Starligue
Thierry Anti, ses années pontelloises
La 1ère journée de Starligue opposera notamment Nantes, vice-champion d’Europe, à Pontault-Combault, promu en Starligue. Un choc des extrêmes qui verra Thierry Anti retrouver un club qu’il a dirigé au début des années 90, le faisant passer de la N2 à la D1 en quatre ans.
C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Avant de faire les beaux jours du HBC Nantes depuis 2009 et d’avoir, par le passé, dirigé le Paris Handball (2004-2008) et l’US Créteil (1994-2004), Thierry Anti a gagné ses galons d’entraîneur à succès du côté de Pontault-Combault entre 1990 et 1994. Il s’était déjà forgé une solide réputation à Créteil, à quelques kilomètres de la quatrième ville de Seine-et-Marne. Son duo avec Sead Hasanefendic avait porté l’USC au sommet de son art lors de la saison 1988-1989 : doublé Coupe – championnat et la première finale européenne d’un club français (Coupe des Coupes). La belle histoire prend fin brutalement lorsque Jean-Claude Tapie, le président cristolien, ne choisit pas Thierry Anti pour remplacer Sead Hasanefendic sur le banc lorsqu’il quitte le club. « Je me suis retrouvé rétrogradé adjoint, confiait-il dans les colonnes du « Parisien » en 2004. Je ne l’ai pas admis et j’ai préféré partir. »
De la Coupe d’Europe à la 4ème division
Thierry Anti change alors de dimension en arrivant à Pontault-Combault, où l’histoire de la ville avec le handball touche à ses débuts. Le club est alors loin du haut niveau et évolue en quatrième division. Avec le maire de la ville, Jacques Heuclin, ils bâtissent progressivement une équipe et un club capables de gravir les marches une à une vers la première division. « Je poursuivais alors des études d'entraîneur de niveau supérieur, et je ne souhaitais pas quitter la région parisienne, confiait le natif de Paris. Cela m'a conduit à refuser des propositions émanant de Nancy et d'un club suisse. Et puis, je me disais qu'il fallait savoir se mettre en danger. A Créteil, on ne m'avait pas fait confiance jusqu'au bout. Alors, j'ai décidé de rebondir avec Pontault. »
Un choix qu’il regrettait d’ailleurs il y a quelques semaines dans les colonnes de L’Equipe. « C’est peut-être là où j’ai été trop impulsif. Jean-Claude Tapie m’a souvent dit après : « Tu serais venu avec moi à l’OM Vitrolles, tu aurais sûrement gagné la Coupe d’Europe. » C’est lui qui avait raison. Entre gagner la Coupe d’Europe et une montée en D1, il y a une petite différence ! »
« Comme un enfant à qui on a appris à marcher »
Vainqueur du championnat de France de 3ème division en 1992 puis de 2ème division deux ans plus tard, Thierry Anti a mené le club seine-et-marnais en première division en quatre ans. Celui qui a fêté son millième match comme entraîneur en novembre 2017 contre Plock en Ligue des Champions pouvait alors quitter Pontault avec le sentiment du devoir accompli. « Le club peut désormais fonctionner seul, déclarait-il alors dans le journal municipal de la ville. Les bases sont solides. C’est un peu comme un enfant à qui on a appris à marcher et qu’on laisse aller seul quand il est devenu grand. Avec Jacques Heuclin, qui est à l’origine de ma venue, nous avons réussi. Nous avons transformé le rêve en réalité. »
Celui qui était aussi professeur d’EPS au lycée de Pontault-Combault lorsqu’il entraînait l’équipe fanion retrouvera mercredi soir un club qui lui doit beaucoup. Onze ans après avoir quitté la D1, Pontault revient en pleine lumière mercredi soir face au Nantes de Thierry Anti. Comme un symbole pour boucler la boucle.
Olivier Poignard