a été un des sujets principaux de discussion. "On a commencé le match sous le sapin" rigole Sebastian. "On se chambre un petit peu, mais à Léon, on sait bien que ce match est avant tout un bonus pour nous."
Le match diffusé en direct en Argentine
Car, il y a trois mois, bien malin aurait été celui qui aurait parié que les Espagnols se dresseraient en travers de la route de Montpellier. Qualifiés à la dernière journée de la phase, c'est un "petit miracle" de les retrouver là. Et quand on parle de miracle, Sebastian Simonet ne boude pas son plaisir de prendre une part active à la plus grande compétition européenne quand il jouait le maintien, saison après saison, sous les couleurs ivryennes. "C'est un peu une deuxième jeunesse ici ! J'ai récupéré les ambitions que j'avais peut-être un peu perdues. Ici, on joue la Champions League, peut-être pour gagner un titre. J'ai l'impression d'avoir dix ans de moins !" sourit-il, lui qui aimerait bien rester encore un peu plus à Léon, alors que son contrat arrive à son terme en juin prochain. En Castille, il se sent comme à la maison, avec ses compatriotes Gonzalo Carou et Federico Vieyra à ses côtés. D'ailleurs, la présence de quatre nationaux sur le terrain a fait de cette double confrontation un véritable événement au pays. "Le match va être diffusé en direct en Argentine, c'est une raison de plus pour nous d'être heureux de jouer l'un contre l'autre. Jouer en Champions League face à ton frère, dans un match que tout le monde au pays pourra regarder, c'est quelque chose de très important, pour le handball mais surtout pour notre famille" termine Diego. Définitivement plus qu'un match de handball, donc.
L'adversaire :
Après quelques années compliquées, Ademar Léon revient sur le devant de la scène espagnole. Dans l'ombre de l'intouchable FC Barcelone, les Castillans font leur bonhomme de chemin et espèrent bien finir une nouvelle fois seconds de la Liga Asobal. Actuellement dauphins, ils doivent actuellement contenir une meute de cinq équipes qui leur collent aux basques. L'entraineur Rafael Guijosa, l'ancien ailier gauche meilleur joueur du monde en 1999, possède un effectif où l'expérience (Juanin Garcia, 40 ans, ou Gonzalo Carou, 38 ans) côtoie la fougue de la jeunesse, incarnée par l'arrière gauche passé par Nîmes Juan José Fernandez (25 ans) ou le jeune ailier droit Mario Lopez (24 ans). "Leur point fort, c'est défense-montée de balle. Et ils ont un public énorme qui les fait grandir" note Diego Simonet, qui est un spectateur assidu des matchs de son frère. "Je les regarde beaucoup jouer sur Internet. D'ailleurs, c'est moi qui vais faire l'analyse vidéo pour le match" rigole-t-il. Pour la petite histoire, en quatre déplacements au Palacio de Los Deportes depuis 2003, le MHB ne s'est jamais imposé.
Kevin Domas