Proligue - J25
Du suspense jusqu'au bout !
Si la première place est décidée officiellement depuis la semaine dernière, la deuxième place directe pour les finales de Saint-Brieuc ainsi qu'une place en play-offs et la course au maintien se décideront lors de la dernière journée, la semaine prochaine.
Il y avait une drôle d'ambiance à Chartres, vendredi, pour le dernier match à domicile de la saison du premier du championnat. Premiers de la saison régulière, Chartres aurait dû être fêté par ses supporters après une saison sans faute qui ramènera le club en Starligue l'année prochaine. Mais entre la mise à l'écart du capitaine Robin Molinié et la non-reconduction du contrat de l'entraîneur Jérôme Delarue annoncée un peu plus tôt dans la journée, le public de la Halle Cochet n'avait pas le cœur totalement à la fête, et l'a fait savoir à quelques occasions. Cependant, sur le terrain, l'équipe de Chartres est restée dans les mêmes tons que cette saison : irréprochable. Face à son dauphin Créteil, le C'CMHB a connu un premier quart d'heure compliqué (5-8, 14') avant de prendre les devants sur la suite du match. Bien aidé par Ricardo Candeias, qui jouait son dernier match à la Halle Cochet (19 arrêts), les partenaires de Sylvain Kieffer - capitaine d'un soir, mais sans porter de brassard - ont livré un match très solide qui se conclut par une victoire 31-27. Jérôme Delarue pouvait être porté en triomphe par ses joueurs à la fin d'une soirée qui paraissait clore une ère.
Dijon dans la course pour Saint-Brieuc
Battu, Créteil reste deuxième mais n'est toujours pas assuré de le rester la semaine prochaine, et ainsi d'obtenir le deuxième ticket direct pour le Final 4 de Saint-Brieuc les 18 et 19 mai. Dijon, vainqueur à Nice (34-37), peut encore lui chiper la place. Les Dijonnais ont dû lutter âprement face au Cavigal, toujours concerné par la course au maintien. Après un bon début de match des Rouges et Noirs, Dijon a bien répondu et est rentré aux vestiaires avec un avantage d'un but à la pause (17-18, 30'). Le DMH a pris le large en début de deuxième période, avec un 4-0 dès le retour des vestiaires et grâce à une solide performance de sa paire de gardiens Wassim Helal - Maxime Diot (8 arrêts chacun) et les buts de Pierrick Naudin et Marc Poletti (respectivement huit et sept réalisations). Pour finir deuxième, Dijon devra battre Chartres lors de la dernière journée, et espérer une contre-performance de Créteil face à Massy. Les Cristoliens, invaincus à domicile cette saison, gardent l'avantage.
Derrière le podium, on connaît déjà la première affiche des play-offs du championnat. Nancy et Massy finiront en effet aux quatrième et cinquième places, sans qu'on sache encore la place finale des deux équipes. Les Nancéiens se sont imposés sur la sirène à Sélestat (20-21), avec un but de Steeven Bois, alors que Sélestat menait de trois buts à dix minutes de la fin (19-16, 50'). Un match finalement à l'image d'une saison pleine de regrets pour les Sélestadiens, huitièmes et loin des play-offs, leur objectif initial. Massy, de son côté, s'est imposé à domicile contre Cherbourg (34-30). Les Cherbourgeois, auteurs de sorties très médiocres depuis l'officialisation de leur maintien, se sont rebiffés en région parisienne ce samedi, en dominant la première période. Mais cela n'aura pas suffi face à Massy, qui a renversé la vapeur en deuxième période notamment grâce aux sept réalisations d'Etienne Lamy. Massy ira à Créteil vendredi prochain, tandis que Nancy recevra Strasbourg.
Limoges et Saran auront droit à une finale
La dernière place des play-offs se jouera quant à elle à Limoges, la semaine prochaine. Le LH87, actuel titulaire du ticket, recevra Saran, à un point derrière. Ce week-end, les deux équipes l'ont emporté. Limoges a dominé Caen en Normandie (23-30). Les Vikings, qui jouaient leur dernier match à domicile en Proligue avant leur descente en N1 la saison prochaine, commencent bien la rencontre (10-8, 20') avant de subir la loi des Limougeauds. Caen a surtout souffert en attaque, Denis Serdarevic ayant souvent l'occasion de briller (17 arrêts 43 %). Limoges s'impose finalement sans problème et protège sa place d'un éventuel retour anticipé de Saran, qui a montré la même solidité à domicile contre Grenoble (35-31). Les hommes de Fabien Courtial ont pu compter sur un Mathieu Drouhin une nouvelle fois stratosphérique, émargeant à quinze buts en autant de tirs sur la feuille de statistiques (dont 8/8 pen.). Saran n'a plus qu'à essayer de faire tomber Limoges chez lui, où le LH 87 n'a jamais perdu cette saison.
