Vers la fin du Vardar Skopje ?

Sergei Samsonenko, principal bailleur de fonds du Vardar Skopje, avait souvent menacé de jeter l'éponge par le passé. Il semblerait que, cette fois, il soit prêt à passer à l'acte. Dans une lettre ouverte publiée hier, il annoncé qu'il "ne pourrait pas financer le RK Vardar la saison prochaine". "Depuis trois ans, je lutte pour soutenir le club quotidiennement, avec des emprunts constants. En plus de cette lutte que je mène tous les jours, j'essaye de ne pas mettre en péril plus de 5.000 employés dans mes entreprises, ainsi que leurs familles, mais les emprunts que je réalise dans le sport les affectent également" continue-t-il dans cette lettre. Si le club a réduit grandement la voilure l'été passé, laissant partir l'entraineur Raul Gonzalez pour Paris mais aussi Arpad Sterbik, Jorge Maqueda ou Luka Cindric et les remplaçant par de jeunes éléments prometteurs mais moins couteux, il semblerait que Samsonenko ne soit plus en mesure de subvenir à ses besoins. Des départs sont encore prévus cet été, le pivot brésilien Rogerio Moraes ayant déjà paraphé un contrat avec Veszprem, tandis que le géant letton Dainis Kristopans s'est engagé pour 2020 avec le Paris Saint-Germain, date que le club parisien aimerait bien avancer. L'arrière gauche monténégrin Vuko Borozan pourrait lui aussi faire ses valises dès la fin de saison.

Champion d'Europe en 2017 avec la victoire en Champions League, les joueurs du Vardar avaient été accueillis en héros lors de leur retour à Skopje, avec trajet dans la ville en bus à impériale devant des milliers de fans. "Le Vardar est la fierté de notre pays" appuie encore Samsonenko, avant d'appeler d'éventuels investisseurs à mettre la main à la poche pour sauver un club qui, cette saison encore, s'est qualifié pour les quarts de finale de la Champions League et a déjà remporté la SEHA League. "J'invite tous les hommes d'affaires macédoniens à se joindre au financement du club" termine le millionnaire. Qui pourrait voir son club de coeur s'évanouir l'été prochain, sept ans après l'avoir ressucité. Laissant nombre de joueurs sur le carreau et un goût amer dans la bouche.

Kevin Domas