EdF (M)
Deux jours de repos, piège ou luxe ?
Quand ils entreront demain à 18h sur le terrain de la Lanxess Arena de Cologne pour y affronter la Croatie, les joueurs de l'équipe de France auront pu profiter de deux jours de repos pleins. Un luxe.
La dernière fois où les Français ont pu se coucher deux fois de suite de bonne heure, c'était il y a quinze jours, et le championnat du monde n'avait même pas encore commencé. Un vrai luxe, quand on sait qu'ils ont disputé sept matchs lors des dix premières journées de la compétition. Et même si Didier Dinart n'hésite pas à faire tourner son effectif, pour certains, la langue commençait à pendre un petit peu. Alors hier, le programme a été plutôt léger. De la récupération pour les joueurs beaucoup utilisés, du travail physique léger pour les autres. Avant de basculer aujourd'hui dans la préparation du match face à la Croatie, le dernier du tour principal, avec un entrainement normal. "A ce moment-là de la compétition, c'est un luxe. Je pense même que, quitte à avoir deux jours de repos consécutifs, c'est le moment le plus approprié, d'autant que nous n'avons pas eu de joueurs sur-utilisés" explique le sélectionneur Didier Dinart. Mais après avoir été dans le rythme pendant plus d'une semaine, cette phase de repos ne risquerait-elle pas de casser les jambes des joueurs ? Tout a été fait pour que ce ne soit pas le cas. Et pour permettre de limiter l'usure psychologique. "C'est plaisant de pouvoir faire autre chose que de prendre le bus pour aller à la salle et en revenir, de casser la routine un petit peu" sourit Valentin Porte.
Entre récupération et soins, les Français commencent déjà à étudier leurs adversaires potentiels pour les demi-finales. Il sera forcément parmi ces trois : la Norvège, la Suède et le Danemark. Là où il avait parfois fallu travailler à la vitesse grand V, cette fois, le staff aura eu plus de 48 heures pour scouter les adversaires potentiels. "Si on a été capable de le faire en dix heures, le faire en 48 heures, ça nous laisse du temps" sourit Dinart, qui a exhorté ses troupes à rester sérieuses tout au long des journées de repos. Car, au final, le plus dur commence maintenant. On se souvient qu'au championnat d'Europe 2016, un break de deux jours similaire avait été fatal aux Bleus, incapable de rivaliser physiquement avec une Norvège montée sur ressort. Et avec le match face à la Croatie à gagner impérativement pour éviter le monstre danois, tout retard à l'allumage serait préjudiciable. Mais malgré ce risque bien réel, personne ne viendra se plaindre alors que le calendrier de la compétition est un sujet de discussion depuis plusieurs semaines. Et que, dans le futur, les choses ne risquent pas de s'arranger. "Le calendrier est très sollicitant. Quand les gens s’asseoient autour d’une table, il faut savoir prendre des vrais décisions. Tout cela est préoccupant, car on parle maintenant d'un mondial à 32, ce qui signifie un match de plus. Si on continue à rajouter des équipes, cela va devenir compliqué" conclut Dinart. Alors quitte à perdre un peu de rythme, il vaut finalement mieux bien profiter de ces deux jours de repos.
A Cologne, Kevin Domas