EdF (M)
On n'est pas beaucoup plus avancé
L'équipe de France s'est nettement imposée face à la Slovénie cet après-midi, pour son premier match de préparation au championnat du monde (34-25). Si les Bleus semblent déjà bien en place, Didier Dinart n'est sûrement pas beaucoup plus avancé quant à la liste de seize noms qu'il devra livrer mardi matin.
"Sélectionneur, ce n'est pas un métier facile, je n'aimerais pas être à sa place" sourit Olivier Nyokas dans les travées du Kindarena, quelques minutes après la grosse prestation de l'équipe de France face à la Slovénie. Conclue avec neuf buts d'écart, la confrontation de cet après-midi a permis à Didier Dinart de procéder à une large revue des troupes, sans Adrien Dipanda et Luc Abalo, laissés en tribune. Lundi soir, pour l'acte 2, deux autres seront sortis du groupe mais, comme le souligne le sélectionneur, "il ne faut pas y chercher d'indice". De match, il n'y a pas vraiment eu. Rapidement relégués à quatre longueurs au score (4-0, 4'), les Slovènes n'ont jamais inquiété une équipe de France sérieuse et appliquée défensivement dans le premier acte, un peu plus volatile dans les quinze dernières minutes. Autour d'une défense centrale estampillée FC Barcelone (Mem-Fabregas-N'Guessan accompagnés de Luka Karabatic), les Bleus ont étouffé l'adversité pour se donner la possibilité de faire ce pour quoi ils étaient venus à Rouen : des tests.
A ce jeu là, certains ont plutôt bien rempli leur mission, à l'image de Melvyn Richardson, décalé à un poste inhabituel d'ailier droit, et qui a donné satisfaction, trouvant les filets à trois reprises. Nicolas Tournat aussi, sur le poste de pivot, a tout fait pour mettre le doute dans l'esprit du sélectionneur. Avec cinq buts et un pénalty obtenu, il a livré un match plein, sans arrière pensée. Histoire de sortir de cette préparation sans regrets si jamais il venait à ne pas embarquer dans l'avion. "J’essaye d’être appliqué sur le temps de jeu qu’on me donne pour qu’il n’y ait pas de trou dans la prestation collective. Je ne regarde pas trop mes stats et je ne me focalise pas sur quoi que ce soit, je cherche juste à donner le meilleur sur le terrain. Le reste, on verra bien" disait le pivot du HBC Nantes. Prévu pour être quatrième sur un poste où la différence n'allait pas se jouer à grand-chose, celle-ci risque bien de se jouer à rien du tout, finalement.
Plus de concurrence que prévu derrière ?
Si on s'attendait à ce que le sélectionneur s'arrache les cheveux sur les postes de pivot ou quant à la sélection, ou non, des six gauchers présents dans sa liste, le poste d'arrière gauche est finalement bien plus ouvert qu'on ne le prévoyait. Car Timothey N'Guessan, auteur d'une prestation quelconque ce soir, n'a pas autant d'avance qu'annoncé sur le duo Nyokas-Lagarde. Le premier, notamment, a joué son va-tout ce soir, plutôt pas mal dans le cadre qui lui a été donné, soit une vingtaine de minutes. Malgré ses trois pertes de balle. Sur le poste de demi-centre, le sélectionneur n'a pas, ce soir en tout cas, renouvelé l'expérience Dika Mem, laissant les clés du camion à Nicolas Claire et Kentin Mahé. "Même s’il y avait des doutes, il faut tout tenter pour que personne n’ait rien à regretter" notait Didier Dinart, ouvrant la porte à, peut-être, d'autres expérimentations lundi soir. Enfin, sur l'aile gauche, si Michaël Guigou semble avoir le dessus dans l'esprit du sélectionneur, derrière, Mathieu Grébille a marqué des points, trouvant le chemin des filets à quatre reprises, deux fois de plus que Raphaël Caucheteux. Qui a néanmoins joué un peu moins que lui...
Bref, si Didier Dinart avait encore des questions sur tel ou tel joueur, ce n'est sans doute pas avec ce match, face à une adversité si légère, qu'il a beaucoup avancé. Mais la bonne nouvelle est que ses joueurs sont prêts physiquement, qu'ils ont visiblement bien bossé à l'entrainement et qu'à l'approche de la compétition, tous les voyants sont au vert. "On a un match sur lequel s'appuyer désormais. C'est toujours une bonne chose de voir que les choses qu'on a travaillées à l'entrainement, on est capable de les mettre en application dans les conditions réelles" notait Luka Karabatic de son côté. "La date fatidique arrive et c'est sans doute le mauvais moment de l'entraineur. Dans ces moments-là, on ne dort pas très bien" concluait le sélectionneur avant de rentrer à l'hôtel. A priori, il se réserve encore quelques nuits agitées jusqu'à mardi.
Les statistiques :
FRANCE - SLOVENIE 34:25 (18:11)
Arbitres : I. BOUALLOUCHA et R. KHENISSI (TUN)
FRANCE : Dumoulin (9 arrêts / 23 tirs dont 0/3 pén), Gérard (3 arrêts / 14 tirs dont 0/1 pén); Rémili (0/2), O. Nyokas (1/2), Lagarde (1/2), Richardson (3/6), Mem (3/5), Tournat (5/5), Mahé (1/2 dont 1/1 pén), Grébille (4/4), N’Guessan (0/3), Sorhaindo (1/1), Guigou (1/2), L. Karabatic (1/1), Fabregas (5/5), Claire (3/3), Porte (3/3), Caucheteux (2/2)
SLOVENIE : Ferlin (3 arrêts / 21 tirs), Kastelic (3 arrêts / 19 tirs dont 0/2 pén); Blagotinsek (0/1), Verdinek (4/8), Henigman, Kavticnik (0/2), Janc (5/8), Dolenec (1/4 dont 1/1 pén), Poteko, Kodrin, Gaber (2/2), Sostaric (5/9 dont 3/3 pén), Ovnicek (1/1), Lapajne (1/2), Spende (2/4), Bombac (1/2), Mackovsek (3/6)
A Rouen, Kevin Domas