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L. Karabatic : "Quelque chose de très grand"
Après avoir été chercher la médaille de bronze du championnat du monde avec l'équipe de France cet après-midi, Luka Karabatic ne boudait pas son plaisir. D'autant que c'est son frère qui a inscrit le but de la victoire à la dernière seconde.
Luka, que ressentez-vous ?
- Cette victoire incroyable nous fait beaucoup de bien. Quand on regarde le scénario aujourd'hui, il y avait beaucoup de choses contre nous. On a vraiment dû se battre et c'est ce qui explique notre explosion de joie à la fin. Il fallait vraiment une très grande équipe de France pour aller chercher cette médaille de bronze face à l'Allemagne. Tout le monde attendait qu'ils la gagnent mais on a réussi à mettre notre grain de sel et à les en empêcher. La première mi-temps a été compliquée, on est mené de quatre buts mais on n'a jamais lâché, on s'est battu sur chaque balle. Cette médaille, on a vraiment été la chercher ensemble. Ca vient couronner notre aventure mais avoir été capable de rebondir comme ça, malgré la désillusion en demi-finale, c'est une grande chose.
Le symbole est fort, de voir votre frère, arrivé en cours de route, marquer au buzzer...
- Ca fait encore un souvenir de plus en équipe de France. Il n'y a pas de médaille d'or à la fin mais on a vécu tellement de choses pendant cette aventure que d'être récompensé comme ça, le souvenir n'en sera que plus beau. Ce buzzer-beater de Niko rend les choses encore plus belles et que ce soit lui qui le mette, après les moments compliqués qu'il a vécu, c'est génial pour lui et pour notre équipe. On a des jeunes, des moins jeunes, des plus expérimentés et on a réussi à créer quelque chose, à avoir un groupe soudé et solidaire. Il fallait ça pour compter l'Allemagne.
On a l'impression que vous avez mis vos tripes sur le terrain...
- On a mis tout ce qu'il nous restait. Le rythme a été infernal depuis le début du Mondial et il ne faut pas oublier que de notre côté, que ce soit à Berlin ou à Cologne, on a vraiment bataillé à chaque match. En demi-finale, on était déjà un peu lessivé mais on a continué à se battre. Contre le Danemark cela n'a pas suffi mais contre l'Allemagne, il fallait être aussi fort, voire encore plus fort. C'est la force de caractère qui a fait la différence ce soir.
Est-ce que vous faites passer un message en montant une fois de plus sur un podium ?
- Ca peut être un peu frustrant des fois quand on sait toute l'histoire de l'équipe de France, toutes les médailles qu'elle a eues. Chaque année, on a du poids sur les épaules et certains qui sont arrivés cette année, ils n'avaient jamais joué de grande compétition. On leur parle des Experts, de toutes ces médailles, ils arrivent dans des salles où ils se font siffler et ils n'ont rien demandé. Ce n'est pas facile de porter le maillot de l'équipe de France dans ces conditions et je pense qu'aller chercher le bronze, c'est la preuve qu'on a un groupe extraordinaire. On va pouvoir s'appuyer sur ça pour continuer à avancer dans le futur. Monter encore sur le podium, c'est quelque chose de très grand.
Propos recueillis par Kevin Domas, à Herning