Starligue
Pontault est prêt
Il y a trois semaines, Pontault-Combault arrachait sa montée en Starligue après un dernier match nul face à Sélestat. Depuis, le club seine et marnais a validé son budget et ajouté quatre recrues à son effectif. Sans pour autant se jeter à corps perdu dans l'aventure.
Luc Borg, le président du Pontault-Combault Handball, est un homme prudent. Arrivé à la tête du club il y a trois ans et demi, il savoure son plaisir de le voir retrouver, après dix ans d'absence, l'élite du handball français. "Que ce soit moi ou les gens qui étaient à la tête du club avant moi, personne n'aurait pensé accéder un jour en Starligue. Même si on n'est pas passé si loin la saison passée, quand on voit que nous nous qualifions avec quatre matchs nuls en play-offs, on peut dire que les planètes se sont alignées" sourit-il. Mais passé ce tableau plutôt réjouissant, il est aussi prompt à remettre les choses à leur place : "On ne va clairement pas s'enflammer. On va profiter du fait de faire partie des quatorze meilleures équipes, mais on ne va pas mettre le club en péril, financièrement notamment, pour une saison dans l'élite". Côté budget, les Seine et Marnais ont passé l'épreuve de la CNACG la semaine passée, avec 1.68 million d'euros dans les caisses. Si certains partenaires n'ont pas hésité à mettre au pot, les collectivités locales ont aussi donné un coup de main, pour permettre au rêve pontellois de se concrétiser. "Mais on n'est pas arrivé chez eux du jour au lendemain en leur disant qu'on avait besoin de tant. Ce sont des gens que nous avons vus durant ces deux dernières années, on leur a présenté le projet, ils sont venus nous voir jouer et ils se sont montrés solidaires le moment venu" continue Luc Borg.
Quatre recrues supplémentaires
Avec cette allonge budgétaire, le nouvel entraineur Cherif Hamani a pu obtenir quatre renforts supplémentaires aux trois déjà actés dans les semaines précédentes (Khermouche, Moniz, Avelange Demouge). Pierre-Yves Ragot, le demi-centre, retrouvera l'Hexagone après plusieurs années d'exil, Oussama Hosni, l'arrière droit d'Ivry, tentera de véritablement lancer l'épisode français de sa carrière avec à ses côtés un autre nouveau gaucher, lui aussi en provenance d'Ivry, Enzo Jean-Louis. Enfin, le pivot nîmois Hichem Kaabeche viendra apporter son activité pour les deux prochaines saisons. Ce recrutement sera-t-il suffisant, quand on sait que jamais une équipe issue des play-offs n'a réussi à se maintenir dans l'élite ? Dernier exemple en date, Massy, dans une configuration quelque peu identique, n'a pas réussir à faire mentir les pronostics. "C'est un club qui nous ressemble, et dont je suis proche. Mais j'ai envie que la comparaison s'arrête là. J'ai échangé avec leur entraineur et leur président, à nous de prendre les belles choses qu'ils ont réussies. Notre accession, comme la leur l'an dernier, est un exploit" confirme Borg. Ce qui semble certain, en tout cas, c'est qu'à la différence de son homologue essonnien, Pontault-Combault ne délocalisera sans doute pas de match la saison prochaine. La raison majeure ? L'absence d'équipement capable d'accueillir un grand événement sportif dans un rayon proche. Disneyland héberge bien la Leaders Cup de basket, mais financièrement, le jeu n'en vaudrait sans doute pas la chandelle. Là encore, la pérennité du club est l'élément le plus important, et le président se surprend déjà à parler de "l'année d'après." Mais pour l'instant, Pontault va profiter au maximum.
Kevin Domas