Proligue - J12
Limoges champion d’automne, Cherbourg confirme
Limoges est assuré de passer la trêve à la première place suite à sa victoire contre Dijon. Son second sera Cherbourg, vainqueur du choc contre Massy. Saran retrouve le sourire en faisant tomber Strasbourg chez lui.
En cette soirée où une partie de la France avait les yeux rivés sur le concours de Miss France, au COSEC de Massy, on attendait avec impatience de savoir qui serait l’équipe première dauphine du leader Limoges. Le MEHB recevait Cherbourg, la surprise du début de saison. Après vingt premières minutes indécises (8-8, 18’), Cherbourg prend petit à petit le dessus. Massy reste au contact au retour des vestiaires (14-15, 31’), avant de boire la tasse dans les minutes qui suivent. Dmytro Gunko, encore très bon (8 buts), donne six buts d’avance aux Mauves (14-20, 38’). Massy se reprend, revient à trois buts (17-20, 42’), mais la JS reste concentrée et cohérente jusqu’au bout. Les hommes de Nicolas Tricon, dominateurs, reprennent six buts d’avance (21-27, 52’) et si Massy réduit l’écart en fin de rencontre, les incidences ne sont que cosmétiques (28-32). Cherbourg remporte logiquement les suffrages au terme de cette soirée, après avoir encore une fois été très séduisant.
Tricon : « Deuxième à Noël, on ne va pas cracher dessus »
Jérémy Roussel reconnaît d’ailleurs la supériorité de son adversaire sur la rencontre. « On est tombé sur une équipe de Cherbourg très solide, on n’a pas du tout à rougir de notre match, constate l’entraîneur de Massy. Cherbourg a été plus fort, plus réaliste, et ils ont eu un vrai temps fort en début de deuxième période, qu’on n’a jamais réussi à avoir. Il n’y a pas grand-chose à reprocher à l’équipe sur ce match face à une équipe en pleine réussite en plus d’être solide. Ils méritent leur victoire. » Cherbourg a en effet été clairement supérieur dans cette rencontre pourtant à fort enjeu pour une équipe pas forcément habitué à naviguer dans le haut du tableau. « On devient très perspicace dans la lecture de l’adversaire, du gardien en face, et c’est une vraie satisfaction, sourit Nicolas Tricon, le coach de la JS. Ce soir, on a bien maîtrisé l’aspect émotionnel du match, on n’a pas l’habitude de jouer pour la seconde place à Cherbourg. Mais on a su ne pas se laisser avoir par le contexte, ne pas être trop motivé ni trop relâché, et c’est une vraie satisfaction. »
Les Cherbourgeois ont désormais l’assurance de passer la trêve à la deuxième place. Si les Manchois étaient souvent cités comme l’outsider en puissance cet été, les voir deuxièmes n’en reste pas moins une surprise. Un bon recrutement et une vraie cohésion d’équipe permettent pour l’instant à Cherbourg, par ailleurs encore en lice en Coupe de France, de déjouer les pronostics, au point qu’on se demande où sont ses limites. « Notre limite va certainement être physique à un moment, et le fait qu’on soit attendu sur la phase retour, affirme Tricon, qui veut garder les pieds sur terre. On a pu être vu comme une surprise, mais tout le monde va nous prendre au sérieux et il va falloir voir comment on va réagir à ça. » Passer les fêtes si bien placé reste déjà une grande satisfaction. « On va être deuxième à Noël, on ne va pas cracher dessus. Mais on va continuer à prendre les matchs un par un, et ça veut dire qu’on va devoir battre Besançon dès jeudi prochain. Si on ne gagne pas jeudi, ça n’aura servi à rien de venir gagner à Massy. »
Limoges maintient le cap, Cesson reste au contact
Avant ce choc du podium, le leader Limoges a poursuivi sa marche en avant, mais non sans mal. Le LH 87 a été d’abord bousculé par Dijon, un candidat aux play-offs au début de saison loin des attentes. Dans le premier acte, les Bourguignons sont pourtant au-dessus, profitant d’une attaque limougeaude en difficulté. L’écart est même important après vingt minutes de jeu (5-10, 21’). Mais la défense du leader est solide, Yassine Idrissi est dans un grand soir (17 arrêts, 47%) et l’attaque, dans le sillage d’un très bon Juan Andreu, retrouve ses repères. L’écart se réduit petit à petit, et Limoges prend pour la première fois l’avantage en entrant dans le dernier quart d’heure (16-15, 47’). Dijon craque, prend un 5-0 (17-17, 49’ ; 22-17, 55’) et s’incline finalement chez le leader (23-19). Limoges est désormais assuré de passer la trêve en tête, et devra battre Strasbourg au Zénith jeudi pour passer l’hiver seul sur son trône.
