LNH
Les droits TV 2019-2023 sur le marché
La LNH a lancé cette semaine sa consultation portant sur les droits audiovisuels de l'ensemble de ses compétitions pour quatre saisons, à partir de la saison 2019-2020.
C'est l'effervescence depuis quelques semaines au sein des principaux diffuseurs TV de l'Hexagone. Avec le lancement de l'appel d'offre pour les droits de la Ligue 1 de football pour la période 2020-2024, les principaux acteurs du marché (Canal +, BeIN Sports, RMC Sport, ...) jouent, à différents niveaux, une partie importante de leur positionnement et de leur avenir. Loin d'être aussi médiatique et décisive pour ces diffuseurs dans leur stratégie de conquête d'abonnés, la consultation officielle lancée cette semaine par la LNH pour les droits de la saison 2019-2020 à 2022-2023 va tenter de se faire une place en parallèle de sa grande sœur du football.
Valoriser le produit LNH pour dépasser 4M€ par an
La LNH inclut ses quatre compétitions dans son appel d'offres : la Starligue, la Coupe de la Ligue, le Trophée des Champions et, pour la première fois, la Proligue. Le Hand Star Game fait également partie du contenu de l'appel d'offres. Les diffuseurs ont jusqu'au 26 juin pour envoyer leur dossier à la LNH. A l'heure où trois clubs hexagonaux (PSG, Montpellier et Nantes) sont qualifiés pour le Final 4 de la Ligue des Champions, que St Raphaël a atteint la finale de la Coupe EHF et que le duel pour le titre en Starligue a suscité un véritable mano à mano entre Paris et le MHB, la LNH espère profiter de cette réussite sportive totale pour valoriser au mieux son "produit". L'actuel contrat avec BeIN Sports lui permet de toucher 4 millions d'euros par an, un record pour le handball hexagonal puisque Canal +, l'ancien diffuseur jusqu'en 2014, versait environ 1,2 million d'euros par saison. Au delà du montant, important pour le développement de la ligue et des clubs mais aussi vecteur de communication par rapport au basket notamment (qui touche 10M€ par an), les enjeux sont nombreux. Ils recouvrent, pêle-mêle, la visibilité sur les supports mobiles, l'accès en clair d'une partie de l'offre ou encore la diffusion d'un troisième match en direct lors de chaque journée de championnat.
"Il y a une vraie question à se poser : est-ce que nous nous estimons à notre vraie valeur, s'interrogeait Olivier Girault sur notre site lors de sa campagne pour la présidence de la LNH. La réponse est non, bien sûr. Aujourd’hui, avoir notre sport au prix où il coûte, c’est une bénédiction pour une chaîne !"
Quel(s) diffuseur(s) pour le hand français ?
Les acteurs potentiels ne sont pas si nombreux à pouvoir entrer dans la danse. RMC Sport (ex SFR Sport) aura déjà fort à faire le mercredi et jeudi soir avec les droits de la Ligue des Champions et d'Europa League en football. Canal + Sport consacre sa soirée du jeudi à la Pro D2 de rugby. Reste donc BeIN Sports, le diffuseur actuel, qui a su créer un vrai "story telling" autour du championnat même si les audiences n'ont jamais filtré.
Eurosport, diffuseur "historique" des débuts de la LNH, fait partie des candidats potentiels, tout comme la chaîne L'Equipe. Cette dernière, qui a l'avantage d'être accessible depuis la TNT, diffuse la Coupe de France masculine et féminine depuis cette année. Avec un seul canal disponible, sa flexibilité reste cependant plus réduite que les autres acteurs en terme de programmation.
L'hypothèse de décrochages sur des chaînes régionales lors des derbys tient la corde. Comme le révélait L'Equipe il y a quelques semaines, le futur réseau Vià, constitué d'une vingtaine de chaînes régionales, permettrait de rendre certaines affiches accessibles au plus grand nombre sur la TNT. Le derby Montpellier-Nîmes ou encore les play-offs de Proligue ont déjà été diffusés sur les antennes de Vià ces dernières semaines.
Enfin, les acteurs digitaux et notamment les GAFA pourraient vouloir se tester avec des droits plus abordables que ceux du foot. A moins que d'autres chaînes généralistes, à l'image du groupe TF1 très actif pour les droits des grands évènements du handball international, se laissent également tenter. La probabilité semble cependant bien plus faible.
Olivier Poignard