N1 élite - J8
Vernon chute à domicile
Si, lors de cette 8ème journée, les favoris ont plutôt bien réussi à faire la loi, Vernon fait exception à cette règle. En s'inclinant à domicile face à Frontignan, les Normands se voient rejoints en tête du classement par Angers. Sur les autres matchs, Caen a enchaîné face à Boulogne et Gonfreville signe une victoire autoritaire face à Sarrebourg (31-24).
Frontignan contre Vernon ou le 1er non-relégable contre le leader, on pouvait s'attendre à un duel des extrêmes, mais cette poule élite nous a une fois de plus rappelé l'homogénéité de ce championnat. "Il y a eu un déclic après la défaite à domicile face à Sarrebourg, nous raconte l'entraîneur frontignanais Benjamin Curabet. On aurait pu baisser les bras en allant chez le premier avec des blessés mais on y est allés en ayant vraiment la volonté de gagner". Et une fois de plus, l'homogénéité de son collectif a démontré être une arme redoutable. Face à l'effectif professionnel du leader, les Héraultais parviennent à apporter du danger sur différents secteurs de jeu et brillent notamment en défense. Très attentifs sur les arrières Gassama et Lagier Pitre (finissant tout deux à moins de 50% au shoot), l'intensité défensive d'Alexandre Saidani et Anthony Laurens permettent à Kévin Mesnard de s'illustrer une nouvelle fois avec 16 arrêts. A la mi-temps, les visiteurs rentrent au vestiaire avec 2 longueurs d'avance (12-14).
En deuxième période, si le côté gauche de l'attaque normande est bien gardé, on observe le gaucher Flavio Rodriguez-Fortes s'illustrer, bien qu'auteur d'un match perfectible (8/11). Un temps distancés, les joueurs de Saint-Marcel Vernon parviennent à recoller à une longueur mais ratent chaque occasion d'égaliser. Un tir à 6m manqué et une perte de balle pour Lagier-Pitre, un échec sur 7m d'Adrien Pochet, ... Les héros de la semaine précédente à Vernouillet ne parviennent pas à rééditer la performance et s'inclinent à domicile. Score final : 26-28.
"Depuis le début, on ne domine pas le sujet, on ne domine pas la poule." Au sortir d'un match décevant, le coach vernonais Benoît Guillaume rappelle l'homogénéité de la poule. "Ce soir on a souffert d'un état général de manque d'efficacité, de combativité défensive, un peu des gardiens, ... ça fait 1 mois qu'on joue avec les blessures et certains joueurs commencent à être un petit peu usés." Avant un déplacement périlleux à Pau, l'entraîneur aura l'occasion de récupérer des blessés avec Samuel Clementia présent face à Frontignan, Adrien Vergely ou encore Quentin Gaillard pour le match de Coupe de France face à Saran.
En face, le coach héraultais se ravit d'avoir pu "prouver qu'une force collective était plus forte que 3 individualités". Dans un collectif soudé et jeune, la dimension collaborative entre Benjamin Curabet, Mathieu Lanfranchi et leurs joueurs est primordiale. "On a pas la technique pour se passer de notre force collective. Malgré les absents, tout le monde a apporté sa pierre à l'édifice en haussant son niveau de jeu." Avec la réception de Nice en coupe avant de jouer Angers, l'entraîneur sait que son équipe, 8ème au classment avec un match en moins, sera attendue. Et ils comptent bien prouver que leur victoire du soir n'était "pas une surprise."
Angers et Gonfreville tiennent le rythme
Derrière Vernon, les concurrents se bousculent. Tout d'abord, Angers, désormais co-leader, s'est défait à domicile d'une solide équipe d'Amiens (31-28). En retard d'une courte longueur à la pause, les Angevins sont parvenus à tenir le match jusqu'au money time grâce à ses hommes forts, le capitaine et pivot Gillen Lusson (6/8) et l'ailier droit Grigorios Ioannou (6/9), et créent le break dans les dernières minutes de la rencontre. Malgré un Iurii Shamrylo encore précieux dans les cages (12 arrêts, 1er au classement des gardiens), la formation picarde enchaîne sa seconde défaite de suite et chute à la 7ème place avant de recevoir Gonfreville.
Gonfreville, de son côté, n'a fait qu'une bouchée d'une équipe de Sarrebourg encore en manque de repères (31-24). Avec un début de match canon (16' : 10-2), l'équipe normande a su résister au sursaut mosellan en fin de première période et gérer la deuxième mi-temps pour s'imposer largement. Côté gonfrevillois, si la belle performance est collective, on notera toutefois les 16 arrêts de Florian Tike, à 40%. En face, c'est le jeune ailier gauche mi-Sarrebourgeois mi-Nancéen Antonin D'Hondt, 18 ans, qui s'est illustré avec un 6/7 au tir. Au classement, la chute est rude pour l'équipe mosellane qui est désormais première non-relégable et aura un prochain rendez-vous compliqué avec la réception de Caen.
Les autres favoris retrouvent le sens de la marche
Après une courte défaite face à Vernon, Vernouillet s'est relancé à domicile face à Pau Nousty (32-28). Le match est maîtrisé par l'équipe hôte et Evarys Muyembo, homme fort du moment, enchaîne une nouvelle belle prestation avec 8 buts en 10 tirs. En face, les coéquipiers de Kevin Baige (13 arrêts) restent englués à la 11ème place. Le prochain adversaire de Vernouillet, Grenoble, a également retrouvé des couleurs après une défaite à domicile en prenant le dessus sur le CPB Rennes (22-25). Menés de 3 longueurs en début de première mi-temps, les Isérois, désormais privés de Léo Dubois, parviennent à prendre les devants grâce à ses ailiers : un Augusto Aranda précis à droite (6/8) et un Hakim Malek retrouvé à gauche (7/8). Chez les Bretons, on notera la contreperformance du 1er gardien ex-aequo du championnat, Nicolas Busson, qui n'a pu réaliser que 2 arrêts. Grenoble retrouve donc la 5ème place tandis que Rennes passe de 8ème à 9ème.
Enfin, dans le dernier match de la journée, les Vikings de Caen ont enchaîné face à Boulogne et sont définitivement de retour dans la course avec une 6ème place (28-24). Chez l'équipe recevante, on remarquera l'excellente performance du demi-centre serbe Davorin Vujovic avec 9 réalisations et les 5 buts du jeune arrière gauche Mathias Créteau (20 ans). Avec une 8ème défaite en 8 rencontres, les Boulonnais n'auront pas le droit à l'erreur lors de la prochaine journée, avec la réception de Rennes.
Antoine Piollat