Derrière le trio de tête, Cesson se devait de l’emporter contre Sélestat pour rester dans le coup. L’entame de la rencontre est l’avantage des hommes de Sébastien Leriche, emmenés par un efficace Florian Delecroix (6 buts en première période) devant une défense alsacienne trop permissive (6-11, 16’). L’écart reste important à la pause (12-16, 30’), mais la donne change radicalement au retour des vestiaires, Sélestat prenant soudainement le dessus. Avec notamment un bon Benoît Deghaud, le SAHB prend deux buts d’avance (20-18, 41’). Cesson se reprend ensuite, surtout en défense. L’entrée de Robin Cantegrel dans les buts est efficace (8 arrêts, 44%), et Sélestat déjoue. Youenn Cardinal marque plusieurs fois en contre (6 buts au total) et les Bretons reviennent logiquement vainqueurs d’Alsace (24-32). Ils reviennent à un point du podium.
Pontault et Nancy toujours dans le coup
Derrière les quatre premiers, Pontault-Combault et Nancy, attendus pour se mêler à la course aux play-offs, restent dans la course malgré un début de saison alternant le bon et le moins bon. Pontault n’a pas tremblé ce week-end en déplacement chez la lanterne rouge Besançon. Les Pontellois ont mis le rythme qu’il fallait dans le début de rencontre face à une défense bisontine aux abonnés absents en début de partie (5-11, 15’ ; 8-17, 24’). L’écart ainsi constitué ne sera jamais comblé par le GBDH, qui est mieux en deuxième période mais pas au point de faire vaciller son adversaire (18-26, 48’). Avec neuf buts de Théo Avelange-Demouge (dont 5/5 pen.), Pontault l’emporte 27-30, et tentera jeudi d’enchaîner pour la première fois cette saison avec une victoire, à domicile contre Sélestat.
Nancy, battu il y a deux semaines à Cherbourg, devait retrouver le sourire face au promu Billère. Problème : les Nancéiens, vite privés de Kosta Savic touché à l’épaule (19’), sont loin d’être dominants face à une équipe béarnaise séduisante. Menés pendant près d’un quart d’heure en première période, les locaux ont l’avantage à la pause (11-10, 30’), mais repassent derrière dans le dernier quart d’heure, Billère prenant même deux buts d’avance (19-21, 52’). Nancy reprend l’avantage, David Jimenez égalise à quelques secondes de la sirène pour le BHB mais, sur un remise en jeu rapide, Nancy parvient à obtenir un ultime penalty. Yann Ducreux, parfait dans l’exercice (8/8), ne tremble pas pour offrir une victoire dans la douleur aux Lorrains (25-24), mais une victoire précieuse, puisqu’elle leur permet de passer devant leur adversaire au classement.