Vernon a fait le plus dur pour le maintien
La course au maintien pouvait connaître un terme définitif ce week-end. Vernon, en cas de défaite à Strasbourg, aurait été quasiment condamné, alors que l'ESSAHB n'avait besoin que d'un nul pour décrocher son maintien. Mais la fête attendue aux Malteries à Schiltigheim n'a pas eu lieu. Dès l'entame de la rencontre, Vernon a pris les commandes. Très solides en défense, les Normands installent un rythme de jeu lent en attaque, et parviennent à trouver les failles. Strasbourg, emprunté, ne marque pas pendant plus de dix minutes alors que le SMV parvient à trouver par six fois le chemin des filets dans le même laps de temps (2-7, 13'). L'ESSAHB réagit finalement en attaque, mais pas au point de réduire l'écart qui reste de cinq longueurs à la mi-temps (8-13, 30'). Et la réaction attendue par tout le public au retour des vestiaires n'a pas eu lieu, au contraire : Vernon contrôle le match et prend même neuf buts d'avance, avec notamment un bon Corentin Boé, auteur de huit buts (11-20, 42'). De plus, quand Strasbourg pense pouvoir revenir dans la rencontre, l'excellent capitaine vernonais Fernando Garcia renvoie les shooteurs alsaciens à leurs études (19 arrêts, 49 %). L'écart final de quatre buts (20-24) ne masque pas la supériorité éloquente du SMV sur la rencontre.
"On savait que si on perdait, on était morts, et qu'un autre résultat qu'une victoire était synonyme de N1 pour nous, soulignait Benjamin Pavoni, le coach de Vernon, après la rencontre. Il faut féliciter l'équipe qui a été très bonne, qui a bien géré le tempo de ce match. On a mis un rythme très lent dans ce match et c'est ce qu'il fallait faire. Quand on ne prend que vingt buts, normalement on gagne le match. On n'a pas eu de temps faibles, il fallait qu'on reprenne bien cette deuxième mi-temps pour ne pas leur laisser l'espoir de revenir et de s'enflammer avec leur public." Le discours était tout autre dans la bouche de Grégory Martin, le capitaine de l'ESSAHB, très ému à la fin de la rencontre. "Je pense que ça a péché à tous les niveaux, déclarait-il, très frustré. On n'est pas capable de tuer un match quand il faut, on n'est pas capables de démarrer un match comme il faut. Il faut toujours qu'on soit au pied du mur pour réagir. Ce sont des choses qu'on ne peut plus accepter au haut niveau, parce que quand on joue avec le feu, on se brûle toujours à un moment donné." Martin regrette l'état d'esprit du groupe avant la rencontre, Strasbourg ayant la possibilité d'obtenir son maintien avec un match nul. "On s'est tous mis dans la tête qu'un match nul pouvait nous aider, mais en se disant qu'il fallait chercher un nul on s'est mis dans le confort, et ça ne nous a pas aidé pour ce match. Il fallait y aller avec une grande motivation et l'envie de vouloir gagner ce match, et pas juste faire un résultat pour pouvoir faire la fête à domicile."
Grenoble en position défavorable, mais loin d'être compromise
Tout se jouera donc sur la dernière journée pour le maintien. Grenoble, battu à Saran, est le nouveau premier relégable. Mais les Isérois ont l'avantage d'avoir la rencontre la plus simple sur le papier par rapport à leurs concurrents : ils reçoivent Caen, dernier et déjà condamné à la N1. De plus, le GSMHHB a un goal-average particulier favorable sur tous ses adversaires directs, que ce soit Nice, Vernon ou Strasbourg. Vernon, de son côté, recevra également lors de la dernière journée. "On sait que si on veut se maintenir, il faut gagner, et on va tout faire pour ramener cette victoire pour le club et nos supporters", promettait Benjamin Pavoni. Sélestat, son adversaire de la semaine prochaine, n'a plus rien à jouer. Ce sera plus compliqué pour Nice et Strasbourg. Le Cavigal se déplace à Cherbourg, équipe qui n'a plus rien à jouer, mais où on peut imaginer que les joueurs mettront un point d'honneur à bien terminer devant leur public de Chantereyne. Strasbourg ira à Nancy, qui doit gagner pour assurer sa quatrième place et avoir ainsi la possibilité de recevoir au match retour des play-offs. "Il faut régler certaines choses rapidement pour pouvoir aller gagner le match la semaine prochaine", concluait Grégory Martin, qui gardait espoir en les moyens de remobilisation de son équipe pour le défi nancéien.
[standings league_id=4]Mickaël Georgeault