Mondial 2019 (M)
La Suède en sera, pas la Slovénie
Tous les tickets d'accès au Mondial 2019 masculin ont été délivrés pour les Européens cette semaine. Il y aura un absent de marque : la Slovénie, troisième de la dernière édition. Les autres favoris en difficulté ont redressé la barre.
Ils étaient déjà quatre européens qualifiés d'office pour le Mondial, quatre sélections qui ont utilisé la semaine internationale chacune à leur manière. La France, championne du monde en titre, avait convié l'équipe du Danemark à un tournoi amical dans les Antilles où il a aussi été question de farniente, de beach-volley et de jeux façon Koh-Lanta sur la plage. L'Allemagne, co-organisatrice de la compétition avec le Danemark, est partie au Japon retrouver son ancien sélectionneur Dagur Sigurdsson et affronter l'équipe japonaise qui prépare l'échéance olympique de 2020 (et qui a obtenu une wild-card pour le Mondial), et l'Espagne a sélectionné des jeunes pour jouer en amical contre la Pologne, absent des barrages d'accession au Mondial car éliminé dans la phase de poules. Pour les autres, tout se jouait donc cette semaine, après les matchs aller de la semaine dernière.
La Slovénie, premier médaillé à ne pas se qualifier pour l'édition suivante
La Slovénie, battu à domicile à l'aller par la Hongrie dans un match qui a parfois pris des allures de pugilat (24-29), a tenté l'impossible à Veszprém pour renverser la situation. Après une première période équilibrée (12-12, 30'), les Slovènes prennent les devants en deuxième période, notamment grâce à Borut Mackovsek, à l'aise dans la salle où il jouera en club l'an prochain (6 buts). Mais l'avance slovène est trop faible (20-21, 52'). L'écart se creuse en fin de partie, la Slovénie termine à quatre buts d'avance (22-26). Il aurait fallu marquer deux buts supplémentaires aux Slovènes pour décrocher la qualification. Au lieu de ça, on verra la troupe de Ljubomir Vranjes et son chef d'orchestre Maté Lékai (7 buts) en Allemagne et au Danemark en janvier prochain. C'est la première fois depuis l'après-guerre qu'un médaillé ne vient pas défendre sa breloque sur l'édition suivante. En France, en 2017, les Slovènes avaient obtenu le bronze.
Les autres équipes attendues et en difficulté ont pu remettre la situation en ordre. La Suède, battue d'un but à la surprise générale aux Pays-Bas à l'aller, a remporté le match retour sans trembler, créant l'écart dès l'entame (7-1, 14' ; 14-5, 25') et gérant ensuite la partie pour s'imposer au final de six buts (26-20). Mikael Appelgren dans les buts et les ailiers Matthias Zachrisson et Jerry Tollbring (7 buts chacun) ont été plutôt en vue. L'Islande, tenue en échec en Lituanie à l'aller, s'est elle aussi imposée chez elle, mais avec davantage de difficulté, assurant sa qualification seulement dans les dix dernières minutes (34-31). La Russie, battue d'un but à l'aller par la République Tchèque, a aussi renversé la tendance, même si rien n'était encore joué à l'approche du money-time (23-21, 47'). Mais les Tchèques ne marquent plus une seule fois, et les Russes, emmenés par un grand Dimitri Zhitnikov, s'imposent de sept buts (28-21). Dans l'autre opposition serrée des barrages, l'Autriche a finalement pris le dessus sur la Biélorussie (31-26). Les deux équipes s'étaient quittées sur un nul (28-28) à l'aller.
La Norvège s'est faite peur
La Norvège avait fait la différence à l'aller face à la Suisse, avec une victoire de six buts (32-26). Mais sur le retour, les hommes de Christian Berge ont été bousculés par les Helvètes, qui utilisent bien le jeu à sept en attaque. Le vice-champion du monde en titre parvient à arriver en tête à la pause (15-16), mais les partenaires d'Andy Schmid (12 buts) ne lâchent rien et commencent même à inquiéter sérieusement les Norvégiens en prenant quatre buts d'avance (22-18, 38'). Bousculée, la Norvège parvient néanmoins à maintenir ensuite un écart de deux ou trois buts, et obtient sa qualification sans que des gouttes de sueur froide ne perlent vraiment sur les fronts de ses supporters, même si on n'en était pas loin (33-30). Sander Sagosen, avec onze buts, a encore été l'homme fort des Norvégiens : le Parisien a marqué 21 buts sur les deux rencontres.
Notons également les qualifications de la Croatie, de la Serbie et de la Macédoine, qui avaient déjà fait le trou lors de leur match aller. Les Croates, vainqueurs 33-19 à l'aller sur le Monténégro, perdent le retour d'un but (32-31), idem pour la Macédoine face à la Roumanie (26-25), vainqueur de huit buts la semaine dernière. Malgré l'élimination, cette victoire fait terminer Xavi Pascual sur une bonne note. L'entraîneur espagnol se consacrera au FC Barcelone la saison prochaine et laisse donc son poste sur le banc de la sélection roumaine. La Serbie avait quant à elle battu le Portugal 28-21 à l'aller, et a accroché le nul au retour (25-25). Le tirage au sort des groupes aura lieu le 25 juin prochain.
Mickaël Georgeault