EdF (M)
Dika Mem est déjà bien installé
Comme au championnat d'Europe en Croatie l'année passée, Dika Mem a impressionné lors des deux premières sorties de l'équipe de France au championnat du monde. Au point d'être le joueur le plus en vue de l'équipe de France.
Cela va finir par être la marronnier du mois de janvier. L'article qu'on est obligé de faire, alors qu'on a déjà tout raconté 10.000 fois. On l'avait dit en Croatie l'an dernier, on redit cette fois encore : Dika Mem est devenu, en l'espace d'un an, un des éléments indispensables à l'équipe de France, du haut de ses 21 ans. Après Saint-Gratien, Tremblay et Barcelone, l'équipe de France n'aura pas résisté bien longtemps au gaucher parisien. "Il apporte beaucoup à l'équipe de France et il en est devenu une pièce maitresse. Pour moi, il est presque un cadre" appuie le sélectionneur Didier Dinart. Quand on rapporte ces propos à l'intéressé, celui-ci éclate de rire. Avant de balayer tout cela d'un revers de la main, presque comme si cette volonté de le mettre une case ne lui importait peu, au final. "J'ai été mis à l'aise par les anciens, ce qui explique que je me lâche sur le terrain. Quelque chose que tu fais en club, si tu n'es pas bien dans une équipe, tu ne vas pas le tenter. Mais là, je n'hésite pas" dit-il, préférant appuyer sur ces garants de l'esprit qui ont su l'entourer depuis son arrivée en équipe de France, en octobre 2016.
Barcelone, une nouvelle marche montée sans souci
Parmi ceux-ci, on retrouve Cédric Sorhaindo, son capitaine en bleu et coéquipier depuis deux saisons à Barcelone. Si celui-ci avait un "petit frère" en la personne de Ludovic Fabregas, il a également "un fils", désormais. "C’est quelqu’un que j’aime énormément. Je me reconnais en lui et j’essaye de l’aider au mieux et de le protéger même s’il montre déjà une maturité exceptionnelle" dit le pivot de l'équipe de France. Et c'est sûr que sa maturité, c'est certainement ce qui marque le plus quand voit Dika Mem, sur et en dehors du terrain. Tout semble mûrement réfléchi, que ce soit son évolution de carrière ou dans ses prises de décision sur le terrain. Si la marche de Tremblay en France à Barcelone, qu'il a franchie à l'été 2017, pouvait sembler un peu haute, il est rapidement retombé sur ses pieds. "Mes débuts là-bas, c'est certainement le moment où j'ai eu le plus de pression. La conférence de presse, le traducteur, beaucoup de monde, ce n'était pas mon univers" sourit-il encore aujourd'hui. Rapidement, il va faire du Palau Blaugrana son jardin. Avant de faire de l'équipe de France un rendez-vous habituel, alors qu'à son âge, tellement de joueurs ne sont encore sûrs de rien.
La clé, c'est le travail
La clé, dit-il, "c'est le travail. C'est comme ça que j'ai gagné la confiance de mes entraineurs et de mes coéquipiers." Talentueux, le gaucher est également très rigoureux envers lui même. "Un perfectionniste" décrit même Cédric Sorhaindo, avant de relater ces séances d'entrainement où, insatisfait de ce qu'il a fourni, Mem reste après que ses coéquipiers soient rentrés au vestiaire pour continuer à travailler son shoot. Et si, il y douze ans, il ne savait même pas ce qu'était le handball, passionné de foot et de NBA qu'il était, désormais, il a bien intégré le principe de son nouveau sport favori. Sur le terrain de Berlin, depuis le début du Mondial, il a pris beaucoup de place. Mais là encore, il ne veut pas tirer la couverture à lui. "On a parlé de mes six buts contre le Brésil mais je savais que le lendemain ce serait pour quelqu'un d'autre. L'équipe passe avant tout ici" conclut-il. On va essayer de ne pas trop parler de lui, promis. Mais, en janvier ou le reste de l'année, Dika Mem nous rend quand même la tâche sacrément difficile.
A Berlin, Kevin Domas