Starligue
Tremblay, le jour et la nuit
Depuis le début de la saison, Tremblay propose un des jeux les plus attrayants du championnat. Porté vers l'avant, collectif, et à mille lieux de ce qu'on a pu apercevoir certains soirs de la saison passée.
L'année dernière, à pareille époque, Nantes était venu en mettre 45 au palais des sports de Tremblay. 45-33, le score final avait été, sans que celui-ci ne porte trop à discussion. Les Franciliens étaient la tête dans le seau et pas loin de l'implosion. Hier, le spectacle proposé a été tout autre. D'abord parce que les hommes de Benjamin Braux ont tenu la dragée haute aux Nantais pendant la plus grande partie des soixante minutes et, aussi, car ils ne se sont pas désunis dans la difficulté. Pour finalement ne s'incliner que de quatre buts (28-32). "On a vraiment eu affaire à une belle équipe de Tremblay, qui réussit un très beau début de championnat. Ils sont dangereux et ne lâchent rien, et s'ils continuent comme ça, ils vont réussir une bonne saison" louait d'ailleurs le coach nantais Thierry Anti. Même si ils ont du s'incliner, les Tremblaysiens trouvaient quand même pas mal de positif à tirer de la soirée d'hier. "On s'est montré solidaires et cohérents sur le terrain, c'est ce qu'on essaye de faire depuis le début de la saison. Cela nous a déjà permis d'aller chercher des points importants, comme à Cesson ou ici contre Aix. On se bat avec nos armes mais il faut reconnaitre que des équipes comme Nantes sont compliquées à aller chercher" notait le pivot tremblaysien Pierre Marche.
Marche : "On joue plus libéré"
L'ancien Aixois est un des quelques joueurs ayant connu l'époque Proligue de Tremblay, avec Samuel Honrubia, Erwan Siakam et Patrice Annonay. Ils en ont vu des vertes et des pas mûres mais on sent bien que cette saison, les choses sont différentes sur le terrain. Et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en plus des succès collectifs, les prestations individuelles des cadres sont au rendez-vous. "Des choses ont changé sur le fond. On est très heureux de voir qu’avec le travail et quand on laisse les gens travailler, on peut faire de bonnes choses. On joue largement mieux que l’année dernière" confie Benjamin Braux, qui a façonné son équipe cet été avec des joueurs pas forcément les plus talentueux, mais qui se fondent dans un projet collectif bien défini. A base d'une forte défense et d'un jeu tourné vers l'offensive. Bilan, les buts pleuvent, Tremblay est la troisième meilleure attaque du championnat (plus de 30 buts de moyenne) et les résultats s'en ressentent. "Il y a une dynamique positive, les premières victoires ont parfaitement lancé la saison alors que l'an passé, on avait mal entamé le championnat. On joue plus libéré, on n'est pas dans la crainte perpétuelle de la défaite" continue Pierre Marche.
Déjà tourné vers Istres
Comme s'il voulait oublier tout ce qui s'était passé lors de sa première saison tremblaysienne, le coach Benjamin Braux veut d'ailleurs principalement se focaliser sur les prochaines échéances. Sans se soucier de savoir combien de temps la bonne passe de son équipe va durer. "On va forcément perdre des matchs à un moment, c'est la Starligue. Mais on ne veut pas y penser, là on va tout de suite basculer sur le match d'Istres de la semaine prochaine. Pas la peine de se poser des questions à propos de problèmes qui n'existent pas" conclut-il. Louant l'investissement de ses troupes au quotidien ("ça bosse dur à l'entrainement, et les garçons ont un très bon état d'esprit"), son équipe apparait comme transfigurée. Et même sans son meneur de jeu Luc Steins et avec un Erwan Siakam en manque de réussite, Tremblay a quand même tenu la dragée haute à un cador du championnat hier. Comme quoi, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes en Seine Saint-Denis.
Kevin Domas