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E. Mathé "Notre début de saison n’est pas à la hauteur de nos attentes"
A l’occasion de sa présence au tournoi Pierre Tiby 2019 nous avons rencontré Erick Mathé. L’entraineur de Chambéry s’est livré dans cette interview complète sur le tournoi mais également sur son club du CSMBH actuel 10ème de Starligue.
- Que représente pour vous le tournoi Pierre Tiby ?
Erick Mathé : Le tournoi est devenu une institution, c’est une place forte du Handball international pour les catégories jeunes. C’est souvent la première grande opération pour les jeunes sur leur aventure internationale. C’est un tournoi de qualité qui compte pour les jeunes mais également pour les centres de formations qui sont, hormis deux, tous représentés ici. Cela montre l’intérêt que revêt ce tournoi.
- Profitez-vous de votre présence ici pour '' repérer " certains joueurs ?
EM : Absolument. Un de nos chambériens est présent sur ce tournoi (NDLR : Yanis Busselier) ce qui me permet de le voir évoluer dans un autre contexte. On peut également voir les autres français, évoluer sous d’autres couleurs que leur club, dans un contexte international. Mais il n’y a pas que les Français qui nous intéressent. J’étais curieux de découvrir les portugais qui progressent sur la scène internationale depuis plusieurs années, il y a peut-être des joueurs à récupérer car leur championnat n’est pas encore assez développé. Quant aux Hongrois leurs deux clubs majeurs, Szeged et Veszprem attirent la majorité de leurs jeunes présents sur la scène internationale.
- Pouvez-vous nous dire ce que vous attendez d'un jeune qui intègre une équipe pro ?
EM : Il faut qu’il soit dans un registre de compagnon. Comme pour un artisan. C’est-à-dire qu’il ne doit pas brûler les étapes, il ne doit pas vouloir aller trop vite et il doit apprendre de ses aînés. De temps en temps les jeunes, notamment parce qu’en équipe nationales, ont gagnés des titres, veulent implicitement aller plus vite que la musique et avoir un rôle en 1ère division. Ils doivent franchir certaines étapes et comme pour le compagnonnage chez les artisans, apprendre de leurs pairs et progresser ainsi. Pour remettre de l’humilité à chacun, de respect aussi de ses ainés, même si j’attends que ces jeunes montrent du caractère et ne soient pas soumis à une situation. Il faut trouver cet amalgame. Nos jeunes sont plus près qu’il y a dix ans de jouer en première division avec la possibilité de les faire grandir plus vite qu’avant.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur la future académie chambérienne ?
EM : Un outil fabuleux que l’on attend avec impatience ! Elle va regrouper tout ce que l’on souhaite et tout ce qui est un peu dispersé à Chambéry. Nos logements, nos bureaux, tout le côté sportif (salle de soins, gymnase, salle de musculation). C’est un regroupement de nos infrastructures qui va permettre de mettre nos jeunes du centre de formation dans les meilleures conditions. Mais aussi faire venir le pôle espoir dans ces conditions-là qui seront d’excellentes conditions de travail.
- Comptez-vous faire signer de nouveaux jeunes en pro cette saison ?
EM : C’est encore un peu tôt, on se pose la question avec Damiani qui s’entraîne quotidiennement avec nous. Les autres comme Tissot et Vigneron par exemple sont encore un peu plus jeunes, ils ont encore une ou deux années de centre de formation devant eux avant d’espérer pouvoir passer pro mais ce sont des joueurs sur lesquels on compte.
- Comment jugez-vous votre début de saison ?
EM : Notre début de saison n’est pas à la hauteur de nos attentes même si notre calendrier a été relativement difficile au départ avec des matchs contre Paris, Montpellier, Aix et Nimes qui sont des équipes conséquentes. En revanche nous ne sommes pas à la hauteur de ce que l’on produisait l’an passé. Nous en sommes conscients et nous avons un travail acharné pour retrouver ce niveau-là.
- Vous êtes actuellement 10ème de Starligue, qu'est-ce qui a changé pour vous en comparaison à la saison dernière ?
EM : Il y a quelque chose que nous n’avions pas forcément mesuré c’est le fait qu’une saison comme nous l’avons vécue n’est pas facile à digérer. Bien le faire est un vrai apprentissage et force est de constater que cet apprentissage n’est pas si aisé que cela pour nous. Depuis le match contre le PSG nous allons nettement mieux et nous avons retrouvé de l’entrain dans tous les domaines. J’espère que ce passage a été digéré.
- Les observateurs s'accordent à dire que le départ de Niko Mindegia a affecté votre jeu d'attaque qu'en pensez-vous ?
EM : D’une certaine manière oui car c’était le dépositaire de notre jeu et il le faisait plutôt bien. Maintenant changer ce poste-là n’est jamais simple. Jean-Loup Faustin qui le remplace n’a pas la même expérience que Mindegia, il lui faut le temps d’intégrer le tout. C’est à nous de trouver un nouvel équilibre général et sûrement d’autres formes de jeux qu’on ne faisait pas avec Mindegia et je trouve que cela commence à prendre forme !
- Vous comptez pour le moment 4 défaites à l'extérieur, comment expliquer cette difficulté cette saison loin du Phare ?
EM : Pour Aix et Montpellier nous ne perdons que d’un but. Notre vraie frustration provient de notre défaite à Ivry même si nos adversaires ont fait un très bon match. Ce match là nous peine un peu. Mais ne perdre que d’un but à Aix et à Montpellier et ne perdre que d’un but à Paris, je pense que cela arrivera à d’autres équipes.
- Qu’attendez-vous pour la suite de la saison ? Sur le plan national ? Sur le plan européen ?EM : Sur le plan national d’être toujours dans le wagon des 5 qualifiés pour l’Europe. Il faut donc très vite rejoindre ce groupe-là. Pour l’Europe l’objectif est au moins d’atteindre la phase de poules même si le tirage n’a pas été très favorable nous concernant. Chaque coupe est faite ainsi il y a toujours des heureux et moins heureux. Ce tirage est aussi délicat pour nous que pour Aix. Mais l’objectif reste d’atteindre la phase de poules.
- Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
EM : Ne plus être enrhumé (rires) ! Retrouver la petite flamme qui est revenue contre Paris et Chartres. Pouvoir continuer à souffler sur cette petite flamme pour la garder étincelante. Tout le reste de ce que l’on fait est bien. Nous nous entrainons bien, nous sommes cohérents dans notre travail, dans ce que nous produisons. Il faut juste réussir à cultiver le petit plus qui nous manquait en début de saison Il faut juste que nous réussissions à cultiver à nouveau le petit plus qui nous a manqué en début de saison et qui est désormais réapparu.
Alexandre Tangre