Première chute à domicile pour Strasbourg
« C’est rageant, on aurait bien aimé terminer l’année civile invaincus à domicile. » L’arrière de Strasbourg Joffrey Bonnemberger était forcément déçu après la première défaite à domicile de son équipe. Pourtant, l’adversaire du soir, Saran, pouvait paraître prenable : les Septors étaient « dans une phase compliquée, avec pas mal de doutes », reconnaissait le capitaine Matthieu Drouhin, surtout après la défaite à domicile contre Valence il y a deux semaines. Après un début de match équilibré (5-5, 12’), ce sont pourtant bien les Saranais qui tirent leur épingle du jeu. La défense haute aide à récupérer des ballons, et les buts s’enchaînent face à des portiers strasbourgeois hors du coup (aucun arrêt en première période). Les visiteurs prennent le large (5-10, 19’), et parviennent à conserver leur avantage à la pause en imposant leur tempo lent (9-14, 30’). Malgré un retour des vestiaires incisif (11-14, 32’), Strasbourg retombe dans ses travers et compte sept buts de retard à vingt minutes du terme, une rareté cette saison aux Malteries (12-19, 39’).
L’ESSAHB trouve les ressources pour revenir, un 6-1 remet les Alsaciens dans le match (18-20, 47’). Le temps-mort pris par Fabien Courtial tombe à point nommé pour Saran qui retrouve la confiance et refait l’écart (18-24, 52’), avant, encore une fois, de craquer et de prendre un 5-0 (23-24, 57’). « C’est à l’image de notre saison pour l’instant, où on est trop irréguliers, d’un match à l’autre ou au sein d’un même match », admet Matthieu Drouhin, l’ailier droit des Septors. Mais dans un money-time étouffant où les Malteries poussent pour leur équipe, le capitaine saranais est décisif en marquant son sept mètres, puis en scellant l’issue du match sur un joli geste sur son aile. Grâce notamment à son capitaine, impeccable au shoot (7/7 dont 4/4 pen.), mais aussi à un solide José Manuel Sierra (14 arrêts), les Saranais l’emportent (25-27) et retrouvent le sourire.
« C’était important pour nous ce soir de se rassurer, de venir faire une grosse performance. On ne fait pas un grand match, mais je retiens l’état d’esprit de l’équipe. On a vraiment vu une équipe soudée, ça fait vraiment du bien dans les têtes. » Pendant que Saran pouvait savourer son succès, côté alsacien, on avait moins le sourire après cette première défaite de la saison aux Malteries. « Il a manqué un peu de tout, un peu partout pour réussir à gagner le match, reconnaît l’arrière Joffrey Bonnemberger. On est déficients au shoot en première mi-temps et en deuxième, où Sierra fait beaucoup d’arrêts, et on manque un peu d’agressivité en défense, ce qui a permis à Saran de faire le trou. » Le retour des Alsaciens a certes donné de l’espoir, « mais on partait de trop loin », regrette Bonnemberger. Désormais battu chez eux, « il faudra être capable de gagner à l’extérieur », conclut l’arrière de l’ESSAHB. Faire tomber Limoges chez lui la semaine prochaine serait un véritable exploit...
Valence n’enchaîne pas à Nice
Après son succès à Saran il y a deux semaines, Valence voulait récidiver à Nice, un adversaire direct dans la course au maintien. Mais les Valentinois se retrouvent très tôt à faire la course derrière au score, et un passage à vide de dix minutes en première période les relègue loin du Cavigal (8-7, 16’ ; 15-8, 25’). Valence lutte en deuxième période, parvient même à revenir à deux longueurs (25-23, 47’), mais dans le dernier quart d’heure, la défense craque littéralement face aux assauts niçois, emmenés par Jordi Deumal (8/8 au tir) ou Joan Amigo (7/9). Nice s’impose au final avec beaucoup de marge (36-28). Du fait de la victoire de Saran, Valence compte désormais quatre points de retard sur la zone rouge. Pour éviter un décrochage trop sévère à la trêve, le VHB devra parvenir à s’imposer jeudi chez lui contre Nancy. L’autre relégable, Besançon, qui a enchaîné une neuvième défaite contre Pontault, est encore plus dans la difficulté. La tâche s’annonce très ardue pour revenir à la hauteur de Saran, Dijon ou Strasbourg, les premiers non-relégables.
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Mickaël Georgeault, avec Kevin Domas