Starligue - J1
Le meilleur championnat du monde, épisode 2
Après son extraordinaire saison 2017/18, la Starligue reprend ses droits ce soir, avec la première journée de championnat. Un championnat qui s'annonce plus serré et passionnant encore.
"Il ne faut pas se croire arrivés. Faisons en sorte que la Bundesliga râle encore quelques années." Elu MVP de la saison passée, Nikola Karabatic avait ainsi conclu le dernier exercice lors de la remise de son trophée. Une année extraordinaire pour le handball français. Trois représentants au Final Four de la Champions League (Nantes, Paris, Montpellier), un à celui de la coupe EHF (Saint-Raphaël), jamais les clubs hexagonaux n'avaient été à pareille fête. La Bundesliga allemande, un temps érigée en modèle, était reléguée loin, très loin, au moins au point de vue sportif. "Les meilleures équipes du monde sont ici et la ligue a la chance d'avoir également les meilleurs joueurs du monde" sourit Raul Gonzalez, le nouvel entraineur du Paris Saint-Germain. Arrivé cet été, il est le symbole de ce championnat qui va de l'avant et qui séduit, non seulement en France, mais aussi au delà de nos frontières. Paris, évidemment, de par sa capacité financière et son ambition sportive, agit comme un aimant sur les meilleurs joueurs du continent. Encore trois ont rallié la capitale cet été, dont le triple vainqueur de la Champions League avec Barcelone, Viran Morros. Mais Nantes, en rapatriant Valero Rivera, et Montpellier, en conservant presque intégralement son effectif, ont montré qu'ils pouvaient désormais regarder les grands d'Europe les yeux dans les yeux.
Peu d'écart entre les places 4 et 9
Mais si ce trio de tête, et même ce quatuor si on y intègre Saint-Raphaël, tient maintenant tête aux plus grosses écuries d'Europe, derrière la concurrence s'est resserrée. "C'est d'ailleurs ce qui a le plus évolué ces dernières années. Il y a deux ou trois ans, on pouvait avoir une marge de manoeuvre sur nos poursuivants. Désormais, l'écart qui sépare les quatre premières équipes des quatre suivantes est infime" note Joël Da Silva, le coach raphaëlois. Aix, qui participera pour la première fois à une compétition européenne cette saison, Dunkerque, mais aussi Nîmes ou un Chambéry en pleine reconstruction, les prétendants à une qualification continentale sont légion. Une bataille qui, si elle se déroule sur le terrain, trouve son prolongement dans les coulisses, où la masse salariale de six clubs est comprise entre 2M€ et 2.5M€. Alors, pour faire la différence, il faudra, encore une fois être le plus malin, dégoter la bonne recrue inattendue, le petit détail qui fera la différence. "On est toujours dans l'anticipation. Sur le terrain, il nous faut être dans l'innovation sans pour autant surprendre ses propres coéquipiers. On l'a encore vu ce weekend, trois des quatre matchs se sont joués à un but ou moins" explique le manager montpelliérain Patrice Canayer, dont les troupes ont déroché le Trophée des Champions à Montbéliard ce weekend.
Le calendrier amélioré, les droits télé pas encore décidés
Pour tenter de garder la Starligue tout en haut de l'affiche, la LNH et son président Olivier Girault réfléchissent à quelques modifications à la marge. Le calendrier, point de crispation majeure les saisons précédentes, semble avoir été conçu pour laisser le champ libre aux clubs européens. Pas de journée de championnat entre les deux manches des quarts de finale de de Champions League, des plages de report additionnelles pour les clubs susceptibles d'aller loin en coupe EHF ou au Final Four de Cologne. La formation des jeunes joueurs va être valorisée, avec un quota de 40% de joueurs formés localement à atteindre pour les clubs sur l'ensemble de la saison, tandis que l'arbitrage, qui a tant fait parler la saison passée, pourrait bien être, encore cette fois, un des principaux sujets de discussion. "Quand on a un niveau aussi serré, forcément que les arbitres vont être particulièrement scrutés" souriait Thierry Anti, déjà furieux ce weekend à ce sujet. Pour le reste, on ne devrait pas changer une équipe qui gagne. Une refonte des compétitions ? Une Starligue à seize clubs ? Il n'en est pas question pour l'instant. Le prochain sujet déjà en discussions concerne les droits TV, qui arrivent à échéance en juin prochain. Du résultat de l'appel d'offres pourrait dépendre la capacité de la Starligue à encore se développer. Comme quoi, être le meilleur championnat du monde, c'est un travail à plein-temps.
Le programme de la première journée :
Mercredi 05.09 Dunkerque - Istres à 20h00 Saint-Raphaël - Nîmes à 20h00 Cesson-Rennes - Tremblay à 20h15 Pontault-Combault - Nantes à 20h30 Toulouse - Chambéry à 20h30 Paris - Ivry à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1) Jeudi 06.09 Montpellier - Aix à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)Kevin Domas