Starligue - Chambéry
Le joker Benjamin Richert
Recruté à l'été 2018, Benjamin Richert n'a pourtant enfilé le maillot à la croix de Savoie qu'à partir de janvier. La faute à une rupture des ligaments croisés du genou gauche, suite à un choc le 20 avril à Sélestat. Après presque 8 mois de rééducation, le jeune ailier a retrouvé le chemin des terrains... et du but.
Chambéry a la malheureuse manie d'accueillir des joueurs espoirs lourdement blessés - souvenons-nous de Thimothey N'Guessan arrivé avec un tibia brisé en 2011. Mais ce ne sont pas des joueurs anodins : avant sa blessure Timothey N'Guessan portait le SMV Vernon, tandis que Benjamin Richert brillait de tout feu à Créteil (123 réalisation en Proligue en 22 rencontres, et régulièrement dans les top de Nationale 1). Mais la blessure arrive, lourde, et aurait pu arrêter l'histoire. Pas à Chambéry : "Le staff médical et physique a fait un énorme travail pour moi, sourit le jeune ailier, je n'ai eu aucun problème dans ma rééducation. Après, le groupe m'a énormément soutenu dans ces longs mois frustrants où j'étais mis de côté. Ce soir c'est enfin la récompense."
Une récompense sous forme de temps de jeu et de buts. Car après 10 mois de lourde rééducation, des rencontres sur le banc face à Saint-Raphaël et Nantes, puis une entrée à Montpellier (0/1), Benjamin Richert a marqué ses premiers buts face à Pontault-Combault (2/2 à 7m) et joué le dernier quart d'heure. Dans un match en train de tourner alors nettement côté Chambéry, le premier but fut pourtant un grand moment dans le match. L'attitude de Niko Mindegia qui va le chercher sur le banc pour le 7 mètres ne trompait pas, l'éclat de joie individuel et collectif non plus : "Ils m'ont tous encouragés et se sont tous levés sur mon premier but. C'est super ! Niko Mindegia me crie dessus pour que je la mette. Même les anciens sont super et nous mettent en confiance pour qu'on soit performant."
Un joker de luxe
Pour Erick Mathé, l'arrivée sur le terrain du néo-chambérien est un plus : "Pour nous c'est comme si c'était une recrue pour la deuxième phase, mais si ce n'est pas un poste ou on avait forcément besoin de recruter." Habitué à suivre les jeunes et les lancer au moment opportun, le technicien a un regard appuyé sur cette recrue hivernale : "Il manque encore de rythme, il n'est pas encore dans le bain de la compétition et ce soir il a été naïf sur une défense sur son aile, il nous regarde avec des grands yeux... Par contre, il travaille bien et c'est nettement mieux qu'à la reprise du mois de janvier." Reste aussi à prendre ses marques dans une salle particulière du championnat : "Il faut qu'il se libère de ses appréhensions liées à la compétition, notamment à domicile. On a vu que Arthur Anquetil avait eu du mal à se libérer, pour un jeune joueur ce n'est pas rien de jouer au Phare."
Des constats que le joueur formé à Strasbourg et Créteil partage, d'autant que Fahrudin Melic est en état de grâce cette saison : "Je commence à retrouver le rythme, c'est sur la bonne voie. [...] Je suis là pour faire souffler "Méla" [Fahrudin Melic] et au fur à mesure prendre du temps de jeu." La tête sur les épaules, et aussi un mot pour finir vers celui qu'il "remplace" malheureusement : "Je fais un mot pour Romain Briffe car lui va reprendre la rééducation. Gros "big up" à lui, on est tous derrière lui."